Lancement du Service d’aide à la recherche en français (SARF)
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Montréal, 18 mai 2023 – Le Service d’aide à la recherche en français (SARF) a été officiellement lancé le vendredi 12 mai lors du 90e Congrès de l’Acfas. Totalement inédit au Canada, il a pour mission de soutenir et d’accompagner les chercheur·se·s d’expression française évoluant en francophonie minoritaire dans la préparation de leurs demandes de financement de la recherche en français auprès des conseils subventionnaires fédéraux. Il sera à l'œuvre dès l’automne 2023.
Alors que l’ensemble de la recherche francophone est en recul au Canada, les chercheur·se·s qui font de la recherche en français en contexte minoritaire sont confrontés à des difficultés particulières. Il leur est souvent impossible de présenter une demande de financement en français au sein de leur établissement d’attache, étape préalable au dépôt officiel des demandes auprès des conseils subventionnaires. En collaboration étroite avec les universités qui deviendront partenaires du SARF, le nouveau service créé par l’Acfas représente une solution concrète qui mettra un terme à ces situations de blocage.
« Le SARF est l’aboutissement de nombreuses années de coopération, de consultation et de réflexion entre l’Acfas et sa communauté pancanadienne. Le lancement du service annonce, nous en sommes convaincus, un tournant pour la recherche en français en milieu minoritaire au Canada », souligne Jean-Pierre Perreault, le président de l’Acfas. L’Association a notamment pu compter sur l’appui de ses six antennes régionales — l’Acfas-Alberta, l’Acfas-Saskatchewan, l’Acfas-Manitoba, l’Acfas-Nouvel-Ontario, l’Acfas-Toronto et l’Acfas-Acadie — dans l’élaboration du SARF.
Pour Jean-François Roberge, ministre québécois responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, « il est nécessaire de prendre des mesures concrètes et fortes permettant de promouvoir la recherche scientifique en français et de valoriser son impact. Avec le SARF, l’Acfas favorisera l’essor et le rayonnement de la recherche en français au Québec et dans le Canada francophone. »
« Notre gouvernement est fier d’appuyer le SARF, une initiative novatrice qui contribuera au succès des chercheurs et chercheuses dans leur parcours universitaire et ce, en français. Avec l’appui de l’Acfas, nous sommes engagés à promouvoir les savoirs scientifiques en français et à renforcer la communauté de recherche partout au pays » déclare l’honorable Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique.
« Je salue l’excellente initiative de valoriser la production et la diffusion de la recherche en français au Canada. Au niveau mondial également, il y a un grand nombre de chercheur·se·s. francophones dans des espaces scientifiques majoritairement non francophones qui ne demandent qu’à sortir de leur isolement. La Francophonie scientifique, portée par l’AUF, s’attache à réussir ce rapprochement vital pour le développement des sciences en français », souligne Slim Khalbous, recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).
Une solution face au recul de la recherche en français au Canada
Selon le rapport Portrait et défis de la recherche en contexte minoritaire au Canada, publié par l’Acfas en juin 2021, seules 5 % à 12 % des demandes de financement auprès des conseils subventionnaires fédéraux — Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) et Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) — sont rédigées en français. Cette situation résulte d’une pression omniprésente exercée sur la communauté universitaire par un écosystème de la recherche anglonormatif, alors que les travaux qui ne sont pas menés ou diffusés en anglais sont souvent moins reconnus par les institutions ainsi que les pairs, y compris au Québec, et que les demandes de financement déposées en français obtiennent de plus faibles taux d’approbation, comme le souligne un reportage récent de Radio-Canada.
Cette pression est exacerbée chez les chercheur·se·s d’expression française évoluant en contexte minoritaire, souvent rattaché·e·s à des institutions anglophones ou bilingues : l’incapacité d’accès à des assistant·e·s de recherche ou auxiliaires d’enseignement francophones et l’impossibilité de soumettre des demandes de financement en français font partie des freins institutionnels auxquels ils et elles sont confronté·e·s. Ainsi, un peu plus du tiers des répondant·e·s (34 %) à un sondage diffusé dans la cadre du rapport cité précédemment sont fortement ou entièrement d’accord pour dire qu’ils reçoivent peu de soutien pour préparer des demandes de subvention de recherche.
À partir de l’automne prochain, le SARF offrira un soutien et un accompagnement à la préparation de demandes de financement destinées aux programmes de subvention reconnus par les universités. Ce soutien se fera par l’entremise d’ententes formelles avec des universités partenaires, lesquelles feront appel aux services du SARF pour permettre à leurs professeur·e·s et à leurs étudiant·e·s de déposer des demandes de financement et de bourses en français. La gamme de services comprendra notamment des cliniques d’information, des conseils stratégiques, la vérification administrative et budgétaire ou encore la révision scientifique des demandes par les pairs. Depuis le début de l’année 2023, l’Acfas a signé des ententes de principe avec six universités : le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, l’Université de la Saskatchewan, l’Université Carleton, l’Université de l’Ontario français, l’Université de Sudbury et l’Université Simon Fraser. Ces ententes sont la preuve manifeste de la pertinence du SARF dans l’écosystème et de ses bénéfices pour les institutions universitaires. Des discussions de partenariat sont également en cours avec plusieurs autres établissements universitaires.
Des partenaires de choix
La mise en place du SARF a officiellement été annoncée fin 2021, et ce, grâce au soutien financier que l’Acfas a obtenu du gouvernement du Québec par l’entremise du Secrétariat du Québec aux relations canadiennes. Le SARF a aussi bénéficié d’un financement de démarrage de l’AUF et peut compter sur un investissement sur cinq ans de la part de Power Corporation du Canada. En outre, dans la foulée du Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028, dévoilé le 25 avril dernier, la ministre des Langues officielles, l’honorable Ginette Petitpas Taylor a annoncé que le gouvernement du Canada apportera son soutien financier au SARF. Enfin, cette nouvelle initiative de l’Acfas peut compter sur la précieuse collaboration du CRSH, auquel nous joignons nos forces pour mieux appuyer la communauté scientifique d’expression française partout au pays.