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Ce colloque, qui se veut interdisciplinaire, a ainsi pour objet d’établir et de souligner les passerelles qui peuvent exister au sein d’une même discipline et/ou entre des disciplines et se propose de réfléchir aux moyens discursifs mis en œuvre dans les médias au féminin. Si « parler n’est jamais neutre » pour reprendre L. Irigaray (1985), et si « la langue sert à être » (H. Barthelmebs, 2012 : 31), nous pensons pouvoir dire que les enjeux liés à l’usage de la langue dans les médias au féminin se particularisent. La linguiste L. Irigaray et la philosophe H. Cixous se sont, entre autres choses, intéressées à l’usage qui est fait de la langue. Leurs conclusions étant que les hommes et les femmes n’usent pas de la langue de manière similaire et qu’ainsi, le langage est sexué. Ces penseurs cherchent à prouver qu’il serait possible de créer de nouvelles formes de pensée féminine, en transformant les structures mêmes du système traditionnel de pensée, car « il ne suffit pas de changer telle ou telle chose dans l’horizon qui définit la culture humaine, mais bien de changer l’horizon lui-même » (L. Irigaray, 1992 : 36), et l’écriture au féminin nous paraît être la manière dont les auteures réinvestissent la culture – la linguiste réfutant la dissociation traditionnelle entre effets de langue et effets de société. Les travaux de J. Kristeva dégagent des particularités stylistiques et thématiques propres aux écrits féminins, bien qu’elle réfute l’existence d’une écriture sexuée (féminine ou masculine) au profit de la mise en avant de thèmes, de fantasmes, de traitements stylistiques qui sont propres aux femmes.