Le Collectif de recherche féministe anti-violence (FemAnVi) vous invite à la conférence "Quand la sphère reproductive devient un champ de bataille, comment comprendre les stratégies intimes et familiale de coercition ?" avec Carole Boulebsol.

Loin d’être un phénomène marginal, la coercition reproductive (CR) concerne un grand nombre de femmes au Canada comme ailleurs. En effet, que ce soit du fait de leur conjoint, de leur famille ou de leur belle-famille, de nombreuses femmes se retrouvent les cibles de différentes stratégies qui visent à contrôler leur reproduction, à leur imposer maternité et grossesse ou au contraire à les forcer à avorter quand ce n’est pas leur choix. Encore peu documentée en profondeur, la CR peut être conçue comme une privation de liberté reproductive, une forme de contrôle coercitif, une violence basée sur le genre. Chercheuses et chercheurs, intervenantes et intervenants mais aussi plus largement membres de la société ont intérêt à mieux saisir ces réalités de manière à les prévenir et à mieux soutenir celles qui en sont victimes. À partir de l’analyse thématique et typologique d’entretiens semi-dirigés menés auprès de femmes nées au Québec et de femmes immigrantes (n=18), la conférence propose de dresser un portrait des différentes stratégies (parfois évidentes, parfois plus camouflées) que des victimes de CR peuvent subir. La conférence repose sur la recherche doctorale menée par Carole Boulebsol au sein du Laboratoire de recherche sur la santé reproductive et les violences et s’insère dans les travaux plus larges d’une équipe dirigée par Sylvie Lévesque (UQAM) sur cette problématique.

Notice biographique : Carole Boulebsol est travailleuse sociale et professeure au département de Travail social de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) (Campus St-Jérôme). Elle cumule près d’une quinzaine d’années d’expérience en intervention et en recherche. Ses intérêts pratiques et théoriques touchent les différentes formes de violences envers les femmes, la santé mentale, les migrations, la recherche partenariale, l’intervention en travail social de groupe, les approches anti oppressives ainsi que la formation de la relève en recherche et en intervention psychosociale. Depuis plusieurs années, elle s’implique dans différents projets de recherche partenariale et féministe.