Dès ses débuts, la pandémie de COVID-19 a mis en lumière des inégalités sociales de santé fort choquantes. Elle a aussi jeté un éclairage assez brutal sur les faiblesses d’un système de santé qualifié à juste titre d’hospitalo-centriste et sur les limites d’une approche trop souvent centrée sur la responsabilité individuelle et les traitements curatifs.

Examiner ce qu’est le droit à la santé à titre de droit humain commande une tout autre approche de la santé. Celle-ci y est définie non pas comme une absence de maladie, mais plutôt comme un état complet de bien-être physique, mental et social. Cette définition de la santé impose à l’État l’adoption d’un ensemble de politiques gouvernementales visant à assurer la réalisation de tous les aspects du droit à la santé ainsi que de tous les autres droits.

Organisation vouée à la défense des droits humains, c’est sous cet angle que la Ligue des droits et libertés (LDL) examine, dans le cadre de ce webinaire, quelques-unes des composantes de notre régime de santé et de services sociaux soulevant divers enjeux ayant trait à la réalisation du droit à la santé: la technologisation; le mode de rémunération des médecins; la démocratisation et participation citoyenne; la privatisation et le rôle des tribunaux.

S’appuyant sur les composantes essentielles du droit à la santé tel que le propose le Comité sur les droits économiques sociaux et culturels de l’ONU, la LDL souhaite ainsi partager une grille d'analyse qui lui semble fort pertinente dans le contexte où le gouvernement québécois s’engage dans une «refondation de notre système de santé». En proposant cette approche, la LDL espère contribuer au débat public visant la reprise en main, d’un point de vue collectif et participatif, de notre réseau de la santé et des services sociaux.