La Fondation Marie-Vincent a lancé son programme de prévention de la violence sexuelle pour les tout-petits
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La Fondation Marie-Vincent a lancé officiellement son programme de prévention de la violence sexuelle pour les tout-petits, le programme Lanterne, le 1er mai dernier.
Qu’est-ce que le programme Lanterne ?
Le programme Lanterne est un programme de prévention de la violence sexuelle destiné aux tout-petits. Il s’adresse aux enfants d’âge préscolaire et aux adultes qui gravitent autour d’eux. Il mise sur l’éducation à la sexualité et la promotion des relations égalitaires. Bien évidemment, le programme est adapté au niveau de développement des tout-petits. Il s’arrime aussi avec le programme d’éducation à la sexualité qui a été mis en place dans les écoles primaires et secondaires du Québec.
Pourquoi prévenir la violence sexuelle auprès des tout-petits ?
Parce que 1 fille sur 5 et 1 garçon sur 10 seront victimes d’agression sexuelle avant l’âge de 18 ans ; 53 % des victimes d’agression sexuelle ont moins de 18 ans et parmi celles-ci, 13 % ont moins de 5 ans. Parce que les tout-petits sont particulièrement vulnérables à la violence sexuelle pour plusieurs raisons : ils ne peuvent pas toujours mettre des mots sur ce qu’ils vivent ; ils dépendent des adultes pour répondre à leurs besoins ; ils apprennent à obéir à l’adulte et à lui faire confiance ; ils ne font pas encore la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal et ne reconnaissent pas encore les situations à risque.
Comment prévenir la violence sexuelle auprès des tout-petits ?
C’est en misant sur l’éducation à la sexualité et la promotion des relations égalitaires que nous pouvons prévenir la violence sexuelle auprès des tout-petits à travers de petits gestes simples, concrets et faciles à intégrer au quotidien.
Les outils du programme Lanterne
Plusieurs outils ont été créés pour les tout-petits, leurs parents et les professionnel.le.s, en collaboration avec plusieurs partenaires.
Trois livres ont été conçus. Ils visent à transmettre des notions de base sur les relations égalitaires et les habiletés de protection de soi.
Toi comme moi est un imagier qui s’adresse aux 0 à 2 ans. Il démontre que les bébés sont tous semblables, peu importe leur sexe. Ils ont des besoins similaires et peuvent partager les mêmes émotions et intérêts.
La bulle de Miro vise à faire comprendre aux enfants ce que sont les frontières interpersonnelles et intimes à travers l’histoire de Miro. Lors d’une journée, tous ceux que Miro rencontre veulent lui faire une caresse, un bisou ou un câlin. Il n’en a pas envie mais ne sait pas comment le dire.
Marvin a disparu est un album qui fait réfléchir sur les relations égalitaires entre les sexes à travers l’histoire de Justine qui cherche son ours Marvin qui a disparu.
La violence sexuelle étant souvent présentée aux jeunes enfants comme un jeu par les agresseurs, la Fondation Marie-Vincent a créé le jeu Marvin, à quoi on joue ? qui permet aux tout-petits de comprendre qu’aucun jeu ne devrait inclure les parties intimes. Il amène les enfants à reconnaître les actions qui ne doivent pas se retrouver dans un jeu et à développer des habiletés de protection de soi par rapport à la violence sexuelle.
Un cahier-causerie et un guide ont aussi été conçus pour les éducatrices et les éducateurs.
Tous les intervenants des milieux de garde, des organismes communautaires et des établissements scolaires qui ont participé au projet pilote dans les communautés de Longueuil et Saint-Rémi en Montérégie, Côte-des-Neiges, Parc-Extension et Lachine à Montréal ont été formés pour savoir comment utiliser les outils de façon optimale, intervenir et répondre aux questions des enfants. Plus de 500 intervenants ont été formés à ce jour.
Cinq vidéos destinées aux parents et à tous les adultes gravitant autour des jeunes enfants ont aussi été réalisées. Elles visent à démontrer aux adultes, qu’à travers de simples gestes quotidiens, ils font de l’éducation à la sexualité et aux relations égalitaires, ce qui, à plus long terme, aide à prévenir la violence sexuelle. C’est la porte-parole de la Fondation Marie-Vincent, Mélissa Désormeaux-Poulin, qui a prêté sa voix pour la narration des vidéos.
Des outils sont aussi développés pour les communautés autochtones : vidéos pour les parents et les intervenants, jeu et livre pour les enfants, guide et formations. Ils sont présentement disponibles dans les centres de la petite enfance, les organismes familles et les centres de santé et de services sociaux de Manawan, Wemotaci, La Tuque et Natashquan qui ont participé au projet pilote. Le lancement du volet autochtone se fera à l’automne 2019.
Les livres, le cahier-causerie, les vidéos et plusieurs conseils sont disponibles dans la section prévention de notre site web. Les outils peuvent être téléchargés gratuitement ou achetés en ligne.
Comment le programme a-t-il été créé ?
Le projet a débuté il y a maintenant 3 ans, grâce à un financement d’Avenir d’enfants. Se sont ensuite joints la Ville de Montréal, Opération enfant soleil et finalement le Secrétariat à la Condition féminine pour le volet Innu de Natashquan.
La Fondation Marie-Vincent et Avenir d’enfants souhaitaient que le programme puisse être déployé à travers la province. Il fallait donc qu’il réponde aux besoins des enfants et des adultes de différentes communautés et cultures.
C’est avec cette idée en tête que les milieux pilotes ont été sélectionnés dans des communautés rurales, semi-rurales et urbaines, multiculturelles et autochtones. C’est ainsi que les communautés de Longueuil et Saint-Rémi en Montérégie, Côte-des-Neiges, Parc-Extension et Lachine à Montréal ainsi que la communauté Atikamekw ont été impliquées et ont grandement collaboré à la création du programme et des outils.
Les besoins de ces milieux ont été analysés. La Fondation a sondé et rencontré des éducatrices, des parents, des experts, des partenaires afin de bien comprendre leurs besoins et préoccupations en lien avec la prévention de la violence sexuelle, l’éducation à la sexualité et la promotion des relations égalitaires. L’objectif était de répondre aux besoins des intervenantes et intervenants mais aussi de s’assurer que toutes les activités s’intègrent facilement dans leur quotidien : lecture, jeu, causeries. C’est ainsi que les outils ont été créés en fonction des besoins identifiés.