Communiqué
RIO+20: LES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT DE LA PLANÈTE RENOUVELLENT
LEUR ENGAGEMENT POLITIQUE EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
« Le travail commence maintenant », affirme M. Ban Ki-moon,
pour qui la Conférence de l’ONU sur le développement durable est un succès
RIO DE JANEIRO, BRÉSIL, 22 juin -- Réunis pendant trois jours à Rio de Janeiro, « avec la participation pleine et entière de la société civile », pour ce qui est considéré comme la plus grande Conférence de l’ONU de l’histoire, les dirigeants mondiaux ont, aujourd’hui, renouvelé leur engagement politique en faveur de la promotion d’un « avenir durable sur les plans économique, social et environnemental, pour notre planète comme pour les générations actuelles et futures ».
« Le travail commence maintenant », a déclaré le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, dans son discours de clôture de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), laquelle, a-t-il dit, fut « un succès ».
Présidente du pays hôte de Rio+20, le Brésil, Mme Dilma Rousseff, a affirmé que le Document final* de la Conférence traduisait l’évolution d’une conception partagée du développement durable et représentait le fondement de l’Agenda pour le développement durable du XXIe siècle. « Rio+20 est un point de départ. Ce n’est ni une limite ni un plafond. C’est une nouvelle épopée qui doit au contraire être guidée par l’ambition d’édifier une nouvelle société durable qui sera léguée aux enfants d’aujourd’hui et de demain. »
Dans ce document final d’une soixantaine de pages, intitulé « L’avenir que nous voulons », adopté par acclamation dans la soirée, les chefs d’État et de gouvernement, qui se déclarent « déterminés à affranchir d’urgence l’homme de la faim et de la pauvreté », conviennent d’établir des objectifs de développement durable « concrets », « ambitieux » et « d’envergure mondiale », tout en demeurant « résolument attachés » à la réalisation « intégrale et rapide » des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
En vue de formuler ces objectifs de développement durable qui devront être adoptés par l’Assemblée générale des Nations Unies, ils préconisent la mise en place d’un « mécanisme intergouvernemental transparent et participatif » et « ouvert à toutes les parties prenantes ».
De même, ils affirment l’importance de l’autonomisation des femmes, du droit à l’eau et à l’alimentation, adoptent un cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables et reconnaissent le potentiel de l’économie verte.
Le texte qui, au terme de longues négociations, avait été finalisé à la veille de l’ouverture de la Conférence, le 19 juin, réaffirme les principes énoncés en 1992 dans la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement et les plans d’action passés, tels Action 21 ou le Plan de mise en œuvre du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg.
Les dirigeants mondiaux y plaident pour un renforcement des trois dimensions -économique, sociale et environnementale- du développement durable. Réaffirmant le rôle du Conseil économique et social (ECOSOC), ils décident également de créer une « instance politique de haut niveau », qui remplacera à terme la Commission du développement durable, et qui sera chargée d’assurer le suivi des activités de développement durable.
S’agissant du pilier « environnement » du développement durable, ils se disent déterminés à renforcer le rôle du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en tant qu’autorité mondiale reconnue en la matière.
Pour ce qui est du financement du développement durable, ils se sont entendus pour mettre en place un « processus intergouvernemental sous les auspices de l’Assemblée générale » chargé d’en mesurer les besoins et d’examiner l’efficacité, la cohérence et les synergies des instruments et cadres existants, tout en évaluant d’autres initiatives.
« Ici, à Rio, vous avez reconnu les défis », a lancé le Secrétaire général à l’adresse des dirigeants du monde. « Et vous avez renouvelé votre engagement à les relever, pour le bénéfice de l'humanité tout entière, maintenant et à l’avenir. »
Vingt ans après le Sommet Planète Terre à Rio, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable aura compté plus de 45 000 participants. Pas moins de 188 délégations d’États Membres, dont une centaine étaient conduites par des chefs d’État et de gouvernement, mais aussi des organisations non gouvernementales, des dirigeants d'entreprise, des élus, des groupes de la société civile, des jeunes, des représentants de populations autochtones, se sont retrouvés dans la cité brésilienne pour tenter de déterminer les moyens visant à réduire la pauvreté, promouvoir la justice sociale et assurer la protection de l’environnement sur une planète de plus en plus peuplée.
« Vous avez tendu la main à la société civile et au secteur privé pour qu’ils collaborent avec vous. Et ils ont répondu », s’est félicité M. Ban.
De fait, près de 700 engagements d’un montant total de 513 milliards de dollars ont été annoncés pendant la Conférence, non seulement par des gouvernements, mais aussi par des banques multilatérales de développement, des entreprises, la société civile pour financer des initiatives en faveur du développement durable dans des domaines tels que ceux de l’énergie, des transports, de la réduction des catastrophes, de la désertification, de l’eau, des forêts ou de l’agriculture.
« Ces chiffres énormes donnent une idée de l’ampleur et de la croissance de l’investissement dans le développement durable », a commenté le Secrétaire général. « Ils font partie d’un mouvement mondial croissant pour le changement. »
« Le développement durable est la seule option pour l’humanité », a observé, de son côté, le Secrétaire général de la Conférence Rio+20, M. Sha Zukang, pour qui les résultats « très importants » obtenus vont jeter « les bases permettant d’appliquer l’économie verte et d’éliminer la pauvreté ».
Le Président de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulazziz Al-Nasser, a mis en avant le « rôle central » de celle-ci pour « stimuler le débat et encourager une prise de conscience du grand public. »
« Le plus grand acquis reste la réhabilitation de la diplomatie multilatérale en tant que meilleur outil pour garantir un avenir meilleur pour tous », a relevé le représentant de l’Algérie, au nom du Groupe des 77 et la Chine.
Dans une autre explication de position, son homologue du Danemark, au nom de l’Union européenne, a regretté que le Document final ne fût pas plus ambitieux, par exemple en prévoyant une date butoir pour la réalisation des objectifs fixés. Il s’est cependant félicité que le texte reconnaisse le rôle de premier plan que joue l’économie verte dans la lutte contre la pauvreté.
Auparavant, tout au long de la journée, s’étaient exprimés une cinquantaine d’États Membres dans le cadre du débat général. « Il est temps d’être pragmatique mais aussi optimiste », avait déclaré la Secrétaire d’État américaine, Mme Hillary Rodham Clinton, qui a assuré qu’un avenir plus prospère était « à portée de main ». Il ne faut pas, a-t-elle dit, se limiter à travailler à une planification à long terme du développement durable.
« Notre avenir est un péril que nous avons créé nous-mêmes », s’est alarmé le Ministre du développement durable, de l’énergie, des sciences et de la technologie de Sainte-Lucie, M. James Fletcher, qui a mis en garde contre l’adoption de mesures graduelles. « Ce sont des politiques d’urgence qui s’imposent, a-t-il dit, en faisant part, comme beaucoup d’autres intervenants, de son attachement au principe de responsabilité commune mais différenciée.
Le Président Macki Sall, du Sénégal, a pour sa part insisté pour que la notion d’économie verte ne se limite pas à une simple déclaration d’intentions mais se traduise plutôt par une réelle modification de nos modes de consommation et de production.
Par ailleurs, depuis mercredi à RioCentro, le site de la Conférence, quatre tables rondes de haut niveau dont chacune avait réuni plus d’une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, ministres ou responsables d’organisations intergouvernementales, d’entités du système des Nations Unies et de la société civile, ont permis de débattre, déjà, de « l’après-Rio+20 », en anticipant les difficultés qui se présenteront dans la mise en œuvre des résultats escomptés dans quatre domaines clefs.
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