Un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) incite à concevoir des villes plus utiles aux femmes
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New York, le 24 octobre 2022 – Des mesures s'imposent pour éradiquer les préjugés sexistes ancrés dans les villes et améliorer la sécurité des femmes, leur santé et leur accès à l'éducation et à l'emploi, selon un nouveau rapport publié par Arup, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'Université de Liverpool.
Environ 4,5 milliards de personnes ou 55 % de la population mondiale vivent dans des zones urbaines et les femmes et les filles représentent 50 % de la population mondiale. Le nouveau rapport intitulé Cities Alive : Designing Cities that Work for Women [Villes actives : concevoir des villes utiles pour les femmes], montre que les villes n’ont pas été conçues pour les femmes bien que ces dernières constituent la moitié de la population urbaine mondiale. Il exhorte les décideurs et les urbanistes à œuvrer pour des villes plus inclusives, sûres et équitables pour les femmes du monde entier.
Le rapport s'appuie sur les voix et les expériences de femmes à l’échelle mondiale et sur une étude minutieuse des données et recherches, pour identifier les questions et les recommandations relatives à quatre thèmes majeurs : la sûreté et la sécurité, la justice et l’équité, la santé et le bien-être, ainsi que l’enrichissement et l’épanouissement.
Les conclusions de ce rapport indiquent que la sous-représentation des femmes dans les décisions sur l'aménagement urbain peut aggraver et perpétuer les inégalités dans les villes, comme le prouvent les statistiques mondiales et les recherches. Les principaux problèmes sont le harcèlement sexuel dans les espaces publics, subi par 97 % des femmes âgées de 18-24 ans au Royaume-Uni et l'absence d'accès à des installations adaptées, un tiers des femmes étant privées d'accès à des toilettes adéquates à travers le monde. Les préjugés sexistes inhérents aux villes trouvent aussi un écho dans les monuments publics qui célèbrent des héros passés et actuels, sachant que seules 2 à 3 % des statues sont érigées en l’honneur de femmes dans le monde. Les femmes sont peu impliquées dans les décisions clés qui affectent l'avenir de l’écologie pour tous, étant donné que dans le domaine de l’environnement, seul un ministère sur sept est dirigé par des femmes au niveau mondial.
D’après ce nouveau rapport, les obstacles auxquels sont confrontées les femmes qui se lancent dans l'urbanisme, la construction et les postes de responsabilité doivent être levés de toute urgence, il faut faire davantage pour atteindre ceux qui influencent l'urbanisme aujourd'hui, pour leur signifier l'importance de la sensibilisation au genre et leur montrer comment l'intégrer dans leur travail.
Ces recommandations axées sur les solutions offrent aux décideurs et aux urbanistes les outils nécessaires pour aller au-delà de la simple consultation et activement impliquer les femmes à chaque étape de l'aménagement et de la planification urbaine – du début à la livraison. Ce rapport montre surtout que l’amélioration du fonctionnement des villes passe inexorablement par l'accélération de la participation des femmes dans la gouvernance urbaine à tous les niveaux, car les villes efficaces pour les femmes sont plus résilientes et inclusives.
« L'égalité des genres fait partie intégrante de chacun des Objectifs de développement durable des Nations Unies. Lorsque les villes sont conçues sans tenir compte des besoins et des perspectives des femmes de tous âges et identités - cela peut avoir des effets défavorables non seulement sur leurs vies, mais aussi sur leurs familles. Cela crée des entraves et a des incidences négatives sur le développement durable des sociétés. Les villes équitables en termes de genre peuvent générer des bénéfices économiques, environnementaux et sociaux considérables », a déclaré l'Administrateur du PNUD, Achim Steiner.
« Les préjugés sexistes ancrés la conception des villes ont eu des répercussions néfastes sur la vie des femmes à travers le monde. Nous appelons les spécialistes de l'aménagement et les planificateurs urbains à suivre les recommandations de ce rapport pour répondre aux besoins des femmes dans les villes dès maintenant, tout en faisant en sorte que les femmes occupent plus de postes de responsabilité » a dit Léan Doody, Directrice Europe d'Arup en charge des villes, de la planification et de la conception.
Ces recommandations examinent tous les besoins et les aspirations des femmes, ainsi que la sûreté en montrant comment les problèmes comme la discrimination basée sur le genre, le manque d'accès à l'éducation de qualité et aux opportunités d'emploi, ou à l'hébergement et aux infrastructures essentielles ont un impact négatif sur les femmes. Elles démontrent aussi que les préjugés sexistes ancrés dans les villes ont des répercussions sur notre capacité à lutter contre le changement climatique, les femmes étant plus exposées aux risques climatiques.
Le rapport présente des recommandations que les décideurs et les urbanistes doivent mettre en œuvre pour la conception et la planification de zones urbaines plus inclusives, sûres et équitables pour les femmes, ce qui bénéficie à tous. Il fait aussi état d’exemples de projets et d’initiatives couronnés de succès grâce à la participation des femmes. Il s'agit d'initiatives mises en place à Athènes (Grèce), Cochabamba (Bolivie), Bogota (Colombie), Nairobi (Kenya), Dakar (Sénégal), Da Nang (Vietnam) et San Francisco (États-Unis).
Le rapport insiste sur la nécessité pour les autorités – mais aussi pour les secteurs privé et public, ainsi que les associations de la société civile – de coopérer, pour veiller à ce que les villes soient davantage utiles aux femmes et de concevoir et planifier des villes plus inclusives, sûres et équitables pour les femmes et les filles.