Retour sur le colloque national du Centre du savoir sur l'apprentissage des adultes
L’éducation des adultes et sa diversité
Par Rosalie Ndejuru, Directrice du CDÉACF
Qu'est-ce qui se passe...? Et puis...? Et maintenant est le titre du premier colloque dit national organisé par le Centre du savoir sur l’apprentissage chez les adultes et qui a eu lieu au Wu-Conference Centre de l’Université du Nouveau Brunswick à Fredericton du 21 au 23 juin 2006. Le CDÉACF était présent : nous y avons tenu un kiosque et participé à plusieurs ateliers.
Le nouveau Centre du savoir sur l’apprentissage des adultes au Canada est l’un des cinq Centres du savoir du Conseil canadien sur l’apprentissage (CCA). Il organisait ce colloque pour offrir une plate forme aux actrices et acteurs du milieu, afin qu’ils échangent entre eux dans le but d’améliorer leurs pratiques. Des études réalisées au préalable sous la direction de M. Jim Sharpe de l’Université Mount Saint Vincent ont orienté la structure du colloque. Basées sur une recension de la littérature, celles-ci brossaient l’état de la situation des thèmes suivants: ‘’littératie /alphabétisation, obstacles et accès, culture, apprentissage virtuel, représentation des hommes et des femmes, communautés d’apprentissage et mouvements sociaux.’’
J’ai trouvé deux aspects très positifs à ce colloque : d’abord, même si la majorité des participantes et participants provenaient de la région des Maritimes (probablement parce que le consortium du Centre du savoir sur l’apprentissage des adultes est composé quasi exclusivement d’individus de cette région), des gens sont venus de toutes les provinces canadiennes pour y assister.
Aussi, c’est la considération dont a joui l’éducation par et dans la communauté qu’il convient de souligner. Ceci est à mon point de vue innovateur car, souvent, cette forme d’éducation est tout simplement ignorée.
Par contre, deux éléments sont restés sans réponse pour moi: le premier est la raison avancée pour que l’éducation des adultes soit séparée de la formation en entreprise alors que nous savons que les milieux de travail sont les lieux de formation d’adultes les plus prolifiques. Or, ce colloque n’a absolument pas touché à la formation en entreprise, en emploi, etc. Tandis qu’au Québec nous avons une politique qui rapproche les deux sphères (éducation et formation des adultes), le CCA a séparé physiquement ses équipes en en affectant une à la formation générale (Centre du savoir sur l’apprentissage chez les adultes) et une autre à la formation en entreprise (Centre du savoir sur l’apprentissage en milieu de travail). Déplorable!
La deuxième lacune de l’événement concerne l’absence des expériences québécoises et francophones dans les études qui ont orienté les problématiques du colloque. Au mieux, il nous est proposé de corriger la situation; au pire, l’équipe de chercheur(e)s du Centre du savoir ne comprend pas où le fait français aurait pu être intégré. Le Québec n’a pas seulement une Politique gouvernementale d'éducation des adultes et de formation continue, mais il organise la Semaine des adultes en formation depuis bientôt quatre ans. Les autres provinces pourraient profiter de ces expertises. Mais comme il s’agit du 1er colloque de ce Centre du savoir, les organisateurs et organisatrices ont tout le temps pour réajuster le tir.