Réinvestissement gouvernemental dans les collèges et les universités

Réinvestissement gouvernemental dans les collèges et les universités


Quelques réactions:

Rappel:

Réinvestissement en enseignement supérieur - Entente sur le partage des 320 millions de dollars

Québec, le 14 décembre 2006 - Le premier ministre du Québec, Jean Charest, et le ministre de l'Education, du Loisir et du Sport, Jean-Marc Fournier, ont dévoilé l'entente de répartition du réinvestissement gouvernemental de 320 millions de dollars pour nos cégeps et nos universités. Cette annonce s'est déroulée en présence de Michel Pigeon, président de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), et de Gaetan Boucher, président-directeur général de la Fédération des cégeps.

«Ces sommes permettront à nos établissements de haut savoir de se doter des moyens nécessaires pour maintenir une position avantageuse sur l'échiquier canadien et international. Dans la foulée du Conseil de la fédération de Banff, tenu en août 2005, et du Sommet sur l'éducation postsecondaire et la formation professionnelle, tenu à Ottawa en février 2006, le gouvernement du Québec poursuit ses démarches, de concert avec les gouvernements des autres provinces et territoires, afin de convaincre le gouvernement fédéral de la nécessité de rétablir les transferts aux provinces au niveau où ils étaient avant les coupures des années 90», a souligné le premier ministre.

«Il m'importe de souligner que ces ententes sont le résultat de discussions fructueuses menées sous le signe de la collaboration, entre le ministère de l'Education, du Loisir et du Sport (MELS), la Fédération des cégeps d'une part, et, d'autre part, avec les dix-huit chefs d'établissement universitaire», a précisé le ministre Fournier.

Réinvestissement universitaire

Le réinvestissement réserve 240 millions de dollars aux universités pour les trois prochaines années, dont 90 millions de dollars dans la présente année scolaire. Cinquante millions de dollars par année seront répartis selon une nouvelle grille de financement plus équitable, basée sur les coûts observés pour l'enseignement des différentes disciplines. Toutes les universités appuient l'entente de partage.

Ces fonds permettront notamment l'embauche de nouveaux professeurs et l'amélioration des services aux étudiants, tels les services liés à leur bibliothèque.

Ce réinvestissement répond également à un souci de prendre en compte la réalité des établissements, notamment celle des petites universités en région auxquelles plus de 40 millions de dollars sont réservés pour les trois prochaines années, dont plus de 16 millions dès cette année.

Réinvestissement au collégial

«L'entente annoncée nous permet également de respecter nos engagements envers les établissements d'enseignement collégial. Trente millions de dollars sont investis dès cette année scolaire, trente autres le seront l'an prochain et le solde, soit vingt millions de dollars, le sera en 2008-2009», a déclaré le premier ministre.

En 2006-2007 et 2007-2008, les cégeps pourront consacrer au total plus de 18 millions de dollars à l'entretien et la réparation des immeubles ou encore au renouvellement de l'équipement. De ce montant, 1 040 000 $ ont été réservés pour les écoles gouvernementales et les écoles subventionnées par le ministère de la Culture et des Communications.

D'autre part, 60 millions de dollars serviront à la mise en oeuvre de projets particuliers au cours des années scolaires 2006-2007 à 2008-2009. Les cégeps bénéficieront donc de 18,8 millions de dollars chaque année et les établissements collégiaux privés subventionnés recevront 1,2 million de dollars. «Les collèges pourront, par exemple, mettre des efforts supplémentaires sur l'accessibilité et la qualité des services, le soutien aux technologies de l'information, le fonctionnement et l'entretien des bâtiments, ou le soutien à l'innovation et au développement économique régional», a précisé le ministre Fournier.

«Tout cela, parce que pour nous, investir en éducation, c'est donner la preuve concrète de notre engagement envers la jeunesse, c'est investir dans le potentiel intellectuel et créatif de notre capital humain, c'est favoriser l'essor social, économique et culturel du Québec. Dans un environnement marqué par la concurrence, investir dans le développement du savoir constitue l'une des mesures les plus structurantes de la prospérité, et ce, peu importe où l'on se trouve au Québec», a conclu le premier ministre.


Réinvestissement de 80 M$ au collégial : Une répartition qui tient compte de la réalité de chaque cégep

Montréal, le 14 décembre 2006 - Selon la Fédération des cégeps, la répartition du réinvestissement de 80 M$ sur trois ans dans le réseau collégial public, dont les modalités ont été annoncées, permettra aux cégeps de consacrer ces sommes à leurs grandes priorités. "De manière univoque et unanime, les 48 cégeps ont rapidement convenu d'un modèle de répartition du réinvestissement, qui a été accepté par le ministre de l'Education, du Loisir et du Sport. A la suite des compressions des années 90, chaque cégep a dû faire des choix en tenant compte de sa réalité et des attentes exprimées par son milieu. Il a donc été convenu qu'il devait être possible d'agir de la même manière dans le cas d'un réinvestissement", a indiqué le président-directeur général de la Fédération des cégeps, M. Gaetan Boucher.

Ce réinvestissement de 80 M$ sur trois ans - 20 millions annuellement auxquels s'ajoute une subvention de 10 millions en 2006-2007 et en 2007-2008 - sera distribué dans le réseau collégial public selon les modèles de financement actuels.

Quatre grandes priorités

La somme de 60 millions, soit 20 millions par année jusqu'en 2008-2009, servira à entreprendre le rétablissement de la base de financement des collèges selon quatre priorités : l'accessibilité et la qualité des services, ainsi que le développement des compétences et de la réussite; la modernisation des technologies de l'information et la mise à jour des programmes et des ressources documentaires; la pérennité des bâtiments et la qualité des lieux de formation; et enfin, la présence du cégep dans son milieu et le soutien à l'innovation et au développement économique régional.

En contrepartie, chaque cégep s'engage à rendre des comptes au moyen d'un plan, mis à jour annuellement, qui ciblera les projets prioritaires financés à l'aide des nouvelles sommes.

Par ailleurs, les collèges ont convenu d'utiliser le montant de 10 millions accordé en 2006-2007 et en 2007-2008 pour poursuivre le rattrapage en matière d'infrastructures et d'équipements de haute technologie.

La solution est à Ottawa

Ces nouvelles sommes constituent une bouffée d'oxygène pour le réseau collégial public, mais elles sont encore insuffisantes. Selon M. Boucher, "il est clair que le gouvernement du Québec ne peut remédier seul à la situation de sous-financement des cégeps. La hausse des transferts fédéraux en éducation postsecondaire représente à cet égard la solution la plus immédiate".

C'est pourquoi la Fédération des cégeps s'attend à ce que des progrès significatifs soient réalisés lors de la rencontre des ministres des Finances de toutes les provinces canadiennes, qui aura lieu le 15 décembre à l'invitation du gouvernement fédéral. La Fédération continuera d'ailleurs d'offrir au gouvernement du Québec son plein appui dans le dossier des transferts fédéraux au postsecondaire. Elle s'assurera également que le réseau collégial obtienne sa juste part des sommes versées au Québec dans le cadre d'un éventuel règlement, soit 40 % du montant total.

Le réseau collégial public a besoin de 305 M$ pour pouvoir donner sa pleine mesure, tant sur le plan de l'accessibilité à la formation que sur le plan du développement socioéconomique du Québec. Faute de solution rapide, le sous-financement chronique des cégeps pourrait conduire à des reculs en matière d'accès aux services de formation, à une baisse de la qualité des services offerts aux étudiants, à des développements limités en matière de recherche et d'innovation, et à la détérioration des infrastructures et des équipements technologiques.

Renseignements: Caroline Tessier,
directrice des communications,
cellulaire : (514) 239-2088


Réinvestissement en enseignement postsecondaire - Pour la FNEEQ-CSN, il faudra faire beaucoup plus !

Québec, le 18 décembre 2006 - Réagissant à la confirmation de l’injection de 320 millions de dollars en enseignement supérieur faite par le gouvernement du Québec, le président de la FNEEQ, Ronald Cameron, n’a pas manqué de noter que, malgré cet effort, le Québec est encore loin du compte.

« Dans le contexte du sous-financement actuel, il est certes difficile de ne pas accueillir avec plaisir l’arrivée d’un peu d’argent frais. Mais il est tout aussi difficile de ne pas relever que nous sommes bien loin du réinvestissement dont les établissements ont besoin»souligne Ronald Cameron.

Les besoins réels du réseau collégial sont estimés par plusieurs organisations à plus de 300 M$ annuellement, soit 15 fois plus que ce à quoi consentait le gouvernement du Québec.

« Mais surtout, précise monsieur Cameron, il est tout à fait inacceptable que, dans les sommes annoncées pour les cégeps, il n’y ait absolument rien de prévu pour l’enseignement. La masse salariale des enseignantes et des enseignants compte pour plus de la moitié du budget des collèges et c’est le sous-financement de l’enseignement qui affecte leur mission fondamentale, davantage que quoi que ce soit d’autre ».

De plus, nous devons constater que la proportion accordée aux cégeps dans les annonces demeure en-deçà du 40% de financement public qui est consenti actuellement à ce réseau postsecondaire. Par ailleurs, la répartition des sommes annoncées demeure limitée à la formule de financement en vigueur dans le réseau et ne tient compte que de manière restreinte des besoins particuliers, entre autres ceux des cégeps en difficulté dans les régions.

Dans les universités, le réinvestissement de 240M$ constitue une somme insuffisante en regard des exigences d’accessibilité, dans le contexte d’une demande accrue pour l’enseignement. Des montants sont prévus pour l’embauche de nouveaux professeurs, toutefois, les chargé-es de cours, qui sont maintenant reconnus de plus en plus comme des enseignantes et des enseignants à part entière dans les établissements, semblent complètement ignorés. Pourtant, dans la plupart des universités, plus de la moitié des cours du premier cycle sont assurés par des chargé-es de cours, dont le nombre va croissant à tous les cycles.

Il est certain que la répartition des sommes fera l’objet d’un arbitrage dans les établissements entre l’accessibilité à l’enseignement et les autres missions des universités. Les chargés de cours ne manqueront pas dans les prochaines semaines de se manifester pour obtenir les moyens d’assumer pleinement leurs responsabilités en regard de la formation des étudiantes et des étudiants.

« Les besoins du Québec en matière d’enseignement supérieur sont énormes et ce n’est ni par des injections ponctuelles, ni en remettant en question des choix sociaux tels l’accessibilité financière que le gouvernement pourra dynamiser ce secteur crucial pour développement du Québec », affirme M. Cameron. « Il faut trouver des sources de financement récurrentes. La longue marche pour obtenir les transferts fédéraux de plus de 1 milliard auxquels le Québec devrait avoir droit devra se conclure. Mais il faut aussi examiner d’autres pistes, essentielles pour faire face aux exigences sociales de l’enseignement supérieur : réexaminer le pacte fiscal notamment avec les entreprises et éliminer des abris fiscaux qui privent la société québécoise de la marge de manœuvre dont elle a besoin sur le plan budgétaire. »

France Désaulniers
Conseillère aux communications
FNEEQ-CSN
Tél.:514-219-2947