Marie-Olympe de Gouges

Marie-Olympe de Gouges

Olivier Blanc Marie-Olympe de Gouges Une humaniste de la fin du XVIIIe siècle isbn 2 - 84983 - 000 – 3 278 pp., dont 16 pp. couleurs Un épisode du naufrage des lumières dans la Terreur : la vie et la mise à mort de Marie-Olympe de Gouges. Pendant la Révolution française, le 3 novembre 1793 à Paris, une très belle femme, après un procès sans avocat de quelques minutes devant le tribunal révolutionnaire, est guillotinée. Elle est probablement enceinte. C’est l’une des premières femmes républicaines dont la tête est tranchée par cette nouvelle machine à exécuter, la guillotine, inventée et installée par les députés de la Première République française. Cette femme c’est Marie-Olympe de Gouges. Elle est célèbre à son époque à Paris, et pas seulement pour sa beauté : ses amis sont les esprits éclairés, les philosophes et écrivains, qui ont préparé les réformes, mais ils n’ont pas toujours anticipé ce que sera la Révolution : beaucoup, comme Condorcet, en seront les victimes. Olympe n’est pas riche mais elle utilise ses modestes ressources à publier des pièces de théâtre progressistes, des brochures politiques et (cela est très moderne) des affiches (très bien rédigées et très bien imprimées) qu’elle fait coller sur les murs de Paris à un moment où il n’est pas habituel pour les femmes de prendre la parole. Les assemblées successives de la Révolution française ne comptent aucune femme ! Olympe propose alors une réforme du mariage et d’autres réformes sociales qui anticipent l’avenir. Par exemple, elle a été l’une des rares femmes dans le Club des amis des noirs qui lutte pour abolir l’esclavage. Abolition qui sera votée par la Première République mais Napoléon quelques années plus tard va rétablir l’esclavage dans les colonies françaises. Il faudra attendre 1848 (la seconde République française, après le premier empire, après deux royautés) pour l’abolition définitive de l’esclavage par le gouvernement français. Olympe a publié une Déclaration des droits de la femme en 1791, le jour où le roi va rendre officielle la Déclaration des droits de l’homme comme préambule de la constitution. Il y a là un jeu de mots intéressant : en français le mot homme désigne à la fois toute l’humanité (hommes, femmes, enfants) mais aussi les messieurs par opposition aux dames. Ce n’est pas seulement un jeu de mots : les femmes en France n’auront pas le droit de voter avant 1945 (44 ans après les Chinoises !). En 1802, un écrivain qui est considéré comme une icone de l’histoire du socialisme Sylvain Maréchal propose une loi pour interdire aux femmes d’apprendre à lire. Le lendemain du jour où la Première République française coupe la tête d’Olympe, le maire de Paris menace du même sort une délégation de femmes dans des termes très violents : il faut le savoir, la Révolution française n’a pas été très progressiste dans de nombreux domaines, en particulier en ce qui concerne les femmes. La Déclaration des droits de la femme va faire le tour du monde. Aujourdhui on écrit des thèses universitaires sur Marie-Olympe aux USA et au Japon. Le Maire de Paris en mars 2004 donne son nom à une place (à peu près entre la place de la Bastille et la Place de la République). Le Président de la République française récite en public la Déclaration des droits de la femmes. Mais tout cela est récent et c’est dû en grande partie au travail d’un historien, Olivier Blanc. En effet, cet célébration officielle en France d’Olympe de Gouges est tardive : Marie-Olympe va pendant plus de deux siècles être oubliée ou calomniée par les historiens scolaires, mais son souvenir honoré par les féministes. Olivier Blanc a écrit une douzaine de livres sur le XVIIIe siècle français. Il est également l'éditeur des oeuvres politiques de Marie-Olympe de Gouges. Pour toutes précisions : info@editionsrenevienet.com