PEICA : paver la voie à l’enrichissement des compétences

PEICA : paver la voie à l’enrichissement des compétences

Montréal, le 9 octobre 2013 – La Fondation pour l’alphabétisation accueille favorablement la publication des résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes, soit le PEICA, de l’OCDE. Ces données dressent un portrait renouvelé de la situation de l’analphabétisme et du niveau de compétences des adultes, au Canada et partout dans le monde. Elles situent les champs d’intervention sur lesquels les pouvoirs publics et tous les organismes préoccupés par le rehaussement des compétences des adultes doivent intervenir pour maintenir et développer ces compétences tout au long de la vie, notamment en matière de littératie et de numératie.

En 2011, 24 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont pris part à cette vaste étude. Au Canada, toutes les provinces et les territoires y ont participé, soit 27 285 adultes de 16 à 65 ans, dont 5 911 au Québec, qui ont répondu aux questions permettant d’évaluer leurs compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques.

La perspective dans laquelle a été réalisée cette enquête du PEICA diffère de celle des deux enquêtes précédentes, puisqu’elle mesure la répartition de la population adulte selon le spectre des aptitudes à l’intérieur de chacun des domaines évalués, plutôt que de strictement vérifier si les adultes ont atteint un niveau de compétence de base donné.

Les Canadiens s’adaptent à l’ère des compétences numériques

Le marché du travail canadien a connu de profondes mutations tant sur le plan des types d’emploi désormais recherchés que sur l’utilisation de plus en plus répandue de la technologie dans presque tous les domaines.

À ce chapitre, les résultats concernant les compétences à résoudre des problèmes dans des environnements technologiques permettent de confirmer que la tendance de la population canadienne affiche des niveaux plus élevés que la moyenne de l’OCDE. En outre, la proportion de la population qui a pu remplir l’évaluation assistée par ordinateur est plus grande au Canada que dans la majorité des autres pays : huit participants sur dix ont utilisé l’ordinateur pour remplir le questionnaire de PEICA. Le Canada se classe ainsi en tête du peloton des pays participants. En contrepartie, le Québec se situe tout juste dans la moyenne de l’OCDE.

Inquiétudes au niveau des résultats en littératie et numératie

La Fondation pour l’alphabétisation souhaite toutefois exprimer son inquiétude par rapport au classement des Québécoises et Québécois en matière de littératie et de numératie: le Québec affiche encore, 10 ans plus tard, un score inférieur à la moyenne de l’OCDE. Il y a donc un nombre alarmant d’adultes qui possèdent toujours un faible niveau de compétences dans ces domaines.

Selon Diane Mockle, présidente-directrice générale de la Fondation, « le faible niveau de compétences d’une personne en littératie, numératie et résolution de problèmes en environnements technologiques a un impact important sur les plans économique et social non seulement pour les individus, mais pour la société tout entière. En plus de limiter l’accès aux emplois de qualité, cette situation influe sur la santé et le bien-être de l’individu ainsi que sur son engagement en tant que citoyen. »

Préparer l’avenir

Dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre, ces résultats sont préoccupants. Une analyse plus poussée de toutes les données au cours des années à venir permettra de préciser les balises qui devront assortir les mesures conduisant au rehaussement des compétences de la population canadienne et québécoise. Les résultats révélés par le PEICA permettent par ailleurs de paver la voie à des actions gouvernementales importantes pour accroître les compétences des Québécois, en tenant compte des éléments suivants :

  • l’intervention nécessaire dès la petite enfance;
  • le renforcement des acquisitions de compétences en littératie et en numératie aux niveaux de formation primaire et secondaire;
  • le développement de l’éducation des adultes dans une perspective de maintien des acquis;
  • la mise en place d’un programme engageant la responsabilité des employeurs vis-à-vis du maintien des compétences en littératie et en numératie.

En ce sens, les recommandations mises de l’avant par le récent avis du Conseil supérieur de l’éducation intitulé Un engagement collectif pour maintenir et rehausser les compétences en littératie des adultes doivent être sérieusement prises en compte par le gouvernement du Québec.

-> Pour en savoir plus sur le PEICA