Éducation et formation en Europe: de nouveaux efforts sont nécessaires pour atteindre les objectifs de Lisbonne

Éducation et formation en Europe: de nouveaux efforts sont nécessaires pour atteindre les objectifs de Lisbonne

Malgré des tendances positives dans certains domaines, dans l’ensemble, les progrès enregistrés par les systèmes d’éducation et de formation européens vers la réalisation des objectifs fixés dans la stratégie de Lisbonne sont insuffisants. C’est la principale conclusion de l’édition 2006 du rapport annuel de la Commission européenne sur les progrès vers les objectifs de Lisbonne dans l’éducation et la formation, publié aujourd’hui. Le document de travail des services de la Commission analyse les progrès accomplis depuis 2000 et s’intéresse à cinq critères de référence (ou benchmarks) en matière éducative. Parmi les aspects positifs, les États membres ont réussi à accroître le nombre des étudiants de l’enseignement supérieur diplômés en mathématiques, sciences et technologie. Néanmoins, les progrès ont été modérés pour ce qui est de l’augmentation de la participation à l’éducation et à la formation tout au long de la vie et de la réduction du nombre de jeunes quittant prématurément l’école. Et à ce jour, pratiquement aucun progrès n’a été enregistré concernant l’augmentation du taux des jeunes qui achèvent l’enseignement secondaire supérieur et la réduction du nombre des élèves de 15 ans ayant une maîtrise insuffisante en lecture.

M. Ján Figel’, membre de la Commission européenne responsable de l’éducation et de la formation, a déclaré que “l’éducation et la formation sont indispensables pour atteindre les objectifs fixés en 2000 par le Conseil européen de Lisbonne. En conséquence, les États membres ont convenu de travailler à l’établissement d’objectifs communs pour leurs systèmes d’éducation et de formation et de suivre leurs progrès par rapport à un ensemble de cinq critères de référence qui sont les bases de l’amélioration de l’éducation et de la formation en Europe. D’autres efforts urgents s’imposent évidemment pour atteindre les cinq critères de référence d’ici 2010.” Le commissaire a conclu que “sans une amélioration des systèmes d’éducation et de formation et une participation plus large à ces systèmes, la compétitivité de l’Europe ne pourra pas progresser. L’investissement dans le capital humain est donc très nettement un investissement vital dans l’avenir de l’Europe.”

Les principales conclusions du rapport sont les suivantes:

  1. Dans l’UE, près de 6 millions de jeunes (âgés de 18 à 24 ans) ont quitté l’éducation prématurément (données de 2005). Si nous voulons atteindre le critère de référence européen, qui est de 10% maximum de jeunes quittant prématurément l’école, alors 2 millions de ces jeunes devraient poursuivre leurs études.

La majorité des États membres doivent redoubler d’efforts dans les prochaines années pour contribuer à atteindre l’objectif européen. Les pays de l’UE qui obtiennent les meilleurs résultats en ce qui concerne le taux de jeunes quittant prématurément l’école sont: la Pologne (5,5%), la Slovaquie (5,8%) et la République tchèque (6,4%).

2. Si la tendance actuelle se poursuit, chaque année environ 1 million d’étudiants obtiendront un diplôme en mathématiques, sciences et technologie (MST) dans l’UE en 2010, contre 755 000 diplômés actuellement.

Les pays les plus performants en ce qui concerne les diplômes en MST pour 1 000 jeunes dans la population des 20-29 ans sont: l’Irlande (24,2), la France (22,2) et le Royaume-Uni (21,0), alors que pour les étudiantes diplômées en MST, l’Estonie (42,5%), Chypre (42,0%) et le Portugal (41,5%) occupent les premières places.

3. Pour atteindre le critère de référence européen de 85% d’élèves achevant l’enseignement secondaire supérieur d’ici 2010, il faudrait que deux millions supplémentaires de jeunes (de 20 à 24 ans) terminent l’enseignement secondaire supérieur.

Les pays européens les plus performants sont: la Slovaquie (91,5%), la Slovénie (90,6%) et la République tchèque (90,3%).

4. Il faudrait que quatre millions d’adultes de plus participent à l’éducation et à la formation tout au long de la vie pendant n’importe quelle période de quatre semaines en 2010 pour que le critère européen d’un taux de participation de 12,5% soit atteint.

A cet égard, les pays européens les plus performants sont: la Suède (34,7%), le Royaume-Uni (29,1%) et le Danemark (27,6%).

5. Actuellement, dans l’UE, près d’un élève de 15 ans sur cinq possède des compétences insuffisantes en lecture. Pour atteindre le critère de référence européen en 2010, il faudrait que 200 000 élèves améliorent leur niveau de lecture.

L’UE a encore beaucoup à faire pour atteindre l’objectif fixé par le Conseil, qui consiste à réduire de 20% ce pourcentage d’ici 2010 (pour descendre à 15,5%). Les pays européens les plus performants sont: la Finlande (5,7%), l’Irlande (11%) et les Pays-Bas (11,5%).

6. L’UE devrait plus que doubler le montant qu’elle investit par étudiant de l’enseignement supérieur (soit une augmentation de quelque 10 000 euros par an) pour égaler le niveau de dépense de États-Unis.

L’investissement public dans l’éducation et la formation en pourcentage du PIB a augmenté sensiblement depuis l’adoption de la stratégie de Lisbonne et est comparable aux niveaux constatés aux États-Unis (et supérieur à celui du Japon). Toutefois, les niveaux de l’investissement privé dans les établissements d’enseignement sont modestes dans la plupart des États membres si on les compare aux pays qui arrivent en tête à l’échelon mondial (États-Unis inclus), surtout pour l’enseignement supérieur.

7. Au cours des dix prochaines années, l’UE doit attirer au moins un million d’enseignants nouvellement qualifiés afin de remplacer ceux qui partiront pour cause de retraite.

8. La plupart des étudiants de l’UE n’apprennent pas au moins deux langues étrangères depuis leur plus jeune âge, ainsi que l’a demandé le Conseil européen de Barcelone en 2002.

Dans les États membres, à l’heure actuelle (données de 2003), la moyenne des langues étrangères enseignées par élève n’est, respectivement, que de 1,3 et de 1,6 dans l’enseignement général secondaire premier et deuxième cycle.

L’intégralité du rapport est disponible à: Progress towards the Lisbon Objectives in Education and Training - 2006 Report

Source : Commission européenne