Performance du Québec à PISA : La CSQ se réjouit, mais fait une mise en garde
Montréal, le 4 décembre 2007. - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se réjouit des résultats obtenus par le Québec dans l'enquête du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui démontre que les élèves du Québec se classent bien en sciences, en mathématiques et en lecture, mais fait une importante mise en garde. « Même si la performance du Québec est encourageante, il ne faut pas oublier que le Québec compte toujours un taux de décrochage de 30 %, plus du quart des jeunes de moins de 20 ans n'obtiennent pas de diplôme d'études secondaires, plus d'un million d'adultes ne possèdent pas leur diplôme d'études secondaires et quelque 600 000 d'entre eux n'ont pas l'équivalent d'une troisième année au secondaire », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.
De plus, il y a 70 000 enfants au Québec avec des besoins de soutien dans les écoles qui sont placés sur des listes d'attente faute de moyens pour les aider. En 2002 et en 2006, le nombre d'élèves handicapés, en difficulté d'apprentissage ou de comportement est passé de 135 000 à 154 000 élèves. Ils représentent 15,9 % du total des élèves au primaire et au secondaire et une très grande majorité est intégrée dans les classes régulières.
Pour la CSQ, il ne faut pas perdre de vue les nombreux défis auxquels nous nous heurtons quant à l'éducation de nos enfants. D'ailleurs, le troisième rapport national sur l'état de santé de la population du Québec, Riches de tous nos enfants, démontrait clairement qu'en 2005-2006, les enfants des milieux défavorisés courent un risque plus grand de connaître des retards scolaires, d'éprouver des problèmes d'apprentissage ou de présenter des troubles de comportement à l'école. Ils sont également moins nombreux à obtenir leur diplôme d'études secondaires, soit un écart de 20 % entre les groupes défavorisé et favorisé.
« Le danger de ce genre d'étude à grand déploiement est d'oublier l'essentiel, c'est-à-dire qu'il y a toujours des laissés-pour-compte et que les problèmes de pauvreté dans certains milieux ont un impact direct sur la scolarisation des enfants. Il faut tout mettre en œuvre pour s'assurer de la réussite du plus grand nombre et cela indépendamment des conditions socioéconomiques des gens », déclare le président de la CSQ.
De plus, l'enquête démontre que moins l'écart est grand entre les élèves et plus ils sont performants. Toutefois, la Centrale s'inquiète de la prolifération des projets sélectifs dans les écoles publiques québécoises et de l'érosion des élèves vers le privé au détriment du public qui contribue à creuser les écarts entre les élèves « En laissant se détériorer le système de cette façon, il est clair que nous travaillons contre nos propres intérêts », affirme Réjean Parent.
Les pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont mis en œuvre le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), afin de fournir des indicateurs internationaux, sur les compétences des élèves de 15 ans en lecture, en mathématiques et en sciences.
La CSQ représente quelque 155 000 membres, dont plus de 100 000 dans le secteur public, la grande majorité dans le secteur de l'éducation. Elle est présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.