Pour contrer la violence, la nécessité d’une action concertée et cohérente : l’Afeas lance sa 8e édition de l’Opération Tendre la main
Québec, le 26 novembre 2004 – C'est à l'hôtel du Parlement que madame Diane Brault, présidente de l’Afeas, lançait ce matin la huitième édition de l’Opération Tendre la main, campagne de sensibilisation contre la violence.
Le président de l’Assemblée nationale, monsieur Michel Bissonnet, avait convié les parlementaires et les membres du conseil d’administration provincial de l’Afeas. À cette occasion, agissait, à titre de marraines, la leader parlementaire adjointe du gouvernement et députée de Crémazie, madame Michèle Lamquin-Éthier, la porte-parole de l’opposition officielle en matière de condition féminine et députée de Terrebonne, madame Jocelyne Caron, et la députée de Lotbinière, madame Sylvie Roy.
L’Opération Tendre la main 2004
« Pour la huitième année consécutive, l’Afeas organise une campagne de sensibilisation contre la violence auprès de la population québécoise, l’Opération Tendre la main. La force d'action de cette campagne annuelle repose sur la solidarité de nos 14 000 membres, de nos 350 groupes locaux et de nos 12 régions.» a dit madame Brault.
En effet, entre le 21 novembre et le 5 décembre et même au-delà, le Québec se garnit de centaines d'arbres de paix et de quelques milliers de rubans blancs qui expriment «OUI à l’action concertée pour dire NON à la violence». En sept ans, l’Opération Tendre la main a rejoint directement plus de 142 000 Québécoises et Québécois lors de 1108 activités dans différents milieux. Par cette action, l’Afeas veut faire réaliser qu’agir dans des situations de violence permet à des personnes humaines de se sortir de situations inhumaines. En fait, c’est leur tendre la main !
Rappelons-nous !
Le 6 décembre 2004, nous en soulignerons le quinzième (15e) anniversaire de la tuerie de Polytechnique, un triste anniversaire. Durant ces quinze années, le Collectif masculin contre le sexisme a répertorié le décès de 766 femmes et enfants tués par violence, souvent par des proches. En 2004, ce sont 40 femmes et enfants qui furent tués violemment. Dix-neuf des vingt-huit femmes qui sont mortes par violence, ont été tuées par un conjoint, un ex-conjoint ou un membre de leur famille. Du côté des enfants, dix des douze qui sont décédés, sont morts des violences de leur père ou du nouveau partenaire de leur mère.
La violence et ses diverses formes
Quand on entend : «Prends ton trou !», «Vous puez la vieille !» ou «Tu r’verras jamais les enfants !», on comprend qu’il s’agit de violence verbale. Des mots comme «Tu fais jamais rien de bon !» ou «T’es ben chanceuse de m’avoir, y a pas un autre homme qui voudrait de toi !» font partie du vocabulaire de la violence psychologique. La violence économique, quant à elle, existe lorsqu’on empêche une personne de gérer ou d’avoir accès à ses biens, lorsqu’on la vole ou l’oblige à quémander pour ses besoins. La violence sexuelle sert souvent comme une prise de pouvoir sur un enfant, une femme ou une personne âgée. La violence physique, plus visible, agit souvent comme un signal d’alarme pour qui sait la voir.
Des actions concrètes et concertées
Afin de poursuivre son travail de sensibilisation en lien avec l’Opération Tendre la main, les déléguées Afeas réunies lors du 38e congrès provincial annuel, en août dernier, DEMANDENT au ministre de l’Éducation du Québec de décréter la première semaine de décembre «Semaine de promotion pour la non violence et la paix» dans toutes les écoles primaires et secondaires.
De plus, afin d’élargir son travail de sensibilisation et d’éducation contre la violence, l’Afeas participe à la campagne mondiale 2004 – 2006 d’Amnistie internationale.
À cet effet, ses membres, en signant la pétition initiée par Amnistie internationale, DEMANDENT au gouvernement du Québec l’instauration d’une campagne nationale de sensibilisation et d’éducation contre la violence faite aux femmes sur une période de dix (10) ans. Déjà, lors de la Marche mondiale des femmes de l’An 2000, l’ensemble des Québécoises avaient déposé cette demande au gouvernement de l’époque. L’afeas demande donc que d’ici 2005, cette campagne devienne réalité car il est déjà trop tard pour de trop nombreuses victimes !
Enfin, bien que des situations de violence se vivent au sein de toutes les couches de la société, il est prouvé que la pauvreté y est intimement liée.
Tout en travaillant sur les changements de mentalités et de comportements, l’Afeas DEMANDE au gouvernement du Québec de travailler, de façon cohérente et concertée, pour faire diminuer la pauvreté que vivent de trop nombreuses familles québécoises.
Comme le montre les dernières analyses canadiennes, la pauvreté chez les enfants a augmenté cette année. Ces enfants vivent dans des familles dont les parents ne peuvent subvenir aux besoins de leurs enfants faute de revenus suffisants. Il faut y voir avant de déplorer des situations de violence, souvent causées par le désespoir.
À propos de l’Afeas
L'Afeas a pour but de regrouper en association des Québécoises intéressées à la promotion des femmes et à l'amélioration de la société. Par l'éducation, elle vise à provoquer une réflexion individuelle et collective sur les droits et les responsabilités des femmes. L'Afeas incite ses membres à réaliser des actions concrètes dans leur milieu en vue d'un changement social. Elle défend également les intérêts de ses membres auprès des instances décisionnelles. ( http://www.afeas.qc.ca )
Pour en savoir plus sur l’OTM : http://www.afeas.qc.ca/tendre/
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Source :
Hélène Cornellier, Coordonnatrice du plan d’action et des communications
Téléphone : (514) 251-1636 - cornellier@afeas.qc.ca -- http://www.afeas.qc.ca