Enquête internationale sur les compétences en lecture
Enquête internationale sur les compétences en lecture
Selon une nouvelle étude de suivi d'une enquête internationale sur la littératie, il y a très peu de gens au Canada qui ont des capacités vraiment limitées en ce qui a trait à leur compétence en lecture.
L'étude laisse entendre que la démarche pour améliorer les compétences en lecture des plus faibles lecteurs devra probablement varier d'une personne à une autre. Cela s'explique par le fait que leurs habiletés spécifiques en lecture diffèrent largement et donc, les méthodes d'enseignement devront varier en fonction des besoins des apprenants.
L'étude est fondée sur les résultats de l'Enquête internationale sur les compétences en lecture (EICL) réalisée en 2005. Il s'agissait d'une enquête de suivi du volet canadien de l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA) de 2003 qui mesurait les capacités de littératie chez les personnes âgées de 16 à 65 ans au Canada et dans six autres pays.
L'EICL a réévalué environ 2 000 Canadiens de tous les niveaux de littératie, mais a surtout mis l'accent sur ceux dont les notes en littératie dans l'EIACA se situaient dans les niveaux 1 ou 2, soit les plus faibles des cinq niveaux. On considère que le niveau 3 correspond au seuil souhaitable que doivent atteindre les adultes afin de participer pleinement à l'économie du savoir.
L'objet de l'EICL consistait à définir de façon plus détaillée les capacités de lecture des plus faibles lecteurs adultes de la société afin de mieux connaître leurs besoins en ce qui a trait à la formation.
L'enquête internationale de 2003 a permis de constater qu'environ 9 millions de Canadiens âgés de 16 à 65 ans, ou 42 % de la population en âge de travailler, se situaient en dessous du niveau 3 sur l'échelle de compréhension de textes suivis. Cette proportion n'avait pas changé depuis 1994.
Les écarts de rendement en lecture entre les personnes et les économies régionales sont une préoccupation pour le Canada puisqu'ils restreignent notre capacité de concurrencer les pays où le niveau de compétences en littératie augmente rapidement.
Peu de gens ont des capacités de lecture vraiment limitées
L'EICL a mesuré quatre compétences liées à la lecture, soit la reconnaissance des mots, le vocabulaire, la compréhension orale et la capacité générale d'assimilation de la lecture, qui ont été évaluées dans la langue de choix de chaque participant (l'anglais ou le français).
Ces personnes ont été réparties en quatre groupes ou structures, allant de la plus faible, la structure A, à la plus élevée, la structure D, selon leur rendement dans les composantes de la lecture.
Note aux lecteurs
L'Enquête internationale sur les compétences en lecture (EICL) est une enquête de suivi du volet canadien de l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA) de 2003.
L'EIACA a permis d'établir qu'environ 9 millions de Canadiens en âge de travailler, ou 42 % des personnes âgées de 16 à 65 ans, ont obtenu une note en dessous du niveau 3 sur l'échelle de compréhension de textes suivis. Le niveau 3 est le seuil souhaitable pour faire face aux changements rapides de la demande de compétences dans une économie et une société axées sur le savoir.
Plus précisément, en 2003, presque 3,1 millions de Canadiens âgés de 16 à 65 ans se trouvaient au niveau 1 sur l'échelle de compréhension de textes suivis (inférieur aux compétences associées à l'école intermédiaire), alors que 5,8 millions de plus se situaient au niveau 2 (inférieur aux compétences associées à l'école secondaire). La nouvelle EICL a permis de réévaluer environ 2 000 de ces adultes, dont la plupart avaient de faibles compétences en littératie.
Les objectifs de l'EICL étaient, premièrement, de produire des estimations de population nationales (à l'exclusion des territoires) de certaines composantes spécifiques des compétences en lecture chez les adultes de 16 à 65 ans ayant un faible niveau de littératie et de les comparer avec les estimations des adultes ayant des niveaux de littératie plus élevés; deuxièmement, de déterminer la relation entre certaines habiletés spécifiques de lecture et l'aptitude générale de lecture, ainsi que d'autres caractéristiques des adultes; et troisièmement, de définir des sous-groupes en fonction de modèles du rendement aux épreuves de lecture.
Pour atteindre ces objectifs d'enquête, l'EICL a mesuré le rendement selon quatre composantes de la compétence en lecture, soit la reconnaissance des mots, le vocabulaire, la compréhension orale et la capacité générale d'assimilation de la lecture. On a ensuite examiné le lien entre ces compétences spécifiques et les aptitudes générales de lecture, ces dernières étant représentées par la compréhension de textes suivis et schématiques.
L'enquête a permis de déterminer que seules quelques personnes avaient des capacités de lecture vraiment limitées puisque peu de gens se sont classés dans les structures A et B.
Les individus de la structure A ont eu de mauvais résultats dans chacune des composantes de la lecture. Ces personnes disposaient d'un vocabulaire moyen, mais n'avaient pas acquis l'aptitude de décodage nécessaire à l'amélioration des compétences en littératie. Ce groupe représentait seulement 4 % des participants évalués en anglais et 2 % de ceux évalués en français.
Les personnes de la structure B n'ont pas mieux réussi les composantes de la lecture. Par contre, en comparaison de la structure A, les personnes de ce groupe possédaient des compétences de vocabulaire moyennes faibles et des compétences moyennes de décodage. Les caractéristiques essentielles de cette structure étaient une certaine maîtrise du décodage, mais un manque de connaissance de la langue pour utiliser ces compétences efficacement. Cette structure représentait seulement 3 % des participants dans chacune des langues.
Les personnes de la structure C ont mieux réussi dans les composantes de la lecture. Elles ont obtenu de meilleures notes aux épreuves de vocabulaire comparativement aux deux premiers groupes, mais elles possédaient seulement des compétences moyennes en ce qui a trait au décodage. De plus, les lecteurs de cette structure étaient beaucoup moins susceptibles de s'adonner à la lecture de façon régulière que les adultes plus compétents; ce manque de pratique limite les opportunités d'enrichir le vocabulaire et d'améliorer les compétences de décodage. Ce groupe représentait 16 % des participants anglophones et 13 % des participants francophones.
Enfin, les personnes de la structure D ont bien réussi dans toutes les composantes. Ces personnes avaient atteint les plus hauts niveaux de scolarité et elles participaient le plus à des activités de littératie. Les personnes de cette structure possédaient les compétences de décodage nécessaires pour utiliser leurs solides connaissances langagières. On compte parmi cette structure les personnes possédant un vaste vocabulaire et une grande compétence de décodage. Cette catégorie représentait 77 % des participants anglophones et 82 % des participants francophones.
Les personnes n'ayant pas maîtrisé les composantes de la lecture figurent au plus bas niveau de littératie
Le lien entre le rendement dans les composantes de la lecture et les niveaux de littératie a permis de faire deux constatations remarquables.
D'abord, la plupart des personnes des structures A et B se trouvaient au plus bas niveau de l'échelle des compétences en littératie établie par l'EIACA. Pour atteindre un niveau adéquat de littératie, ces deux groupes nécessiteraient une aide pédagogique afin d'améliorer leurs compétences de base en lecture.
En revanche, la majorité des personnes qui se trouvaient au niveau 2 sur l'échelle de littératie de l'EIACA — un niveau en dessous du seuil de littératie désiré — possédaient les compétences adéquates pour les composantes de la lecture et appartiennent à la structure D.
Par conséquent, il est possible de conclure que les composantes de la lecture jouent un rôle déterminant. Sans leur maîtrise, il est presque impossible d'atteindre de hauts niveaux de littératie.
Cependant, une personne qui maîtrise les composantes de la lecture pourrait ne pas effectuer les tâches de lecture au meilleur de sa capacité en raison d'autres limites de lecture, notamment un manque de stratégies de lecture.
Caractéristiques démographiques des personnes dans les niveaux inférieurs
En 2003, l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes a permis de produire un profil statistique des Canadiens ayant de faibles niveaux de compétence en littératie en fonction de caractéristiques démographiques et économiques clés.
À titre d'exemple, la moitié des personnes qui se sont classées au niveau 1 sur l'échelle de compréhension de textes suivis, c'est-à-dire le niveau le plus faible, n'avaient pas terminé leurs études secondaires. Environ 45 % des personnes qui ont obtenu une note de niveau 1 avaient immigré au Canada et 43 % n'avaient ni l'anglais ni le français comme langue maternelle.
La nouvelle EICL a aussi examiné certaines de ces caractéristiques démographiques chez les personnes de chaque structure.
Par exemple, une forte proportion de personnes qui se retrouvaient dans la structure la plus faible étaient peu scolarisées. Cependant, le rapport montre que de nombreux adultes ont réussi à terminer leurs études secondaires malgré des difficultés de lecture. Cette réalité aura probablement une incidence sur leur cheminement futur d'apprentissage ainsi que sur leur fonctionnement quotidien au sein de la collectivité.
De plus, une importante proportion des adultes de la structure B représentaient des personnes dont la première langue n'était ni l'anglais ni le français. Le rapport a permis de souligner que les programmes offerts actuellement sont souvent mal adaptés et ne permettent pas à ces personnes d'augmenter leur rendement et de travailler et gagner un revenu au maximum de leur potentiel, étant donné leurs niveaux de scolarité.
Les résultats ont montré un lien entre la langue maternelle et les notes sur l'échelle des compétences. Parmi les personnes qui ont fait l'examen en anglais, une grande proportion des personnes qui se sont classées dans la plus faible catégorie n'étaient pas de langue maternelle anglaise. La majorité de ces personnes étaient des immigrants.
Bien que les Canadiens plus âgés aient tendance à obtenir des notes plus faibles en littératie, il y avait généralement moins de jeunes adultes que prévu dans les deux plus faibles catégories en fonction de leur proportion dans l'ensemble de la population. Cette situation peut découler du grand nombre d'immigrants qui ont tendance à arriver au Canada à un âge plus avancé.
Il y avait aussi des écarts dans les niveaux de revenu parmi les personnes des quatre structures. En général, les personnes qui ont obtenu les meilleurs résultats, classées dans la structure D, ont déclaré des revenus annuels de plus de 25 000 $. Cette situation était la même pour les groupes de langue anglaise et française. Dans les deux groupes les plus faibles, la majorité des personnes des deux groupes linguistiques ont déclaré des revenus annuels de moins de 25 000 $.
Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 4406.
Le rapport intitulé «L'apprentissage de la littératie au Canada : Constatations tirées de l'Enquête internationale sur les compétences en lecture», qui fait partie de la collection Enquête internationale sur l'alphabétisation des adultes (89-552-MWF2008019, gratuite), est maintenant accessible à partir du module Publications de notre site Web.
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Source : Le Quotidien, Statistique Canada
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