Éduquer à l'environnement : pour «Vivre ensemble sur terre»

Éduquer à l'environnement : pour «Vivre ensemble sur terre»

Par Thierry Pardo
Agent de recherche, Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l'environnement, UQÀM 

Du 10 au 14 mai 2009 aura lieu au Palais des congrès de Montréal le 5e Congrès mondial d’éducation relative à l’environnement. Avec un programme de 70 pages, plusieurs dizaines de niches thématiques, 3 langues officielles, une cinquantaine d’évènements parallèles et 120 pays représentés, ce billet n’a pas pour intention de vous dresser le portrait complet de l’événement1.


Ce qui est sans doute important de retenir, c’est le titre de ce congrès « Vivre ensemble sur terre ». L’éducation relative à l’environnement n’a pas seulement pour vocation de se demander quelle terre allons-nous laisser à nos enfants, elle se doit d’y ajouter : Quels enfants allons-nous laisser à cette terre ? Ainsi la perspective éducative est un aspect essentiel de ce jeune champ de recherche. Nous nous éduquons dans notre relation à l’environnement pour la terre bien entendu, mais également pour nous. Mettrais-je la planète en péril s’il m’arrivait de jeter un papier par terre ? Certainement pas. Mais quel genre d’individu serais-je si je le faisais ? Quelles valeurs, quel sens des responsabilités, quel respect des autres seraient les miens, si je ne me souciais d’améliorer le sort de ma maison ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit, notre maison partagée ! Sur cette planète nous sommes tous colocataires pour une courte durée. On a tous vécu l’expérience du coloc qui ne fait pas la vaisselle et qui laisse la toilette sale. Et à ce moment là nous avons convenu que ce n’était pas un problème de vaisselle… mais un problème de personne. Voilà une partie des enjeux qui se cachent derrière les préoccupations de l’éducation relative à l’environnement qui habiteront le congrès de Montréal. Et bien au-delà des problèmes environnementaux, la nature est encore source de merveilleux, elle nous inspire, nous transporte et par cette pédagogie de l’imaginaire et de l’émerveillement, elle nous éduque.

C’est dans cette logique qu’un des évènements parallèles du congrès sera le Festival du conte environnemental qui aura lieu du 11 au 14 mai2. Depuis toujours le conte, disais-je, est un art privilégié pour véhiculer les valeurs, les connaissances, les règles sociales que chaque culture juge importantes, afin de les affirmer et de les transmettre de génération en génération. Que l’on pense aux mythes, légendes ou contes, il existe un riche corpus de récits traditionnels qui témoigne du souci de nos aînés d’harmoniser leur existence dans l’altérité, au sein d’un environnement réel, imaginaire ou symbolique. Le conte n’est pas une leçon de choses, c’est un espace libre qui sublime la réalité par le seul pouvoir des mots. L’ordre des possibles est bouleversé, l’impossible devient tangible, le mystère est accessible.

Le festival de conte peut contribuer aux réflexions et aux prises de conscience sur nos relations à l’environnement, par le pouvoir de l’imaginaire. Le Festival international du conte environnemental enrichira le 5e Congrès mondial d’éducation relative à l’environnement d’une dimension « magique ». Parce que même l’éducation a parfois besoin d’un peu de magie !

1 Consultez le site du Congrès pour tous les détails : http://www.5weec.uqam.ca/

2Programmation du Festival du conte environnemental (Format PDF)

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