La recherche qualitative a montré que la connaissance est produite en retournant explorer, auprès des acteurs, la trame de leurs expériences singulières afin d'en dégager le sens. Le chercheur s'implique à toutes les phases du processus de recherche, jusqu'à la diffusion des résultats. Cet engagement se concrétise différemment selon les méthodes et les enjeux sociopolitiques et s'enracine à différentes étapes du processus de recherche. Ce colloque propose d'explorer différentes formes que peut prendre l'engagement du chercheur, les questions que cela soulève et les voies qui se présentent pour mieux appréhender la complexité du travail réflexif.

Le qualitatif recours à des méthodes et à des dispositifs appropriés pour l'étude des phénomènes humains : où les nouvelles compréhensions qui émergent mènent-elles le chercheur? Peut-il se contenter d'en rendre compte, d'en être le porte-parole vis-à-vis sa seule communauté scientifique? Comment en faire bénéficier ceux qui ont contribué au projet et s'assurer du transfert des connaissances? Dans la mesure où le projet vise le changement, de quelle façon le chercheur peut-il s'y engager? (Callon, 1999) Au-delà des exigences déontologiques, l'usage de tout dispositif soulève des enjeux éthiques (Martineau, 2007) et questionne le chercheur sur son agir, exigeant de manière continue sa réflexion critique. Quelles considérations sont prises en compte au cours de la recherche? Quelles exigences s'avèrent difficiles à rencontrer dans le temps ou dans l'espace?

Ces différents axes se conjuguent souvent au cours d'une recherche et soulèvent des conflits, des tensions, des positions contradictoires; le travail exige des réponses parfois difficiles à articuler et à mettre en œuvre. C'est dans cette voie que nous souhaitons contribuer à l'avancement de la réflexion sur la question de l'engagement du chercheur qualitatif dans le processus complexe de production de connaissances nouvelles.

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