epuis des décennies, la Suède considère que la formation est le meilleur moyen pour adapter la qualification des citoyens aux besoins de son économie. Ce n'est donc pas un hasard si ce petit pays scandinave de 9 millions d'habitants figure aujourd'hui dans le peloton de tête mondial des économies fondées sur la connaissance.

Comme souvent en Suède, ce sont les partenaires sociaux - syndicats et patronat, jugés suffisamment représentatifs et responsables par l'Etat - qui gèrent eux-mêmes la formation professionnelle en entreprises. Les sociétés maîtrisent ainsi la formation des salariés, l'Etat s'occupant seulement de celle des chômeurs.

En 2003, 2 millions de Suédois ont bénéficié d'une formation professionnelle payée par leur entreprise selon l'office suédois des statistiques, le SCB. Soit, en moyenne, 46 % des salariés, à raison de plus d'un salarié sur deux pour les entreprises de plus de 1 000 personnes, mais à peine un sur quatre pour les entreprises de moins de neuf personnes.

La formation des adultes est toutefois loin de se limiter à ce type de formation interne qui défavorise les salariés des petites entreprises.

FINANCEMENT PAR SUBVENTION-PRÊT

Les 290 communes sont ainsi chargées de proposer aux adultes de plus de 20 ans des cursus leur permettant de valider un parcours scolaire arrêté prématurément afin de leur donner la possibilité de compléter leur formation dans des structures universitaires.

227 000 Suédois ont profité en 2004 de ce dispositif, allant jusqu'au niveau du baccalauréat. Ils peuvent ensuite continuer dans une université, dans le vaste réseau de 148 écoles supérieures populaires dont les deux tiers sont gérés par des associations ou dans des cercles d'études appartenant à des syndicats, partis, églises ou organisations de loisirs.

Les Suédois peuvent financer leurs études par un système de subvention-prêt. En 2005, l'organisme public de financement des études pour adultes, CSN, a versé 23,1 milliards de couronnes (soit 2,5 milliards d'euros).

Les étudiants de moins de 50 ans peuvent toucher jusqu'à 1 814 couronnes (195 euros) par semaine, répartis en 34,5 % de subvention et le reste en prêt, pour financer jusqu'à six ans d'études. Deux millions de Suédois environ sont ainsi "clients" de CSN, qu'ils soient étudiants ou débiteurs.