Un nouveau rapport pancanadien révèle que les maisons d’hébergement pour femmes violentées doivent faire plus avec moins
Source avec lien:
Ottawa, ON : Aujourd’hui, Hébergement femmes Canada (HFC) rend public «Plus qu’un lit: Portrait pancanadien des maisons d’hébergement pour femmes violentées». Ce rapport fournit des renseignements détaillés sur la portée et l’envergure des maisons d’hébergement partout au pays. Les données montrent clairement que les maisons dispensent de plus en plus de services à un groupe diversifié de femmes et d’enfants, sans augmentations comparables de leur financement.
«Davantage de femmes appellent quotidiennement les lignes de crise, dont plusieurs cherchent désespérément un lieu sécuritaire. Malheureusement, les intervenantes se retrouvent souvent dans la situation intolérable de devoir les refuser parce que trop de maisons d’hébergement opèrent à pleine capacité», déclare Lise Martin, directrice générale d’Hébergement femmes Canada. «Les maisons d’hébergement se battent pour aider de plus en plus de personnes avec moins de ressources. Le présent rapport montre que le manque de financement représente un défi majeur.»
Au Canada, une femme est tuée tous les 2,5 jours, dont la moitié par un ex partenaire intime ou un partenaire actuel. Les maisons d’hébergement offrent des services pouvant sauver la vie de femmes et enfants fuyant la violence. De récents résultats de Statistique Canada ont révélé que 68 000 femmes et enfants avaient résidé dans des maisons d’hébergement en 2017-2018. Cependant, le rapport d’HFC a trouvé que quatre maisons d’hébergement sur dix fonctionnaient «presque toujours» à pleine capacité. Les enjeux de capacité d’hébergement sont décuplés par le manque de logements sûrs, abordables et appropriés pour les femmes et leurs enfants partout au pays, dans les zones urbaines comme dans les collectivités rurales.
«Les maisons d’hébergement sont beaucoup plus qu’un lit», affirme Manon Monastesse, coprésidente du conseil d’administration d’HFC. «En plus de leur offrir un milieu sécuritaire aux plans physique et psychologique, elles aident les femmes à reconstruire leur vie, guérir de la violence, développer leur résilience et progresser vers des vies libres de violence en ayant recours aux services résidentiels et externes.»
Cependant, les maisons d’hébergement ne reçoivent pas un financement adéquat pour effectuer ce travail essentiel. Près des deux tiers (74%) ont indiqué que l’insuffisance du financement représentait pour elles un «enjeu majeur». Cela n’a rien de surprenant lorsqu’on sait que la majorité (64%) ne reçoivent pas d’indexation annuelle au coût de la vie de la part de leur principal bailleur de fonds gouvernemental. Une maison sur cinq a indiqué n’avoir pas reçu d’augmentation de son financement depuis 10 ans et plus.
La majorité des maisons d’hébergement (55%) doivent organiser des collectes de fonds pour couvrir leur dépenses de fonctionnement, et 10% d’entre elles n’y arrivent pas même en menant de telles activités. La majorité (86%) n’ont pas de responsables du financement sur place, laissant souvent un personnel surchargé s’acquitter de levées de fonds juste pour garder les portes ouvertes.
«Ce rapport révèle d’importantes variations entre les niveaux de services dans les différentes régions du Canada», ajoute Lise Martin. «C’est l’un des motifs qui justifient le besoin d’un Plan d’action national sur la violence faite aux femmes.»
Le présent rapport se fonde sur les données d’un sondage mené en 2017-2018, la première enquête pancanadienne en son genre développée par et pour le secteur de l’hébergement. Dans l’ensemble, 401 maisons d’hébergement y ont participé, un taux de réponse de plus de 78%, incluant des réponses de chaque province et territoire, de régions rurales, isolées et nordiques et de maisons autochtones.
- 30 -
Source et info :
Lise Martin, Directrice générale
lmartin@endvaw.ca
Manon Monastesse, directrice FMHF
mhsenay@fede.qc.ca