Le Canada doit « libérer le potentiel » de l’apprentissage chez les adultes

Le Canada doit « libérer le potentiel » de l’apprentissage chez les adultes

Les obstacles à l’apprentissage chez les adultes et les lacunes dans les connaissances en ce domaine nuisent à la croissance économique et à la productivité

Ottawa, le 19 juin 2007— Un nouveau rapport du Conseil canadien sur l’apprentissage se penche sur le problème épineux et complexe de l’apprentissage chez les adultes au Canada.

Libérer le potentiel des Canadiens, le rapport 2007 sur l’état de l’apprentissage en milieu de travail et chez les adultes du CCA, montre que la formation, qui peut avoir un puissant effet de levier sur la productivité au travail, ne fait pas partie des priorités de nombreux adultes et de la plupart des entreprises. Le rapport révèle que :

  • La majeure partie des activités d’apprentissage chez les adultes se déroulent en milieu de travail; toutefois, les deux tiers des Canadiens ne participent à aucune activité d’apprentissage formelle.
  • Même si la plupart des Canadiens reconnaissent les bienfaits de l’apprentissage, le Canada ne fait pas d’effort soutenu pour établir une culture de l’apprentissage qui s’étende à toute la société canadienne.
  • Des obstacles importants empêchent les travailleurs canadiens de participer à des activités de formation. Ces obstacles incluent un manque de ressources consacrées à la formation de la part des entreprises, des syndicats et des gouvernements, de même que les attitudes individuelles.

« Les liens qui existent entre l’apprentissage tout au long de la vie, la productivité et l’innovation sont clairs et ont été amplement démontrés. Si le Canada veut vraiment libérer son potentiel, nous devons aider les travailleurs à s’engager sur la voie de l’apprentissage tout au long de la vie », affirme Paul Cappon, le président-directeur général du Conseil canadien sur l’apprentissage.

Plusieurs rapports produits par divers organismes ont exprimé des inquiétudes à propos de la solidité économique à long terme du Canada. « La formation et les compétences sont parmi les leviers les plus puissants pour maintenir ou accroître la productivité, ajoute M. Cappon. Les recherches indiquent clairement que les investissements dans la formation entraînent des retombées positives pour la productivité. »

Même si le système d’éducation formel du Canada est efficace à plusieurs égards, l’apprentissage tout au long de la vie représente un point faible, une grande proportion de la population adulte n’ayant pas les compétences essentielles, tandis que la société canadienne n’a pas démontré qu’elle a la volonté et les ressources pour remédier à ces lacunes. Dans un classement mesurant la compétitivité mondiale en 2006 établi par le Forum économique mondial, le Canada a glissé de la 13e à la 16e place, et s’est fait dire au passage que sa productivité accuse un retard par rapport à celle d’autres pays industrialisés.

Le rapport Libérer le potentiel des Canadiens indique que, bien que les employeurs recherchent de plus en plus des employés ayant une éducation de niveau postsecondaire, des compétences polyvalentes et adaptables ainsi que des compétences technologiques, les obstacles à la formation (notamment les contraintes de temps et d’argent, la non-reconnaissance des acquis, le manque d’intérêt et le manque de clarté au sujet des résultats attendus) ne reçoivent pas l’attention qu’ils réclament.

« Sans une action concertée pour écarter les obstacles à l’apprentissage tout au long de la vie pour les travailleurs canadiens, le Canada ne pourra améliorer sa performance économique sur la scène mondiale et il court le risque de voir les autres pays s’éloigner davantage. Pire, les employés canadiens ne pourront réaliser leur plein potentiel », avertit M. Cappon.

Le rapport compile des données montrant que les adultes qui acquièrent des compétences ou perfectionnent celles qu’ils ont déjà profitent d’une multitude d’avantages, qu’il s’agisse de meilleures perspectives d’emploi, de la capacité de prendre de meilleures décisions ou de la probabilité que leurs enfants pourront mieux apprendre.

Le rapport indique également, toutefois, qu’alors qu’on accorde beaucoup d’attention au tiers des employés qui suivent une formation, on sait peu de choses sur ceux qui ne prennent part à aucune activité d’apprentissage et de formation, en particulier ceux qui ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention de participer à de telles activités dans le futur.

« Nous devons envisager toutes les sphères de l’apprentissage et de la formation au Canada et prendre des mesures pour élargir et approfondir la portée et le potentiel de l’apprentissage tout au long de la vie pour les Canadiens », poursuit Paul Cappon.

Le rapport de 36 pages se conclut par des recommandations du CCA qui permettraient d’améliorer la performance du Canada en matière de formation en milieu de travail :

  • Créer une vision pancanadienne de ce qui constitue l’apprentissage et la formation chez les adultes.
  • Encourager la collaboration entre les partenaires.
  • Favoriser une culture de l’apprentissage en milieu de travail, en particulier pour les petites et moyennes entreprises.
  • Cibler les travailleurs peu qualifiés pour les motiver à prendre part à la formation.
  • Élaborer une stratégie de collecte de données afin de combler les lacunes dans les connaissances sur la formation en milieu de travail.

« Cet enjeu ne concerne pas seulement les employés, les entreprises, les syndicats ou les gouvernements. Toutes les parties doivent s’y atteler, pour le bien des Canadiens et pour celui de notre économie », conclut M. Cappon.

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Le Conseil canadien sur l’apprentissage est un organisme indépendant à but non lucratif financé en vertu d’une entente avec Ressources humaines et Développement social Canada. Il a pour mission de favoriser et de soutenir la prise de décisions fondées sur des éléments objectifs en ce qui concerne l’apprentissage à tous les stades de la vie, depuis la petite enfance jusqu’au troisième âge.

Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec :

Bob LeDrew
Spécialiste principal des relations avec les médias
Conseil canadien sur l’apprentissage
613 782-3230, poste 246
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