Dossier d'actualité - Francisation : des fermetures de classes par dizaines au Québec
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Victorine Michalon est professeure de francisation dans un centre d’éducation aux adultes de Montréal… jusqu’à jeudi midi. Le 24 octobre, qui marque la fin de la session en cours, elle va perdre son emploi.
Ce n’est pas la seule. Plus de 223 profs de francisation à l’éducation des adultes, embauchés par des centres de services scolaires (CSS), se retrouvent dans cette situation partout au Québec. Alors que les immigrants n’ont jamais été aussi nombreux, le gouvernement du Québec a imposé des normes budgétaires qui forcent les CSS à fermer en cascade des dizaines de classes.
Ce sont des profs qui perdent leurs emplois, mais aussi des immigrants qui perdent l’accès à des cours, dans ce véritable tsunami qui frappe le monde de la francisation.
Il ne s’agit pas de coupes en tant que telles, mais de nouvelles règles budgétaires qui prévoient que le financement pour 2024-2025 sera octroyé en fonction du nombre d’élèves de 2020-2021, année pandémique où il y a eu le moins de nouveaux immigrants et où les besoins en francisation étaient les plus faibles. Jusqu’ici, les CSS compensaient ce plafond en déplaçant des sommes provenant d’autres activités pour pouvoir maintenir leurs services. Mais le ministère de l’Éducation leur interdit de le faire cette année. C’est l’imposition de cette norme qui crée la crise actuelle.
« La plupart des CSS ont commencé l’année en offrant le même niveau de cours ou même un niveau supérieur à l’année dernière », souligne Richard Bergevin, président de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). « Plusieurs CSS ont brûlé toutes leurs heures pouvant être attribuées à la francisation dès le début de l’année. Rendus fin octobre, début novembre, la plupart n’ont plus de ressources à déployer en francisation. »
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