Six associations étudiantes et le Syndicat des étudiant-e-s employé-e-s de l'UQAM s'opposent aux compressions budgétaires
Ce n'est pas à nous de faire les frais
Montréal, le 18 mai 2007 -Dans le présent contexte de crise financière à l'UQAM, on prête très peu d'attention à ce qui constitue le coeur de l'université, c'est-à-dire les étudiant-e-s, professeur-e-s, chargé-e-s de cours et employé-e-s qui y vivent jour après jour. Oublier le coeur pour ne parler que d'investissements immobiliers fait perdre de vue l'essentiel de ce qu'est une université. Or, ce n'est pas dans ce noyau vivant que l'on trouve les causes de la crise actuelle.
Des gens dévoués construisent l'UQAM quotidiennement et travaillent pour qu'elle continue à remplir sa mission, c'est-à-dire garantir l'accessibilité universelle aux études postsecondaires, assurer l'enseignement et la recherche de qualité et offrir des services à la collectivité. Peu importe les décisions qui seront prises pour résorber la présente crise, elles devront avoir pour objectif de maintenir la raison d'être de l'institution.
En ce sens, ce n'est pas aux étudiant-e-s, professeur-e-s, chargé-e-s de cours et employé-e-s de faire les frais de mauvaises décisions de gestion sans compter qu'à de nombreuses reprises, ces derniers ont clairement démontré leurs inquiétudes face à la démesure et au recours d'un partenariat public-privé dans le projet de l'îlot voyageur.
D'ailleurs, le sous-financement des universités a forcé la communauté uqamienne à faire des sacrifices depuis de nombreuses années. Rappelons à cet égard que depuis les politiques du déficit zéro en 1995, les gouvernements provincial et fédéral n'ont jamais réinvesti dans le réseau universitaire aux niveaux antérieurs. Ceux et celles qui ont payé pour ces politiques sont les employé-e-s, à qui on demande d'accepter la réduction de leurs conditions de travail (gel des salaires, arrêt de l'embauche de personnels, etc.) et les étudiant-e-s, à qui on exige qu'ils et elles paient davantage de frais de toutes sortes.
La situation financière actuelle de l'université nous fait craindre le pire. Que le gouvernement et la direction de l'UQAM se le tiennent pour dit: nous n'accepterons pas de faire les frais du déficit budgétaire. Nous n'en sommes pas responsables. Seul un réinvestissement public massif assurant une accessibilité universelle et un enseignement de qualité apparaît comme une solution viable. S'il faut pointer des responsables, nous nous tournerons non seulement vers le conseil d'administration et l'équipe de direction, mais vers l'Assemblée des gouverneurs de l'UQ, qui a approuvé les projets et surtout vers le gouvernement provincial qui, malgré le fait qu'il se pose en juge, ne mérite aucunement d'être épargné puisqu'il se désengage de ses obligations envers l'éducation au Québec depuis déjà trop longtemps.
Compte tenu de l'historique de mobilisation, de luttes sociales étudiantes de la communauté de l'UQAM, il ne faudra pas s'étonner si c'est cette voie qu'elle choisit pour répondre aux menaces qui planent sur elle.