98e journée internationale de la femme : il est temps d'obtenir l'égalité

98e journée internationale de la femme : il est temps d'obtenir l'égalité

« Lauréats du prix Nobel de la paix, nous savons qu’il existe un lien direct entre la paix, la justice et le respect des droits humains. Tant que les femmes verront leurs droits humains niés, où que ce soit dans le monde, il ne pourra y avoir de paix ou de justice. Il est donc essentiel de reconnaître aux femmes l’égalité des droits, pour créer des sociétés fortes, stables et durables ; l’égalité réelle des femmes avec les hommes, dans tous les domaines de la vie, est une condition essentielle pour que les droits humains deviennent une réalité universelle. » Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2003 et Irene Khan, secrétaire générale d’Amnistie internationale, lauréat du prix Nobel de la paix 1977 La discrimination en droit, dans la pratique et les attitudes sociales, l’impunité et l’indifférence sont les causes sous-jacentes de la violence contre les femmes. De nombreux pays, par leur droit et leurs pratiques, créent des discriminations contre les femmes, leur refusant l’égalité avec les hommes, sur le plan politique, économique et social. Dans de nombreuses régions du monde, les femmes n’ont toujours pas le droit de vote, ni un accès égal à la propriété ou aux droits familiaux. Dans de nombreuses sociétés, le droit, la tradition et la coutume imposent aux femmes un état de soumission, les laissant vulnérables face à la violence. La violence contre les femmes prend de nombreuses formes. Actuellement, le Darfour constitue l’un des exemples les plus extrêmes de cette violence : dans cette région du Soudan, le viol est utilisé de manière systématique contre les femmes. Il est impossible de connaître le nombre exact de femmes victimes de violences depuis le début du conflit armé, mais il est certain que des milliers d’entre elles ont été violées. Le viol n’est pas seulement utilisé comme arme de guerre dans des conflits ouverts. Inés Fernández Ortega et Valentina Rosendo Cantù, de la communauté autochtone de Tlapaneca, au Mexique, ont été violées par des membres de l’armée mexicaine en février et mars 2002. Cinq ans plus tard, elles attendent toujours que justice soit faite. Le facteur le plus important qui permet à la violence contre les femmes de persister, en temps de paix comme en temps de guerre, est le fait que ceux qui agressent et violent des femmes savent qu’ils peuvent le faire dans l’impunité. En outre, lorsque des femmes décident d’affirmer leurs droits et essayent de mettre fin à cette inégalité, elles subissent souvent de nouvelles agressions. Quatre jours seulement avant la journée internationale de la femme, plus de 30 militantes ont été arrêtées alors qu’elles organisaient une manifestation pacifique à Téhéran, en Iran. Ces femmes ont été arrêtées devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Elles s’étaient rassemblées pour protester contre le procès de cinq femmes inculpées en lien avec une manifestation du 12 juin 2006. Cette manifestation de juin, qui demandait que le droit iranien reconnaisse aux femmes des droits égaux à ceux des hommes, a été violemment dispersée par les forces de sécurité, qui ont arrêté au moins 70 personnes. Ce dernier épisode illustre les raisons pour lesquelles Amnistie internationale soutient la « campagne pour l’égalité » des militants iraniens des droits des femmes. Cette campagne vise à réunir un million de signatures d’Iraniens pour demander des changements juridiques, afin de mettre un terme à la discrimination contre les femmes dans les textes de loi. À l’occasion de la 98e célébration annuelle de la journée internationale de la femme, Amnistie internationale, ainsi que des organisations et groupes de femmes du monde entier, demandent : - la fin de la violence contre les femmes ; - la fin de l’impunité pour la violence contre les femmes ; - la fin des textes de loi discriminatoires ; - la mise en œuvre de normes internationales relatives aux droits humains des femmes ; et - un changement des attitudes sociales qui tolèrent ou encouragent la violence contre les femmes. Vous pouvez agir ! La section canadienne francophone d'Amnistie internationale vous propose trois actions. Envoyez une lettre aux présidents Calderon et Kabila pour demander que justice soit faite! Agissez pour le Darfour! Consultez le matériel de campagne de la campagne hivernale d'Amnistie sur le Darfour. Vous y trouverez une lettre que vous pouvez envoyer au président du Conseil de sécurité des Nations unies afin que la résolution 1325 soit respectée et que les femmes obtiennent les soins dont elles ont besoin quand elles subissent un conflit armé. Lettre pour le président Calderon : http://www.amnistie.ca/content/view/10087/253/ Lettre pour le président Kabila : http://www.amnistie.ca/content/view/10086/253/ Campagne sur le Darfour : http://www.amnistie.ca/content/view/10081/263/ -------- Transmis par : Colette Lelièvre Coordonnatrice des campagnes et des actions Amnistie internationale, section canadienne francophone (514) 766-9766 poste 235 amnistie.ca