Dégel des frais de scolarité au niveau post-secondaire

Dégel des frais de scolarité au niveau post-secondaire

Une augmentation des frais de scolarité coûterait plus cher à l’État que le maintien du gel

Montréal, le 16 février 2007 - La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) accompagnée de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et des trois centrales syndicales nationales (FTQ, CSN, CSQ), a réagi ce matin aux propos tenus la semaine dernière par les jeunes libéraux ainsi que quatre recteurs d’universités (McGill, Sherbrooke, Laval et de Montréal). Selon eux, il serait possible d’augmenter les frais de scolarité et d’investir dans nos universités sans nuire à l’accessibilité. Les chiffres démontrent plutôt le contraire.

La FEUQ a fait la démonstration, chiffres à l’appui, qu’une augmentation des frais de scolarité coûterait plus cher financièrement à l’État et que, par le fait même, il était beaucoup plus avantageux pour le gouvernement de maintenir l’actuel gel des frais de scolarité.

« Ce que les chiffres nous montrent, c’est qu’il est faux d’affirmer qu’on peut augmenter les frais de scolarité de manière responsable ou encore raisonnable pour ensuite investir dans les universités et ce, sans nuire à l’accessibilité aux études. Les chiffres parlent d’eux-mêmes», affirme Christian Bélair, président de la FEUQ.

La présentation de la FEUQ reprend essentiellement les données du Conseil supérieur de l’éducation qui estime à 120 millions ce qu’il en coûterait actuellement pour mettre à niveau le système d’aide financière. À cela devrait éventuellement s’ajouter une hausse de 21% des coûts reliés à l’augmentation des frais de scolarité. La FEUQ précise qu’il s’agit de calculs très conservateurs et que les bénéfices financiers d’une hausse des frais de scolarité seraient encore moins importants que les calculs présentés.


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La FEUQ calcule à cet effet qu’une indexation des frais de scolarité + 1% coûterait à l’État environ 111 400 000$ alors qu’une indexation à 50% de la moyenne canadienne coûterait 45 400 000$.

« Certains partisans du dégel ont tendance à évacuer du débat le fait que le programme d’aide financière est déjà déficient. Il en coûterait plus cher au gouvernement d’indexer les frais de scolarité que de maintenir l’actuel gel , sans compter les répercussions que cela aurait sur l’accessibilité aux études», précise M.Bélair

Impact sur les étudiants

La FEUQ a aussi tenu bon de rappeler que plus de 51% des étudiants ne reçoivent aucune contribution de leurs parents. Le revenu annuel moyen d’un étudiant universitaire est de moins de 12 000$. La capacité de payer des étudiants est manifestement très limitée.

Finalement, au-delà de l’augmentation normale des coûts du régime d’aide financière aux études, la précarité financière de plusieurs étudiants et diplômés créée une pression supplémentaire sur les dépenses assumées par le gouvernement : celui-ci doit racheter les mauvaises créances laissées aux institutions financières par l’aide financière aux études. Une hausse des frais de scolarité, et donc de l’endettement, ne pourrait qu’exacerber cette problématique.

« Les tenants du dégel des frais de scolarité doivent cesser de faire fi de la capacité réelle de payer des étudiants. Une augmentation des frais entraînerait des conséquences désastreuses sur les finances des étudiants, celles des universités et de celles de l’État », conclut M.Bélair.

Depuis plus de 15 ans, la FEUQ représente les étudiantes et les étudiants universitaires du Québec. Composée de 16 associations membres et forte de plus de 120 000 membres, la FEUQ est le plus important groupe jeunesse au Québec. www.feuq.qc.ca

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