Violence sexuelle - Près d’un agresseur sur trois serait mineur

29 jan 2025

Violence sexuelle - Près d’un agresseur sur trois serait mineur

Il s’était passé quelque chose. L’adolescente s’en doutait, mais ne se souvenait de rien. Rien pour expliquer ce qu’elle faisait étendue là, à moitié déshabillée.

L’histoire remonte à un peu plus d’un an. Mathilde avait 16 ans. Comme celui qu’elle soupçonne de l’avoir agressée ce soir-là – un garçon qu’elle fréquentait depuis un moment.

Avec le temps, le souvenir de l’agression lui est revenu, petit à petit. « Parfois, c’était des images, des sons, des sensations », confie la jeune femme, marquant une pause entre chaque mot.

Vers la fin de la soirée, le garçon l’a menée dans une pièce et s’est mis à l’embrasser. L’adolescente, qui était dans un état d’ébriété avancé, peinait à garder les yeux ouverts.

« Je me rappelle que j’étais incapable de bouger, de parler, de faire quoi que ce soit », raconte-t-elle.

Le reste demeure flou, ce qui la trouble encore plus.

« Je me suis réveillée dans une pièce avec plein de gens, mais je n’avais plus de vêtements. Mes bobettes étaient à l’autre bout de la pièce. C’est dégueulasse, mais j’avais du gluant dans les mains… », poursuit-elle en baissant les yeux, gênée.

Le cas de Mathilde est loin d’être isolé.

Au Québec, les adolescents commettent plus d’infractions sexuelles que les adultes, toutes proportions gardées. Et elles sont en hausse, dans les dernières années.

En 2022, près du tiers des auteurs présumés d’infractions sexuelles étaient d’âge mineur. La même année, pas moins de 730 adolescents ont fait l’objet d’une plainte d’agression sexuelle au Québec, soit plus que tout autre groupe d’âge, selon des données du ministère de la Sécurité publique.

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