À partir d’une soixantaine d’entretiens semi-directifs auprès des enseignant·e·s de l’école maternelle, cet article rend compte, au début du XXIe siècle, des effets du processus de mixité professionnelle sur la division sexuelle du travail enseignant et les relations professionnelles entre enseignant·e·s ainsi qu’avec les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), la hiérarchie et les parents d’élèves. Si l’idéologie de la complémentarité sexuée semble très prégnante dans les relations professionnelles, des conduites en changement permettent d’entrevoir l’émergence timide d’une conception des rapports sociaux de sexe fondée sur une interchangeabilité des rôles.