Réaction du RGPAQ au budget 2004 : Rien pour lutter contre l'analphabétisme

Réaction du RGPAQ au budget 2004 : Rien pour lutter contre l'analphabétisme

MONTREAL, le 30 mars - Le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) dénonce l'absence, dans le budget Séguin, de mesures concrètes destinées à lutter contre l'analphabétisme. Il déplore également la timidité des mesures associées à la lutte contre la pauvreté et rappelle que ces deux combats sont indissociables. Soutien économique aux personnes en démarche d'alphabétisation Malgré des demandes répétées de la part du RGPAQ, le budget n'assure pas aux adultes qui vivent des situations économiques précaires l'accès à des mesures de soutien économique qui leur permettraient d'entreprendre une démarche d'alphabétisation populaire. "Plusieurs personnes n'ont pas accès aux ressources en alphabétisation populaire, qui sont pourtant gratuites, parce qu'elles n'ont pas les moyens financiers d'assumer des dépenses comme le transport ou les frais de garde de leurs enfants, souligne Christian Pelletier, coordonnateur du RGPAQ. C'est tout à fait inacceptable !". Financement des groupes d'alphabétisation populaire Malgré que la nécessité d'assurer le financement complet des organismes d'action communautaire autonome d'alphabétisation soit inscrite dans le Plan d'action en matière d'éducation des adultes et de formation continue, le budget tel que présenté perpétue un niveau de financement nettement insuffisant. Les besoins en alphabétisation sont pourtant criants. A peine 2 % des gens peu ou pas alphabétisés sont présentement engagés dans une démarche d'alphabétisation. Il faudra nécessairement investir des sommes importantes pour permettre au 98 % restant de s'alphabétiser. "Actuellement, le niveau de financement des groupes d'alphabétisation populaire ne leur permet pas d'assumer l'entièreté de leur mission et encore moins d'ouvrir leurs portes à de nouveaux participants souhaitant s'alphabétiser, déplore M. Pelletier. Une véritable reconnaissance de l'alphabétisation populaire, qui rejoint autour de 40 % des gens en démarche d'alphabétisation, passe par un financement complet de leur mission". Lutte contre la pauvreté Par ailleurs, l'analphabétisme et la pauvreté sont intimement liées. Alors qu'une personne peu ou pas alphabétisée a davantage de chance qu'une autre de vivre la pauvreté, une personne pauvre a aussi beaucoup plus de difficulté à accéder à des ressources en alphabétisation, même lorsque celles-ci sont entièrement gratuites. Le RGPAQ, membre du Collectif pour un Québec sans pauvreté, déplore que le gouvernement Charest ne tienne pas davantage compte de ce lien et n'engage pas des sommes plus importantes dans la lutte contre la pauvreté. "Tant que les personnes les plus pauvres ne pourront pas subvenir à leurs besoins de base écemment, leur accès aux démarches d'alphabétisation sera grandement compromis, affirme M. Pelletier. Le budget actuel prévoit trop peu de mesures concrètes visant à améliorer le sort des plus défavorisés. Nous devrons donc patienter jusqu'au dépôt du Plan d'action visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale pour juger de la réelle volonté du gouvernement de s'attaquer aux problèmes de la pauvreté et de l'exclusion sociale". M. Christian Pelletier, porte-parole du RGPAQ, sera disponible les 30 et 31 mars pour entrevue. Le RGPAQ, représentant 75 groupes à travers le Québec, est un organisme voué à la promotion et au développement de l'alphabétisation populaire et des groupes populaires d'alphabétisation ainsi qu'à la défense collective des droits des personnes peu alphabétisées. Il partage avec l'ensemble du mouvement de l'action communautaire autonome la vision d'une société juste, égalitaire et démocratique. Renseignements: Jean-François Venne, attaché de presse, (514) 837-2480, (514) 523-7762, jfvenne@sympatico.ca