Quand la didactique passe par le jeu vidéo

Quand la didactique passe par le jeu vidéo

Sophie, 17 ans, vit chez sa grand-mère. Mais celle-ci doit s'en aller dans une maison de retraite. Sophie va devoir trouver un nouveau toit et subvenir seule à ses besoins. Jim, lui, décide à 18 ans de quitter la maison parentale pour vivre par ses propres moyens. Pas facile d'errer dans les rues d'une grande ville à la recherche d'un emploi ou d'un simple repas...

Voilà le scénario de Ping, un jeu vidéo lancé en 2010 à Bruxelles. Traduit en cinq langues, ce jeu reprend les recettes éprouvées de l'industrie: dans un environnement numérique dynamique en 3D, le joueur se choisit un avatar et effectue des missions qui le font passer à un niveau supérieur. Mais Ping a une particularité par rapport à ses compétiteurs: c'est un «jeu sérieux» qui a pour but d'amener le joueur à s'interroger sur des phénomènes comme la pauvreté et l'exclusion sociale. Financé par des fondations philanthropiques européennes, Ping est en fait l'acronyme de Poverty Is Not a Game.

«Ce jeu est très accrocheur; c'est un des meilleurs de sa catégorie», commente Emmanuel Mandart, qui rédige actuellement un mémoire de maitrise sur le jeu sérieux à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal. Au cours d'une rencontre avec des représentants de la Maison des technologies de formation et d'apprentissage Roland-Giguère au pavillon J.-Armand-Bombardier le 27 janvier dernier, il a présenté un atelier sur le jeu sérieux. Un phénomène en pleine progression qu'on peut déjà chiffrer grâce à des ventes de 1,5 milliard d'euros dans le monde, une somme qui pourrait bondir de 700 % dans les cinq prochaines années, selon l'Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe.

«La chercheuse Jane McGonigal a souligné que, de nos jours, un étudiant de 21 ans en Occident a consacré environ 10 080 heures de sa vie à ses études. Il en a consacré autant à jouer: 10 000 heures. Pourquoi ne pas investir ce temps de loisir pour favoriser l'apprentissage?» s'interroge le conférencier.

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