La CSQ demande au gouvernement conservateur de contribuer davantage à l'atteinte des objectifs de l'éducation pour tous
Dépôt de 425 lettres à la Chambre des communes
Ottawa, le 1 juin 2007 - "Encore de nos jours à travers le monde, 781 millions d'adultes sont analphabètes et 80 millions d'enfants ne sont pas scolarisés. Force est de constater que nous sommes encore très loin des objectifs adoptés en 2000, à Dakar au Sénégal, concernant l'Education pour tous. En outre, selon les estimations, ce sont 18 millions d'enseignants qui devraient être embauchés d'ici à 2015 afin de répondre aux exigences en matière d'éducation", d'affirmer le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Réjean Parent.
A l'occasion du Conseil général de la CSQ qui se déroule en Outaouais, le président de la Centrale, M. Réjean Parent et le secrétaire-trésorier, M. Alain Pélissier, qui est aussi membre du bureau exécutif de l'Internationale de l'Education, ont remis à la députée du Bloc québécois, porte-parole de la Francophonie et porte-parole adjointe en matière d'affaires étrangères, Mme Vivian Barbot, 425 lettres demandant que le Canada poursuive ses efforts quant à la réalisation des objectifs de l'Education pour tous auxquels il a souscrit au Sénégal.
La députée du Bloc québécois s'est engagée à remettre à Mme Josée Verner, ministre de la Coopération internationale, ministre de la Francophonie et des Langues officielles, les lettres des membres de la CSQ. De plus, elle a prononcé une déclaration à la Chambre des communes sur cette question. M. Alain Pélissier était présent à cette occasion.
"En tant qu'ancienne enseignante et membre de la CSQ, c'est un honneur pour moi de m'associer à la demande de la Centrale. L'éducation pour tous est un objectif extrêmement important que le gouvernement devrait avoir à coeur de financer généreusement", a déclaré Vivian Barbot.
Pour la centrale syndicale, il est crucial que le gouvernement du Canada augmente les budgets consacrés à l'aide pour le développement. C'est en 1970 que les pays riches ont mentionné pour la première fois leur aspiration à fournir une aide équivalent à 0,7 % de leur revenu national brut. Si chaque pays de l'OCDE atteignait cet objectif, nous disposerions de suffisamment de ressources pour éradiquer la pauvreté et assurer à tous les enfants l'accès à une éducation de qualité. Cependant, trente-sept ans plus tard, le Canada n'alloue que 0,27 % de son revenu national brut à l'aide pour le développement.
"Il est clair que les gouvernements, dont celui du Canada, ont beaucoup à faire afin de tenir leurs promesses pour l'Education pour tous d'ici 2015. Nous demandons donc au gouvernement du Canada de respecter son engagement et d'investir les sommes nécessaires pour y arriver", de conclure Réjean Parent.
Voici les objectifs de l'Education pour tous convenus à Dakar :
- Développer et améliorer sous tous leurs aspects la protection et l'éducation de la petite enfance, et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés ;
- Faire en sorte que d'ici 2015 tous les enfants, notamment les filles et les enfants en difficulté ou issus de minorités ethniques, aient la possibilité d'accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu'à son terme ;
- Répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et adultes en assurant un accès équitable à des programmes adéquats ayant pour objet l'acquisition des connaissances et des compétences liées à la vie courante ;
- Améliorer de 50 % les niveaux d'alphabétisation des adultes, et notamment des femmes, d'ici 2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d'éducation de base et d'éducation permanente ;
- Eliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005 et instaurer l'égalité dans ce domaine d'ici 2015 en veillant notamment à assurer aux filles l'accès équitable et sans restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite ;
- Améliorer sous tous ses aspects la qualité de l'éducation et garantir l'excellence de tous par des résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables, notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture, le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante.