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Manon Niquette, professeure, Département d’information et de communication, Université Laval
Une quantité innombrable de blogues et de communautés en ligne ont été créés par des femmes désireuses d’échanger sur leur expérience de la maternité, de s’apporter un soutien mutuel. Dooce.com, le plus connu de ces sites, a permis à sa propriétaire, Heather Armstrong, d’avoir été nommée au 26e rang dans la liste Forbes des femmes les plus influentes dans les médias. Au Québec, Caroline Allard a vu ses Chroniques d’une mère indigne devenir la première série web télé à succès de Radio-Canada. Le magazine Elle France a consacré son site 2e blogue francophone le plus influent dans la catégorie « maternité ». Le populaire blogue Banlieusardises de Martine Gingras, récipiendaire en 2010 du premier prix aux Canadian Weblog Awards dans la catégorie « français », s’inscrit dans la même foulée.
L’industrie a rapidement compris l’importance du phénomène. Plusieurs directions de marketing sollicitent les services des blogueuses les plus influentes pour qu’elles deviennent des ambassadrices de leur marque auprès des autres femmes. Certaines compagnies ont créé des sites bidirectionnels adaptés au profil socioéconomique des femmes ciblées, aux informations qu’elles cherchent et aux problèmes qu’elles rencontrent dans la maternité. Cette pratique s’est professionnalisée à un point tel que des agences de marketing Internet spécialisées dans le marché des femmes enceintes et des mères ont vu le jour.
Quelles répercussions ces nouvelles formes de relations aux consommatrices ont-elles sur les liens que tissent les femmes internautes entre elles ? Comment l’exploitation commerciale de la « mamansphère » oriente-elle les représentations de la maternité diffusées dans Internet ? L’analyse du contenu des échanges dans des communautés en ligne créées par des entreprises pharmaceutiques et destinées aux femmes qui ont des enfants nous éclaire sur ces questions.
De 12h à 13h30