La position de l'ADQ à l'égard des commissions scolaires - "Manque de rigueur et improvisation égalent une position extrême, irréfléchie et stérile" - André Caron

La position de l'ADQ à l'égard des commissions scolaires - "Manque de rigueur et improvisation égalent une position extrême, irréfléchie et stérile" - André Caron

QUEBEC, le 19 nov. /CNW Telbec/ - Après le flop des bons d'éducation,
proposition radicale qui a conduit l'Action démocratique du Québec (ADQ) à la
déroute électorale en 2003, voici que ce parti enfourche un autre cheval de
Troie en voulant abolir les commissions scolaires. "Avec un manque de rigueur
flagrant pour un parti qui aspire à gouverner le Québec, les coûts de gestion
des commissions scolaires qui devraient, selon l'ADQ, être investis dans les
écoles, ont oscillé durant son congrès de 4 milliards de dollars à
300 millions de dollars. Cherchez l'erreur!", de déclarer le président de la
Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), M. André Caron.

Certains ont même affirmé que les commissions scolaires accapareraient
8,6 milliards de dollars qui pourraient aller aux écoles, alors qu'il s'agit
du budget total qui est actuellement dévolu au fonctionnement de notre système
d'éducation préscolaire, primaire et secondaire. "La ligue d'improvisation
n'aurait pas fait mieux", selon M. André Caron.

"Malheureusement pour les Québécois, d'ajouter M. Caron, l'ADQ récidive
avec une position extrême, tout à fait improvisée, qui ne repose sur aucune
analyse sérieuse, dans une ultime tentative pour attirer l'attention sur un
parti en perte de vitesse. En mêlant tout et en claironnant des positions
aussi peu crédibles, on peut se demander comment l'ADQ pourrait gérer
efficacement les deniers publics, puisqu'on ne semble pas être en mesure de
faire la différence entre des millions et des milliards."

Or, la vérité est que les coûts de gestion des commissions scolaires
représentent 400 millions de dollars, soit 5% des dépenses totales des
commissions scolaires. "Ce sont les plus bas coûts de gestion dans le secteur
public et parapublic, parce que les commissions scolaires ont procédé
efficacement à leur fusion et à la mise en place de programmes d'éducation qui
sont appréciés des familles, telle l'implantation des maternelles 5 ans, le
développement de services de garde à l'école qui accueillent chaque jour
230 000 enfants, etc.

"Les commissions scolaires sont un modèle d'efficacité dans les services
à la population et imputables devant elle", a tenu à préciser M. Caron.

Rappelons que, contrairement à d'autres organismes, les commissions
scolaires ont procédé à une rationalisation importante, au cours des dernières
années, passant de 156 à 60 commissions scolaires francophones. Pas besoin
d'être économiste pour réaliser que les coûts de gestion des commissions
scolaires constituent des dépenses incontournables dans un réseau qui donne
des services chaque jour à 950 000 élèves.

Par exemple, les commissions scolaires gèrent efficacement et en toute
sécurité le déplacement quotidien en transport scolaire de près de 600 000
élèves sur 1 million de kilomètres, des ressources humaines qui totalisent
155 000 personnes dont 90 % sont en services directs aux élèves dans 3000
établissements à superviser, à conseiller et à soutenir, sur tout le
territoire québécois, sans parler du réseautage informatique des écoles, de la
gestion des ressources matérielles, etc.

"Confier, comme le voudrait l'ADQ, les responsabilités des commissions
scolaires aux écoles serait recréer 3000 petites commissions scolaires. Qui
coordonnerait alors tout cela?", se demande André Caron. L'exemple récent du
Nouveau-Brunswick est éloquent à ce sujet, puisqu'après avoir aboli les
commissions scolaires, cette province les a recréées quelques années plus tard
à la demande des parents.

"Quant à confier les écoles aux municipalités, ce serait plus coûteux
pour les contribuables québécois, les coûts de gestion et de main-d'oeuvre des
municipalités étant beaucoup plus élevés, en plus de priver les citoyens d'un
palier démocratique entièrement dédié à l'éducation, ce qui fait l'envie de
bien des pays", d'ajouter M. Caron.

Pour la FCSQ, l'ADQ doit rectifier le tir, au risque de se mettre à dos
une grande partie de la population qui a appuyé les commissions scolaires lors
des états généraux de l'éducation (parents, syndicats, organismes de
développement régional, etc.).

"Je souhaite sincèrement pour les Québécois que la position de l'ADQ sur
les commissions scolaires ne soit qu'un égarement momentané et que Messieurs
Dumont et Taillon y penseront sérieusement avant d'affronter les commissions
scolaires. En plus de se mettre à dos un réseau qui se dévoue entièrement à
nos élèves et une large partie de la population et les régions du Québec,
l'ADQ va retrouver sur son chemin 1200 élus scolaires déterminés à défendre
notre système public d'éducation, comme nous l'avons fait dans le débat sur
les bons d'éducation. Il est clair que l'ADQ aurait eu avantage à rencontrer
les représentants du réseau scolaire avant d'improviser de la sorte", de
conclure M. Caron.

Renseignements: Denis Pouliot, Directeur des communications et des
affaires publiques, La Fédération des commissions scolaires du Québec, (418)
651-3220, Cell. : (418) 563-8434