Alors que l’intégration du développement durable à la formation post-secondaire fait progressivement son chemin dans les différentes institutions collégiales et universitaires, elle fait émerger dans son sillon différents enjeux dont on pouvait sous-estimer au départ le caractère complexe. La dimension interdisciplinaire inhérente à l’intégration du développement durable est un enjeu majeur. Plus concrètement, la définition d’objectifs d’apprentissage représente un défi de taille compte tenu de l’arrimage nécessaire entre les objectifs de formation générale (citoyenne) et ceux de formation disciplinaire (professionnelle) qui peuvent prendre différents visages selon la discipline de formation. À l’échelle de l’institution, il apparaît que l’élaboration d’une stratégie institutionnelle ne peut se faire que selon un modèle à géométrie variable qui doit, d’une part, être porteur d’une vision aussi cohérente que significative du développement durable et doit, d’autre part, tenir compte des spécificités disciplinaires des facultés et départements. D’un point de vue pratique, l’intégration du développement durable à la formation revêt un caractère presque déstabilisant, pouvant remettre en question les fondements mêmes de notions disciplinaires tout autant que l’acte éducatif, et ce, du côté de l’enseignant comme de celui de l’apprenant.

Ces enjeux et défis de l’intégration du développement durable à la formation post-secondaire ont été mis au jour lors du colloque Éducation et développement durable dans les universités et les cégeps, une nécessaire intégration tenu lors de l’ACFAS 2011. Le présent colloque souhaite poursuivre la réflexion en ce sens en s’intéressant tout spécialement à la définition d’objectifs d’apprentissage, à l’interdisciplinarité, aux stratégies institutionnelles et aux pratiques innovantes des enseignants de niveaux collégial et universitaire.