Une nouvelle Alliance mondiale promet des partenariats et de l'innovation pour faire progresser l’alphabétisation
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Un nouveau partenariat mondial a pour but de rassembler les gouvernements, les ONG, les institutions d’enseignement et le secteur privé afin d’explorer de nouvelles façons de faire progresser l’alphabétisation.
Le monde est désormais plus instruit, les taux d’alphabétisation étant passés de 56 pour cent en 1956 à 85 pour cent en 2015, mais il reste 758 millions d'adultes qui ne savent ni lire ni écrire une phrase simple et 250 millions d’enfants en âge d’être scolarisés qui n'acquièrent pas les rudiments de l’alphabétisation et les compétences fondamentales.
Élément du Cadre d’apprentissage tout au long de la vie (GAL), l'Alliance mondiale pour l'alphabétisation lancée le 8 septembre par la Directrice générale de l’UNESCO Irina Bokova à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation, est née de la profonde inquiétude exprimée lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en 2013, du fait que le programme d'alphabétisation du monde demeurait inachevé.
En 2013, la Conférence générale de l’UNESCO a adopté une résolution « … en vue de mettre en place un partenariat multipartite pour l’alphabétisation qui garantisse la poursuite à long terme et à l’échelle mondiale des efforts en faveur de l’alphabétisation ».
Le GAL qui en est le résultat vise à exploiter le potentiel que représentent les technologies pour accroître l'accès à un apprentissage de qualité en vue de l’alphabétisation et pour stimuler et promouvoir des programmes collaboratifs reliant l'alphabétisation au Programme 2030 pour le développement durable. L'initiative, coordonnée par l’Institut de l’UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie (UIL) situé à Hambourg, réunit les Nations Unies, des représentants des gouvernements et du secteur privé, des organisations régionales, des bailleurs, des organisations non gouvernementales nationales et internationales ainsi que des experts.
Des progrès réels mais insuffisants
Le Coordinateur en chef du programme à l’UIL, M. Subbarao Ilapavuluri, a déclaré : « Partout dans le monde, de nombreux pays ont entrepris un certain nombre d'initiatives dont l’UNESCO a été le catalyseur. C'est bien mais cela ne suffit pas si nous voulons créer un monde inclusif où personne n'est laissé de côté. Ce n’est pas suffisant si nous voulons que chaque individu participe pleinement à la société d'aujourd'hui ».
« Ce qui est nécessaire, c’est une communauté de vues, un engagement partagé visant à améliorer la vie des gens grâce à l'alphabétisation et à d'autres compétences qui sont requises pour qu’ils deviennent des citoyens actifs. Nous devons mettre en lien tous les acteurs. Les gouvernements nationaux conduiront le processus et l'UNESCO facilitera et appuiera les efforts. Aucune entité ne peut à elle seule obtenir les résultats attendus ».
Il a indiqué que le GAL espérait stimuler l’innovation dans les programmes d'alphabétisation et faire que l’apprentissage en vue de l'alphabétisation soit plus pertinent et utile pour les apprenants de tous les groupes d’âge. Le GAL doit également aider les pays à parvenir à des progrès démontrables dans la réalisation des Objectifs de développement durable et surtout de la Cible 4.6 de l’ODD 4 pour l'éducation qui porte sur l'alphabétisation des jeunes et des adultes.
« Actuellement, 91 pour cent des jeunes de la tranche d'âge 15-24 ans sont alphabétisés. D'ici à 2030, l’objectif est de garantir que tous les jeunes de cette tranche d'âge possèdent une alphabétisation fonctionnelle et que la plupart des adultes soient également capables au minimum de lire et d’écrire » a-t-il ajouté.
Il a précisé que le GAL mobiliserait les investissements et assurerait la promotion d’initiatives spécifiquement liées aux technologies de l’information et de la communication.
« Grâce aux TIC, chacun peut apprendre à tout moment, mais l’un des principaux problèmes a trait au fait qu’on ne dispose pas de suffisamment de supports d’apprentissage. Nous pouvons, par exemple, développer les applications dans les langues locales et recourir à des cours en ligne ouverts à tous pour l'apprentissage à distance. Ceux-ci devraient couvrir des besoins d'apprentissage différents, de façon plus efficace et engageante. Les technologies peuvent être des alliés utiles pour y parvenir » a-t-il indiqué.
Il a noté qu’il existe déjà de nombreux programmes d'apprentissage numérique pour les jeunes enfants mais qu’un effort similaire doit être entrepris pour exploiter les technologies à destination des jeunes et des adultes, dans une approche d’apprentissage tout au long de la vie.
L'alliance sera facilitée et conseillée par un groupe conduit par l'UNESCO et composé de représentants des États membres, d’organisations intergouvernementales et de bailleurs, de représentants de la société civile et du secteur privé ainsi que d’experts.