Qui fait quoi?

Institutions
d'enseignement
Milieu
du travail
Milieu communautaire
et populaire
Adultes
Environnement culturel,
social et politique

Voici un portrait simplifié des intervenantEs éducation et formation des adultes qui les regroupe en 5 secteurs:

Tous les intervenant(e)s issu(e)s de ces secteurs participent soit à la formation, à son financement ou à des activités de support à l'apprentissage, telles que l'orientation ou la reconnaissance des acquis. L'État a comme rôle de baliser les activités de formation et d'encadrer les processus de certification, de déterminer certaines priorités en plus d'assurer une part importante de son financement. Comme pour toute classification, plusieurs intervenant(e)s sont au carrefour de plusieurs catégories, c'est la raison pour laquelle les cercles du graphique s'entrecroisent. Certains regroupements, comme l'Institut de coopération pour l'éducation des adultes (ICEA), renforcent les liens entre tous les secteurs.

Rappelons qu'on compte au Québec 1 million et demi d'adultes en apprentissage. Ceux-ci poursuivent différents objectifs: perfectionnement professionnel, alphabétisation, francisation, éducation citoyenne, développement de saines habitudes de vie, etc. Ces adultes en formation peuvent favoriser différents types d'apprentissage: formel, non-formel, informel, formation à distance, etc. Qu'ils soient motivés par une intégration plus satisfaisante au marché du travail ou par une meilleure compréhension du monde, les apprenants et apprenantes adultes augmentent ainsi leurs capacités à participer à la société et contribuent à l'enrichissement collectif.

Institutions d'enseignement

Le secteur de l'éducation formelle comprend les différentes institutions d'enseignement s'adressant aux adultes. C'est le Ministère de l'éducation, du loisir et du sport (MELS) qui est responsable de ce secteur. La caractéristique de l'éducation formelle est qu'elle mène à une certification reconnue. Ainsi au Québec, l'éducation et la formation des adultes existe aux niveaux secondaire, collégial et universitaire.

Au niveau secondaire, on offre d'une part un programme de formation générale qui est sous l'égide de la Direction de la formation générale des adultes (DFGA) et des programmes de formation professionnelle.

Au niveau collégial, c'est principalement au niveau de la formation professionnelle et technique qu'on retrouve les adultes, de même qu'au niveau de la formation continue. Différents services pour adultes destinés aux entreprises sont aussi offerts au pallier collégial.

Finalement, au niveau universitaire, la plupart des adultes se retrouvent dans les différents services d'éducation permanente, mais aussi dans divers programmes universitaires réguliers, pour la plupart des programmes courts (certificats, etc.), souvent suivis à temps partiel.

Par ailleurs, aux formes traditionnelles d'enseignement en classe, s'ajoutent la formation à distance et la formation en ligne qui sont offertes aux trois niveaux.

S'il n'y a pas toujours de démarcation claire entre le secteur réservé aux adultes et celui des jeunes, on définira ici comme « adulte » tout étudiant âgé de 17 ans et plus. On exclut cependant de cette définition, aux niveaux élémentaire et secondaire, les étudiants et étudiantes de 17 à 19 ans qui étudient à temps plein, de même que les étudiants et étudiantes de 24 ans et moins qui poursuivent des études post-secondaires. Néanmoins, ceux et celles dont la formation est financée par leur employeur, peu importe leur âge, sont considérés comme étant des apprenants et apprenantes adultes.

Tableau du système d'éducation au Québec

Milieu communautaire et populaire

L'intervention des protagonistes du milieu communautaire et populaire est très diversifiée dans le domaine de l'éducation des adultes: elle recouvre autant des activités éducatives dédiées aux apprenants et apprenantes adultes et des activités destinées aux formateurs et formatrices que des mobilisations militantes visant à défendre le droit ou l'accès à l'éducation. Soulignons aussi que les intervenant(e)s du milieu communautaire se distinguent souvent de ceux d'autres secteurs au plan de leur vision de l'éducation et la formation des adultes : celle-ci est souvent axée sur la formation de citoyen(ne)s autonomes, actifs/actives et porteurs/porteuses de changements sociaux, économiques, culturels et politiques.

On peut distinguer les intervenant(e)s du secteur communautaire en ÉFA quant à leur clientèle cible et à leur mandat vis-à-vis de cette clientèle. En effet, certains organismes offrent des activités éducatives et des services d'encadrement dédiées aux apprenants et apprenantes adultes, alors que d'autres sont des regroupements d'organismes d'éducation des adultes, des associations de formateurs et formatrices ou d'étudiant(e)s adultes.

Parmi les groupes communautaires qui offrent des services éducatifs aux adultes, on retrouve les centres d'éducation populaire, les centres d'alphabétisation, les cuisines collectives, des groupes de femmes ou des centres d'action bénévole, par exemple. Outre des activités de formation, ces groupes peuvent aussi dispenser ou se spécialiser dans l'offre de services d'orientation, d'accompagnement ou d'employabilité. On associe souvent les activités éducatives du milieu communautaire au mode d'apprentissage non-formel puisqu'il permet l'acquisition de savoirs et de savoir-faire en dehors du, ou parallèlement au cadre de l'éducation scolaire formelle. Des démarches pédagogiques adaptées aux réalités socio-économiques et culturelles des apprenants et apprenantes font la spécificité et l'originalité des pratiques communautaires en éducation des adultes.

On retrouve aussi des regroupements communautaires d'organisations d'ÉFA et des associations et réseaux de formateurs et formatrices en ÉFA et d'étudiants et étudiantes adultes. La production de recherches, le réseautage, l'organisation de colloques ou d'activités de perfectionnement et de ressourcement, font de ces regroupements des lieux de réflexion sur les pratiques en ÉFA. Ces derniers ont aussi le mandat de représenter leurs membres auprès des instances gouvernementales et de conscientiser les médias et l'opinion publique aux enjeux qui leurs sont spécifiques (alphabétisation, démocratisation de l'éducation, précarité des conditions de travail, etc.).

Depuis la « Politique gouvernementale : L'action communautaire une contribution essentielle à l'exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec », le financement de l'action communautaire en éducation est assuré par différents ministères gouvernementaux. Chaque organisme est relié à un ministère d'attache.

Par ailleurs, le Secrétariat à l'action communautaire autonome (SACA) finance les organismes sans port d'attache ainsi que les organismes de défense des droits. Les groupes communautaires d'éducation populaire sont toujours en attente d'une politique reconnaissant pleinement l'importance de leur travail.

Marché du travail

Le marché de l'emploi est depuis quelques années en pleine révolution. En effet, les nouvelles technologies, la mondialisation ou des changements structurels dans l'organisation du travail ont renouvelé les pratiques et ont constitué des catalyseurs importants de la demande de formation. De plus, la pénurie d'employé(e)s dans certains secteurs en raison de changements démographiques ainsi que l'émergence de nouveaux secteurs, amène de nouvelles clientèles sur le marché du travail.

Au Québec, les stratégies de développement de la main-d'œuvre sont diverses. Elles s'adressent aux personnes en emploi, aux personnes plus éloignées du marché du travail ou encore à différents types de clientèles. Le parcours traditionnel : éducation dans la jeunesse suivie d'un emploi à vie, laisse plutôt place à de fréquents allers retours entre le marché du travail et celui de la formation.

Deux axes d'intervention : l'insertion et le perfectionnement

Le secteur du marché du travail s'articule ainsi autour de deux axes d'intervention. On peut distinguer d'une part le processus d'insertion sur le marché du travail, qui inclut l'accompagnement et le maintien en emploi. D'autre part, on retrouve le perfectionnement des gens déjà en emploi. Le processus de reconnaissance des acquis traverse les deux axes.

Les syndicats sont très actifs dans la formation auprès de leurs membres, en plus de constituer une source approfondie de connaissances sur les sujets de l'éducation et de la formation, ainsi que sur le marché du travail. Les syndicats agissent aussi souvent comme intermédiaires entre les employé(e)s et les employeurs pour faciliter la mise en place de structures de formation au sein de l'entreprise et favorisent l'accès à la formation à toutes les catégories d'employés à l'intérieur de l'entreprise. Les associations professionnelles participent également à l'évaluation et au perfectionnement des compétences de leurs membres.

Les entreprises et employeurs participent au processus de formation en accueillant des stagiaires ou des apprenti(e)s. Certaines entreprises sont spécialisées en insertion sur le marché du travail. De plus, les entreprises forment leurs employé(e)s, par des formations à l'interne : un(e) employé(e) en formant d'autres; ou à l'externe : auprès des institutions d'enseignement, d'Emploi-Québec ou encore par l'embauche de formateurs et formatrices spécialisé(e)s. L'État renforce ce phénomène par la Loi favorisant le développement de la formation de la main d'œuvre, qui stipule que les entreprises ayant une masse salariale de plus de 1 million de dollars doivent investir 1% de ce montant pour la formation de leur employé(e)s.

Certains organismes communautaires offrent toutes une série de mesures et de services d'insertion, d'intégration, de maintien, de suivi et d'accompagnement. Ces ressources externes sont principalement financées par Emploi-Québec et visent à offrir des services plus précis et adaptés aux groupes de population qu'Emploi-Québec a de la difficulté à rejoindre.

De plus, ces trois acteurs participent à l'élaboration des orientations stratégiques de la formation de la main-d'œuvre dans le cadre de nombreux comités consultatifs, tels que la Commission des partenaires du marché du travail, les comités sectoriels de main d'œuvre, les comités clientèle (pour personnes handicapées ou immigrantes) et les comités aviseurs pour certaines clientèles ayant plus de difficultés à intégrer le marché du travail (femmes, jeunes, 45 ans et plus, judiciarisée).

Les deux paliers de gouvernement s'investissent dans la formation de la main d'œuvre

Au Québec, c'est principalement le Ministère de l'emploi et de la sécurité sociale qui chapeaute les principales activités au niveau du marché du travail, notamment par les services d'Emploi-Québec pour les individus ou les entreprises.

Au niveau fédéral, le principal ministère est le Ministère des Ressources humaines et du Développement social qui finance différents programmes reliés au développement économique, au marché du travail et au perfectionnement de la main-d'œuvre.

L’environnement politique

Gouvernement québécois

L'éducation des adultes est de juridiction provinciale. C'est le gouvernement du Québec qui établit les programmes de formation des adultes autant au niveau de la formation générale qu'au niveau de la formation menant au marché du travail.

Signataire de la déclaration d'Hambourg, le Québec a reconnu l'importance et la spécificité de l'éducation et de la formation aux adultes, ce qui s'est traduit au fil des années par la publication d'importants rapports de consultations sur l'éducation des adultes (Parent, Ryan, Jean), d'un document d'orientation intitulé Un projet d'éducation permanente en 1984 et plus récemment, par l'adoption de la Politique gouvernementale d'éducation des adultes et de formation continue (2002), qui a pour thème Apprendre tout au long de la vie, ainsi que d'un plan d'action en matière d'éducation et de formation continue.

Au niveau provincial, deux principaux ministères s'occupent de l'éducation et la formation des adultes. Le premier est le Ministère de l'éducation, du loisir et du sport (MELS) qui est chargé de la formation générale des adultes et de la formation professionnelle et technique. Le deuxième ministère est celui de l'emploi et de la solidarité sociale, particulièrement avec son agence Emploi-Québec.

Finalement, certains autres ministères (santé et services sociaux, immigration, agriculture, etc.) font de l'éducation aux adultes à l'intérieur de leurs champs respectifs d'intervention en plus de financer en vertu de la Politique sur l'action populaire autonome, les groupes communautaires oeuvrant dans leur domaine de compétences.

Politique en éducation des adultes et en formation continue (2002)

Constatant l'importance de l'éducation et la formation pour la société québécoise et le rôle central de l'état dans le domaine, la visée générale de la politique est de susciter l'expression de la demande de formation, particulièrement pour les populations les plus susceptibles de ne pas le faire, et de favoriser l'adaptation de l'offre de formation en partenariat avec le marché du travail. Elle définit quatre orientations structurantes : assurer une formation de base aux adultes, maintenir et rehausser sans cesse le niveau de compétence des adultes, valoriser les acquis et les compétences par une reconnaissance officielle et lever des obstacles à l'accessibilité et à la persévérance.

Gouvernement canadien

L'implication du gouvernement fédéral dans le domaine de l'éducation et de la formation de la main d'œuvre vient de l'importance capitale qu'il accorde à la formation et à l'intégration de la main-d'œuvre dans une économie mondialisée.

C'est dans cette optique que s'inscrit la Stratégie d'innovation du Canada. Cette dernière, parue en 2002, dresse un portrait de la situation de l'éducation, de la formation et de la main d'œuvre au Canada et définit les principaux paramètres de l'intervention du gouvernement fédéral. Bien qu'elle ne porte pas uniquement sur l'éducation et la formation des adultes, elle contient des éléments qui s'y appliquent, tels que la formation continue de la main d'œuvre, l'éducation post-secondaire et l'intégration des immigrants au marché du travail.

Le principal Ministère qui s'occupe de l'éducation et de la formation de la main d'œuvre est le Ministère des ressources humaines et du développement social par le biais de divers programmes.

Les activités d'autres Ministères touchent également l'éducation et la formation des adultes. Entre autres, le Ministère du patrimoine canadien finance certaines activités d'éducation culturelle (arts de la scène, musées, médias, etc.), alors que le Ministère des affaires indiennes et du Nord Canada s'occupe de l'éducation et de la formation auprès des populations autochtones et métis.

Environnement culturel et social

Généralement, lorsqu'on pense aux intervenant(e)s en éducation ou en formation des adultes, on pense à l'éducation formelle ou non-formelle, c'est-à-dire à une formation structurée visant l'apprentissage. Cependant, l'expérience de vie des adultes incluent un ensemble d'apprentissages non structurés, soit les apprentissages informels. Ces apprentissages prennent place dans l'environnement culturel des individus qui comprend entre autres les médias, les musées et les bibliothèques. Les divers environnements éducatifs que présentent les contextes de vie familiale, sociale et communautaire constituent également des lieux d'interactions éducatives.