Les responsables de l’Alliance mondiale pour les soins exhortent à reconnaître les soins comme un droit humain
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Lors d’un événement de haut niveau ayant eu lieu pendant la Journée des droits de l’homme, commémorée chaque année le 10 décembre, l’Alliance mondiale pour les soins a invité à inclure le point de vue des droits de l’homme dans tous les efforts visant à transformer le programme d’action mondial pour les soins.
Les responsables de l’Alliance mondiale pour les soins exhortent à reconnaître les soins comme un droit humain
« Le droit aux soins est un droit humain… Un système de soins complet est un droit humain. Nous devons insister sur ce point, nous devons le rendre visible », a indiqué María Noel Vaeza, Directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
L’Alliance mondiale pour les soins a été mise sur pied par le gouvernement du Mexique, par l’intermédiaire de son Institut national des femmes (INMUJERES), et par ONU Femmes.
« Aujourd’hui, lors de la Journée des droits de l’homme, il est nécessaire de rendre visible la double dimension du concept de soins : les soins sont simultanément un droit auquel les personnes devraient avoir accès, et une fonction essentielle pour la reproduction de la société, au travers de l’acte de soin », a déclaré Nadine Gasman, Présidente d’INMUJERES, en accueillant les participants réunis en ligne et en personne à Mexico pour l’événement sur « le droit aux soins ».
« L’Alliance mondiale pour les soins est conçue comme un espace dans lequel est reconnue la possibilité de travailler, co-créer et progresser collectivement pour mettre au centre la mise en œuvre du programme d’action mondial féministe pour les soins, dans lequel les contributions de ses 52 États membres sont semblablement importantes. »
L’Alliance a été rendue publique lors du Forum Génération Égalité, en tant qu’engagement collectif de la coalition d'action sur la justice et les droits économiques.
Ensemble, ses 52 membres issus de divers secteurs, oeuvrent ensemble dans des domaines d’action primordiaux tels que la mobilisation, le multilatéralisme et la coopération internationale ; la promotion du savoir et la création de données ; la communication, pour transformer l’économie des soins en faveur de l’autonomisation économique des femmes et des filles.
Temps de crise
La pandémie de COVID-19 fait vivre un moment de crise à l’économie mondiale des soins, déjà fragile.
Avant la pandémie, les femmes passaient environ trois fois plus de temps que les hommes à des soins et des tâches domestiques non rémunérées. Une recherche d'ONU Femmes montre que cette contrainte de temps a augmenté pendant la pandémie. À présent, les femmes passent à peu près autant de temps à prodiguer des soins non rémunérés que dans leur emploi à plein temps.
La surcharge que vivent les femmes et les filles entrave leurs droits humains. Par exemple, « lorsqu’une adolescente ou une fille se transforme en fournisseuse de soins, cela fait obstacle à son accès à l’éducation », a expliqué la jeune militante Elvira Pablo. « La prestation de soins est un droit essentiel, car elle ouvre la porte à la réalisation des autres droits. »
Fenêtre d’opportunités
Mais la crise offre également l’opportunité de renforcer les politiques et les systèmes de soins, affirment les responsables de l’Alliance. La hausse des engagements à transformer l’économie de soins et leur mise en œuvre accélérera le relèvement économique équitable.
La stratégie de l’Alliance pour la refonte du programme d’action en faveur des soins est définie par six engagements fondamentaux. Ces derniers comprennent la promotion de la création de données et d’informations factuelles sur les soins ; l’investissement dans l’infrastructure de soins sanitaires et sociaux ; et l’instauration de normes sociales positives à travers des campagnes de sensibilisation.
En encourageant l’engagement et l’action dans ces domaines, ses membres entendent promouvoir la transformation culturelle et à garantir la reconnaissance, la diminution et la redistribution des soins et des tâches domestiques, de même que la rémunération et la représentation des aidants.
Extension des solutions
Les intervenants ont cité des exemples de pratiques innovantes protégeant les droits humains des aidants et des personnes aidées. Ces cas peuvent être étendus pour devenir des solutions à l’échelle du système de soins, a expliqué la Présidente de la commission Huairou, Violet Shivutse.
« Pour nous les aidants, l’extension pose la question de la manière dont nous pourrons officialiser le rôle des aidants dans la prise de décisions, la co-conception. L’extension signifie pour nous savoir comment nous allons mettre les ressources dans les mains des aidants », a souligné Mme Shivutse.
Les responsables ont exhorté de nouveaux acteurs à rejoindre l'Alliance et à contribuer à la réalisation du programme d’action féministe en faveur des soins d’ici à 2026.