Compressions de 17,7 millions dans les dépenses fédérales en alphabétisation

Compressions de 17,7 millions dans les dépenses fédérales en alphabétisation

Malgré un surplus budgétaire de 13,2 milliard qui sera essentiellement consacré au remboursement de la dette accumulée, le gouvernement fédéral annonçait le 25 septembre la réduction de fonds alloués à plusieurs programmes qui touchent à l’ÉFA. L’aide aux musées sera notamment réduite ainsi que celle accordée au programme d’apprentissage, d’alphabétisation et d’acquisition des compétences essentielles pour adultes (une coupure de 17,7 millions sur deux ans). Plusieurs organisations québécoises et canadiennes critiquent vertement ces coupures.

 

Pour plus d’information sur les coupures :

Communiqué : Le nouveau gouvernement du Canada élimine des programmes ruineux, recentre les ressources financières sur les priorités et procède à une réduction importante de la dette, comme promis


Quelques reactions:

à consulter sur le site d'Espace Alpha:

Selon ABC CANADA, la réduction des dépenses fédérales pour l'alphabétisation aggrave le dilemme du Canada relativement à son faible niveau de littératie

TORONTO, le 26 sept. /CNW/ - Dans le cadre de la réduction des dépenses
annoncée hier par le gouvernement conservateur, 17,7 millions $ qui auraient
pu être mis à la disposition d'organismes d'alphabétisation par le biais du
ministère des Ressources humaines et du Développement social seront retranchés
au cours des deux prochaines années. "ABC CANADA déplore que les ressources
permettant de financer les programmes d'alphabétisation à l'échelle du pays
aient été réduites considérablement, déclare Margaret Eaton, présidente d'ABC
CANADA. Au moment où nous faisons face à un besoin de financement sans
précédent pour permettre le perfectionnement des compétences au Canada, cette
décision est des plus regrettables."

Les coupures budgétaires - 5,8 millions $ en 2006-2007 et 11,9 millions $
en 2007-2008 - signifient que les programmes d'alphabétisation locaux et
régionaux ne seront plus financés par le ministère des Ressources humaines et
du Développement social. La nouvelle mission de ce ministère sera de se
concentrer uniquement sur les programmes nationaux et fédéraux. Ce changement
menace la prestation de programmes offerts à nombre d'apprenants que des
faiblesses en matière de littératie empêchent de fonctionner pleinement chez
eux, au travail et dans la collectivité.

La réduction des investissements est une menace pour la productivité
La réduction du financement arrive à un moment où le besoin
d'investissements en littératie n'a jamais été plus grand. Selon les
constatations d'une étude diffusée en 2005 par Statistiques et l'Organisation
de coopération et de développement économiques (OCDE), quatre Canadiens sur
dix - soit 9 millions de Canadiens en âge de travailler - ont un faible degré
de littératie. "Cette statistique, qui n'a pas changé en plus d'une décennie,
a d'énormes répercussions sur la capacité des Canadiens à réaliser leur
potentiel sur le marché du travail", d'ajouter Mme Eaton.
Le degré d'aptitudes en littératie des travailleurs est lié directement
au bien-être économique d'un pays. Selon Statistique Canada, une augmentation
d'un pour cent des scores de littératie par rapport à la moyenne
internationale se traduit en définitive par une hausse de 2,5 pour cent de la
productivité de la main-d'oeuvre et de 1,5 pour cent du produit national brut
(PNB) par personne.

Il faut renforcer le dialogue
Dans un énoncé soulignant la Journée internationale de l'alphabétisation,
le 8 septembre 2006, la ministre des Ressources humaines et du Développement
social du Canada, l'honorable Diane Finley, a déclaré : "Le gouvernement du
Canada entend continuer à travailler en collaboration avec les gouvernements
provinciaux et territoriaux et d'autres intervenants en apprentissage et en
alphabétisation afin de promouvoir l'importance de l'alphabétisation et
permettre à des Canadiens d'améliorer leur niveau d'alphabétisation et
d'acquérir les compétences essentielles dont ils ont besoin."
Dans ce contexte, ABC CANADA "apprécie avoir l'occasion de travailler
avec le gouvernement fédéral et les organismes d'alphabétisation du pays afin
de déterminer comment on pourra répondre le mieux aux besoins en
alphabétisation des Canadiens, conclut Mme Eaton. La persistance du faible
niveau de littératie de notre pays nous oblige à nous pencher sur le
problème."



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La Fondation pour l'alphabétisation ABC CANADA est une oeuvre de
bienfaisance nationale qui se consacre à promouvoir l'alphabétisation des
adultes et des familles, auprès du grand public et du secteur privé. ABC
CANADA se concentre sur les programmes de sensibilisation du public, apportant
un appui promotionnel aux groupes locaux qui militent en faveur de
l'alphabétisation et menant à bien des recherches pour parvenir un jour à
alphabétiser pleinement la population canadienne. www.abc-canada.org


Renseignements: Jim Pollock, directeur des communications, Fondation
pour l'alphabétisation ABC CANADA, Téléphone : (416) 218-0010, poste 126,
portable : (416) 524-8267, courriel : jpollock@abc-canada.org

 

Le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec dénonce les compressions fédérales sauvages en alphabétisation

MONTREAL, le 28 sept. /CNW Telbec/ - Le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) critique vivement les compressions sauvages du gouvernement fédéral dans le domaine de l'alphabétisation. Ce que le gouvernement fédéral appelle "couper dans le gras" menace la survie même du mouvement de l'alphabétisation populaire au Québec et risque de priver un grand nombre de Québécoises et de Québécois de l'opportunité d'entreprendre une démarche d'alphabétisation populaire. Le gouvernement fédéral a annoncé des compressions de 17,7 millions de dollars dans le financement de la lutte contre l'analphabétisme au Canada. M. John Baird, président du conseil du Trésor fédéral, affirme que cela fait partie d'une volonté de "couper dans le gras" et de "recentrer les ressources sur les priorités des Canadiennes et des Canadiens". "C'est aberrant d'entendre, de la bouche d'un ministre, que l'alphabétisation n'est pas une priorité et que notre très maigre financement serait du gras à couper, alors que le gouvernement fédéral nage dans les surplus budgétaires depuis plusieurs années, déplore Caroline Meunier, responsable des dossiers politiques au RGPAQ. Les compressions représentent près de la moitié du budget annuel du Regroupement et la totalité du financement accordé aux groupes populaires en alphabétisation dans le cadre des Initiatives fédérales-provinciales conjointes en matière d'alphabétisation (IFPCA). C'est ça, le gras, pour les Conservateurs ?"

L'alphabétisation, pas une priorité ?

Selon le gouvernement fédéral, recentrer les priorités signifie couper en alphabétisation. L'alphabétisation ne serait donc pas une priorité pour le Canada ? Pourtant, l'enquête la plus récente de Statistique Canada révèle que 48 p. cent de la population canadienne de 16 ans et plus ont un niveau de littératie inférieur au seuil jugé souhaitable pour fonctionner dans notre société et accomplir leur potentiel. Au Québec, 1,3 million de personnes de 16 ans et plus ont un faible niveau de littératie. On pourrait croire que ces chiffres suffisent à faire comprendre l'importance de la lutte contre l'analphabétisme... Statistique Canada affirme d'ailleurs que ces données "ne laissent aucun doute quant à l'importance dans le Canada d'aujourd'hui du défi de la littératie". "Que penser, se demande Madame Meunier, d'un gouvernement qui se félicite de consacrer 13 milliards de dollars au remboursement de la dette fédérale et qui saborde les efforts de milliers de citoyennes et de citoyens peu alphabétisés pour économiser 17 millions de dollars ? Viser les personnes peu alphabétisées et les groupes qui les accueillent c'est faire preuve d'irresponsabilité, d'insensibilité et surtout d'un singulier manque de vision à long terme".

Ce qui disparaîtrait suite aux compressions, au Québec seulement :

- Le programme de formation des travailleuses et des travailleurs en alphabétisation populaire du RGPAQ ; - Des activités d'analyse et de réflexion visant à mieux comprendre l'analphabétisme et à développer des pratiques plus efficaces ; - Des productions écrites et audio-visuelles assurant la diffusion des pratiques et des analyses ; - La revue Le Monde alphabétique, qui anime le milieu de l'alphabétisation populaire depuis maintenant 15 ans ; - Des dizaines de projets novateurs par année, menés par les groupes populaires en alphabétisation dans le cadre des IFPCA et visant, entre autres, la sensibilisation et le recrutement. Le gouvernement fédéral peut encore redresser la situation en revenant sur ces compressions et en assurant le maintien de son financement en alphabétisation. L

e RGPAQ n'entend certes pas laisser ce dossier sombrer dans l'oubli et réagira encore prochainement, en fonction des actions du gouvernement. "Nous espérons que M. Harper se souviendra que son parti s'est déjà soucié d'alphabétisation, souligne Caroline Meunier. En effet, c'est le Parti Conservateur de M. Mulroney qui a mis sur pied, en 1987, le Programme national d'alphabétisation, qui s'incarne au Québec dans les IFPCA. Nous verrons bien si le nouveau Parti Conservateur de M. Harper entend vraiment évacuer l'alphabétisation de sa liste de priorités".

Renseignements: Jean-François Venne, (514) 837-2480, jf_venne@videotron.ca