Date:
Organisé par :
En savoir davantage:
es mouvements sociaux des dernières années tels que #metoo et Black Lives Matter ont forcé une réflexion sur les liens entre violences sexistes/sexuelles, raciales et étatiques et les façons d’y résister. De tels mouvements exigent de revoir la façon dont on pense la violence et les façons d’y faire face : Qui a droit à la protection et sous quelles conditions? Qui a le droit de se défendre, comment et avec quelles conséquences? Quelles stratégies sont plus à même de combattre ces violences et d’arrêter leur perpétuation? Ces prises de parole/mouvements collectifs ramènent ainsi à l’avant-plan les débats philosophiques entourant la violence : Y a-t-il une différence entre la violence des opprimé.e.s qui se défendent de celle des dominant.e.s? Comment alors définir la violence et avec quelles implications éthico-politiques?
Elsa Dorlin, Françoise Vergès et Judith Butler ont toutes trois publié récemment des ouvrages qui se penchent sur ces questions, revisitant d’une perspective féministe/anti-raciste les notions de violence, non-violence, autodéfense et protection. Ensemble, ces ouvrages ouvrent un dialogue pour nourrir la pensée actuelle et fournir des pistes de réflexions sur la résistance et la violence. Du « droit au paisible » pour les opprimé.e.s (Vergès, 2020) aux « éthiques martiales de soi » de celleux qui n’ont pas droit à la légitime défense (Dorlin, 2017), en passant par la « non-violence agressive » ancrée dans les liens sociaux comme défense des vies indeuillables (ungrievable) (Butler, 2020), ces trois penseuses féministes/antiracistes nous invitent à penser le monde de demain loin de l’individualisme et d’une victimisation fataliste, dans, contre et/ou hors de la violence.