Résumé:
Françoise Mayeur a fait ressortir la durable contradiction française entre une valorisation réelle de la part prise par les femmes à l’effort d’éducation nationale et la persistance d’une conception d’ensemble de l’École et de la société reflétant la position dominante des hommes et l’attachement à son maintien. Cet article propose d’ajouter à la démonstration en examinant la place faite aux femmes dans l’enseignement primaire et particulièrement dans les cas où elles avaient pour élèves des garçons. Sont ici analysées les raisons de cette présence croissante des femmes : crise du recrutement masculin, acceptation par les femmes titulaires du seul brevet élémentaire des postes les moins recherchés, besoins consécutifs aux lois de laïcisation, mobilisation des instituteurs en 1914-1918. Même si l’égalisation des traitements en 1919 est une avancée notable dans l’histoire des femmes en France, elle n’empêche pas que, jusqu’au milieu des années 1930, l’administration de l’instruction publique continue de regarder la « féminisation » du corps comme un phénomène conjoncturel ou une tendance regrettable.
Catalogue de bibliothèque:
Cairn.info
Secteur:
Éducation primaire/secondaire