La CSQ présente cinq propositions pour assurer une éducation de qualité, juste et égalitaire

La CSQ présente cinq propositions pour assurer une éducation de qualité, juste et égalitaire

Montréal, le 25 août 2008. – « Nous sommes heureux de présenter les résultats des Rendez-vous de l’éducation, car ils illustrent les préoccupations et les besoins en éducation des régions du Québec. À ce jour, près du quart des jeunes Québécoises et Québécois sont exclus de notre système d’éducation et certains ne réussiront peut-être jamais à obtenir un diplôme. De plus, entre 2001 et 2026, la part des jeunes âgés de 0 à 19 ans passera de 24 % à 19,1 % au Québec. Voilà assurément un de nos plus importants défis collectifs, si on tient compte des besoins futurs de main-d’œuvre et des enjeux présents et à venir au niveau du développement régional », affirme Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Le président de la CSQ, Réjean Parent, a présenté aujourd’hui les cinq propositions retenues au cours d’une importante tournée de consultation visant à dresser un portrait de la situation éducative au Québec et dans ses régions. Plus de 1 000 personnes ont participé à ces 12 Rendez-vous CSQ de l’éducation 2008 dans 16 des 17 régions administratives du Québec, ce qui a permis de rejoindre près de 15 000 personnes. Ils avaient également pour but de faire la promotion d’une éducation de qualité, juste et égalitaire.

 

Proposition 1 : Faire de l’éducation une priorité nationale

« Au Québec, c’est un élève sur quatre qui décroche et un élève sur trois qui n’obtiendra pas son diplôme avant 20 ans. Il y a un large consensus à l’effet de faire de l’éducation une priorité nationale et nous demandons aux partis politiques d’en faire leur priorité et d’ouvrir le dialogue avec les intervenants du milieu. Il devient d’une importance capitale de viser l’obtention d’un premier diplôme pour le plus grand nombre et il faut refuser le sacrifice d’autant d’enfants et de futurs travailleurs et travailleuses », affirme Réjean Parent. Les milliers de personnes consultées durant les Rendez-vous régionaux considèrent qu’il faut de meilleures politiques sociales favorables à l’amélioration des conditions de vie des jeunes et des adultes en formation, ainsi que des services de qualité et en quantité suffisante pour la petite enfance.

 

Proposition 2 : Éliminer la concurrence entre les établissements

Nous assistons à une saignée de l’école publique au Québec, et cela, malgré tous ses efforts et ses bons coups. Alors que le réseau public connaît une baisse de son effectif de 7,6 %, le réseau privé enregistre, de son côté, une hausse de 12 %. Entre 2002 et 2008, le réseau public a perdu 76 551 élèves, et le réseau privé a gagné 13 361 élèves.

Les personnes rencontrées ont affirmé qu’il faut favoriser la constitution d’un véritable réseau éducatif afin de promouvoir la coopération et d’éliminer la concurrence entre les établissements. Il est essentiel de financer adéquatement l’éducation publique, du préscolaire à l’université. Il faut abolir progressivement le financement public de l’enseignement privé conditionnellement à l’intégration du personnel au secteur public. Cela passe également par l’ouverture de projets pédagogiques particuliers à tous les élèves, par l’offre d’une formation diversifiée sur l’ensemble du territoire et par une meilleure collaboration entre les établissements d’enseignement supérieur.

 

Proposition 3 : Assurer de meilleures conditions d’apprentissage et de réussite pour toutes et tous

Conjuguée à un nombre parfois élevé de jeunes et d’adultes par classe, l’intégration massive des élèves en difficulté au sein des classes dites ordinaires sans les ressources nécessaires ou l’absence de services professionnels ou de soutien pour les étudiantes et les étudiants adultes ne favorisent en rien des conditions d’apprentissage et d’exercice favorables à la réussite du plus grand nombre. « Le système scolaire québécois échoue donc lamentablement auprès d’un noyau dur de jeunes, et cette situation perdure année après année sans que nous voyions poindre la moindre embellie. On peut bien se réjouir de notre réussite à certains examens nationaux et internationaux, mais le problème se situe au niveau de celles et de ceux abandonnés à eux-mêmes et c’est aussi là qu’il faut agir », affirme le président de la CSQ.

Encore ici, les commentaires des gens consultés vont dans le sens de privilégier de meilleures conditions d’apprentissage et de réussite pour toutes et tous. Cela passe par la réduction du nombre d’élèves jeunes et adultes par classe et par l’offre de services professionnels et de soutien de qualité en quantité suffisante, du préscolaire à l’université en passant par l’éducation des adultes et la formation professionnelle. Il est également nécessaire de revoir l’intégration des élèves en difficulté pour mieux en baliser les limites et les possibilités.

 

Proposition 4 : Améliorer les conditions d’exercice du personnel de l’éducation

Les Rendez-vous CSQ de l’éducation 2008 ont réaffirmé la nécessité d’améliorer les conditions d’exercice du personnel afin non seulement d’assurer un service de qualité, mais également d’éviter les départs précipités en début de carrière ou bien avant l’heure de la retraite. De plus, comme dans bien d’autres secteurs, nous sommes aux prises avec des pénuries de personnel, des départs hâtifs, de l’épuisement professionnel et de la précarité d’emploi. « Nous avons été étonnés de constater la détresse qui se vit dans certains milieux. Une éducation de qualité, ça passe aussi par du personnel heureux et en nombre suffisant.  Nous sommes profondément convaincus de la nécessité de mettre en place des mesures pour favoriser l’attraction, l’insertion professionnelle, le maintien en emploi et de meilleures conditions de fin de carrière pour le personnel de l’éducation », affirme le représentant syndical.

 

Proposition 5 : Reconnaître et valoriser le travail du personnel de l’éducation

Plusieurs des commentaires recueillis sur le terrain démontrent aussi qu’il semble y avoir une certaine méconnaissance allant parfois même jusqu'à une mauvaise perception du travail du personnel de l’éducation. « Il faut revaloriser les métiers et les professions de l’éducation et cultiver la fierté que nous avons de contribuer au développement des jeunes. Nous avons à faire connaître davantage le travail du personnel de l’éducation auprès des parents et de la population pour favoriser l’émergence d’une vision positive des métiers et des professions de l’éducation », de conclure Réjean Parent.

Les Rendez-vous CSQ de l’éducation 2008 ont été effectués durant la deuxième année de la campagne éducation entreprise par la CSQ. La troisième phase se déroulera au cours des prochains mois et vise à faire connaître les propositions auprès des différents partenaires de l’éducation. Vous pouvez consulter le site Web pour consulter les portraits régionaux des Rendez-vous CSQ de l’éducation 2008 au www.csq.qc.net.

 

Profil de la CSQ

La CSQ représente quelque 160 000 membres, dont près de 100 000 dans le secteur public. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.

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Source: http://tinyurl.com/6yvyu9