Luttons contre les violences vécues par les femmes itinérantes

Alors même qu’elle augmente, l’itinérance des femmes demeure encore invisibilisée. En effet, la rue constitue un lieu particulièrement dangereux pour les femmes : celles qui y passent la nuit ont vingt fois plus de risque que les autres femmes de subir une agression1. C’est particulièrement le cas pour les femmes trans, plus à risque de subir de la violence de la part de la police2. Pour éviter la rue, les femmes se déplacent donc sans cesse de la rue à une maison d’hébergement, d’un logement loué à la chambre d’une connaissance. C’est alors qu’elles sont particulièrement à risque de subir des violences sexuelles de la part d’un propriétaire.

L’itinérance des femmes est d’abord et avant tout un phénomène social causé par des politiques qui interagissent ensemble : coupures dans l’aide sociale ou dans les services publics, pas assez de construction de logements abordables, adéquats et accessibles, augmentation de la précarité sur un marché du travail déjà inégalitaire, etc. De plus, la pauvreté des femmes est structurelle, notamment parce que les femmes occupent la majorité des emplois à temps partiel, précaires et moins bien rémunérés. Cette situation s’aggrave à la retraite : 54,5 % des femmes de 65 ans et plus consacrent plus de 30 % de leur revenu au loyer3. En raison des discriminations racistes sur le marché de l’emploi, les femmes immigrantes ou les femmes racisées sont non seulement plus pauvres, mais doivent aussi consacrer une plus grande proportion de leur revenu au logement. Dans les communautés autochtones, la terrible crise du logement participe à l’exode urbain, à l’itinérance ou au surpeuplement.

Une autre cause de l’itinérance des femmes est liée aux discriminations systémiques dans l’accès aux logements existants et dans les services d’hébergement d’urgence. C’est ainsi que les femmes en situation de handicap doivent affronter « une pénurie de logements adaptés et de ressources dédiées »4 . Les femmes autochtones subissent du racisme de la part des propriétaires leur refusant un logement. En outre, les organismes de soutien n’offrent généralement pas de services dans leur langue et dans le respect de leurs cultures. Des femmes trans se voient régulièrement refuser l’accès aux logements et aux refuges pour personnes itinérantes.5

Pour toutes ces raisons, nous vous invitons à signer et diffuser la pétition contre les violences sexuelles vécues par les femmes locataires afin de mettre fin aux entrées par effraction, aux tentatives d’extorsion, au chantage, au harcèlement, aux menaces et aux agressions sexuelles!

Notes

1. La rue des femmes, 2010, p. 4
2. Rapsim, 2016, p. 8.
3. FRAPRU, 2015, p. 6
4. FRAPRU, 2015, p. 10
5. http://headandhands.ca/fr/2013/02/femmes-trans-refusees-aux-refuges/


Ressources d'aide

Auberge Madeleine

Le Chaînon

La Rue des femmes

Maisons membres de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes

Ressources documentaires

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Le Comité des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes est composé cette année de la Fédération des femmes du Québec, de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, de Femmes Autochtones du Québec, du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, du Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, de SOS violence conjugale et du Y des femmes de Montréal. Le Comité s’est allié avec la Fondation Paroles de femmes et le Collectif des femmes sans statuts. Illustration et conception: Iris Boudreau

La campagne du Comité des 12 jours d’action contre les violences envers les femmes est réalisée grâce à une contribution financière du Secrétariat à la Condition féminine.