Le droit des femmes et des filles à un recours et à réparation et la générosité dans son sens politique - signez la Déclaration
Le droit de femmes et des filles à un recours
La notion de réparation peut prendre de multiples et subtils visages : au-delà de sa signification juridique, la notion de réparation fait appel à la justice sociale et la volonté de créer une mémoire collective historique et une même compréhension quant au rôle des victimes et survivantes dans la reconstruction de la confiance.
En matière de droits des femmes, la réparation correspond également à la capacité des femmes et des filles à reconstruire leur vie en retrouvant leur dignité et leur estime de soi. Il ne s’agit pas de rétablir les femmes dans la situation préexistant la guerre ou le conflit, mais bien de transformer cette situation au-delà des injustices socioculturelles et des inégalités politiques et structurelles qui existaient alors.
La réparation est donc un acte de générosité dans son sens politique.
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Pour tout savoir : http://www.coalitiondroitsdesfemmes.org/site/reparation/index_fr.php
Dans le cadre de la réunion internationale sur le droit des femmes et des filles à un recours et à réparation, tenue à Nairobi du 19 au 21 mars 2007, des défenseures et militantes des droits des femmes ainsi que des survivantes de violence sexuelle en situation de conflit provenant de l’Afrique, de l’Asie, de l’Europe, de l’Amérique du Nord, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud ont formulé la déclaration suivante :
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NOUS DÉCLARONS :
1. que les droits des femmes et des filles sont des droits humains;
2. que la réparation fait partie intégrante des mécanismes qui permettent aux sociétés de sortir d’un conflit armé et de veiller à ce que l’histoire ne se répète pas, et que des programmes détaillés doivent être instaurés pour faire jaillir la vérité et établir des formes de justice transitionnelle et ainsi mettre un terme à la culture d’impunité;
3. que la réparation doit, une fois le conflit terminé, susciter le redressement des injustices socioculturelles, et des inégalités politiques et structurelles qui façonnent la vie des femmes et des filles; que la réintégration et la restitution ne constituent pas à elles seules une réparation suffisante, puisque des violations à l’endroit des femmes et des filles avaient déjà cours avant la situation de conflit;
4. que, pour tenir dûment compte du point de vue des victimes et des personnes qui les défendent, la notion de « victime » doit être définie de façon à englober les expériences vécues par les femmes et les filles ainsi que leur droit à réparation;
5. que le caractère crucial de la lutte contre l’impunité exige que tous les programmes de réparation précisent la responsabilité de l’ensemble des acteurs, c’est-à-dire les acteurs étatiques, dont les gouvernements étrangers et les organes intergouvernementaux, ainsi que les acteurs non étatiques, dont les groupes armés, les multinationales, les prospecteurs et les investisseurs;
6. que les gouvernements nationaux sont les premiers responsables de la mise en place de recours et voies de réparation dans un cadre qui garantit la sécurité humaine, et que la communauté internationale partage cette responsabilité;
7. que les circonstances particulières dans lesquelles les femmes et les filles sont victimes de crimes et de violations des droits humains en situation de conflit exigent des approches spécialement adaptées à leurs besoins, intérêts et priorités, qu’elles mêmes définissent, et que des mesures d’égalité d’accès (discrimination positive) sont requises pour tenir compte des causes et des conséquences des crimes et des violations commis et de faire en sorte qu’elles ne se répètent pas.
EN OUTRE, NOUS ADOPTONS LES PRINCIPES GÉNÉRAUX SUIVANTS
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Pour tout savoir et pour signer la Déclaration : http://www.coalitiondroitsdesfemmes.org/site/reparation/signature_fr.php