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Caroline Caron, stagiaire postdoctorale, Université d’Ottawa
À l’ère de la mondialisation des marchés et des réseaux de communication, la production sociale du genre s’actualise à travers des mécanismes et des processus économiques, sociaux et culturels globaux (Sassen, 2003). Jusqu’à quel point ce contexte est-il favorable à la création de subjectivités féminines émancipatrices et inclusives? Quel éclairage particulier l’analyse féministe des médias peut-elle jeter sur les « nouvelles féminités » paradoxales émergeant de cette dynamique complexe et mouvante? (Gill et Arthurs, 2006). Devant la complexité croissante des rapports entre les filles, les femmes et les médias, l’analyse féministe des médias, qui s’est développée principalement autour soit des représentations culturelles et symboliques de la féminité, soit autour de la réception des textes médiatiques de la culture populaire, ne se trouve-t-elle pas à une « croisée des chemins »? (Mattelart, 2003 : 25; Sarikakis, 2011).Cette présentation aborde ce questionnement contemporain à partir de données empiriques tirées d’une recherche sur les médias produits par des adolescentes franco-canadiennes. La discussion prend comme point de départ une observation révélée par l’examen sommaire du corpus constitué à ce jour : une tendance récurrente, chez les jeunes productrices, à mobiliser la catégorie « fille » de manière rassembleuse, mais en même temps, essentialiste et conventionnelle. À partir de la projection audio-visuelle d’un pastiche d’une publicité de cosmétiques produite par des adolescentes ayant des limitations fonctionnelles, l’analyse souligne la portée émancipatrice, mais également les limites, des subjectivités féminines qui s’énoncent dans ce type de production. À l’aide de la théorie postmoderne de la subjectivité développée par la philosophe italo-australienne Rosi Braidotti (1994, 2006), j’avance que la production de médias par les adolescentes pourrait constituer un espace de créativité et de solidarité féministes intergénérationnelles. Toutefois, ce potentiel demeure sous-exploité; il est, de plus, délicat à mettre en oeuvre (Caron, 2011).
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