Financement supplémentaire accordé aux maisons pour femmes autochtones

« Un pas dans la bonne direction mais beaucoup de chemin reste à faire »

Montréal, le 19 juillet 2007 – Moins de deux mois après l’appel lancé par l’association Femmes Autochtones du Québec (FAQ) pour mettre fin au sous-financement des maisons d’hébergement pour femmes autochtones, le gouvernement fédéral a annoncé, le 22 juin, l’apport d’argent neuf qui devrait permettre aux refuges autochtones de souffler un peu. « Les sommes consenties permettront certainement aux maisons d’hébergement d’améliorer les services offerts aux femmes et aux enfants victimes de violence dans les communautés autochtones desservies par de tels services. Par contre, il faut rappeler que l’écart entre le financement de ces maisons et celles financées par le gouvernement du Québec demeure très grand. Cette annonce est un pas dans la bonne direction mais il reste encore beaucoup de chemin à faire », a déclaré la présidente de FAQ, Mme Ellen Gabriel, qui a profité de la rencontre des femmes autochtones des Amériques, cette semaine à Kahnawake, pour commenter cette récente annonce du gouvernement fédéral.

Les nouvelles sommes annoncées permettraient aux cinq maisons présentes sur le territoire québécois de se partager un peu plus de 400 000 $ pour l’année 2007-2008. « Il est évident que ces sommes sont les bienvenues, mais les besoins demeurent énormes à combler dans toutes les communautés québécoises », a ajouté Mme Gabriel. Le 14 mai dernier, FAQ rappelait d’ailleurs que les maisons d’hébergement autochtones reçoivent actuellement que le tiers du financement des maisons d’hébergement québécoises, soit 150 000$ de la part du gouvernement fédéral, comparativement à 487 000$ pour les maisons financées par le gouvernement du Québec.

Cette situation inéquitable est incompréhensible compte tenu des besoins existants. Entre autres, Statistiques Canada a démontré que les autochtones sont trois fois plus susceptibles que les non autochtones d’être victimes de violence.[1] De plus, 54% des femmes autochtones, contre 37 % des femmes non autochtones, ont déclaré des formes de violence plus graves et pouvant mettre leur vie en danger. Elles ont été battues, étranglées, attaquées par arme à feu ou un couteau ou ont été agressées sexuellement.[2]

Rappelons que lors du Forum socioéconomique des Premières nations, tenu à Mashteuiatsh en octobre 2006, le gouvernement conservateur avait reconnu la nécessité d’accorder une aide supplémentaire aux maisons d’hébergement dans les communautés autochtones. « Il faut continuer de faire pression sur les ministres et députés afin qu’ils n’oublient jamais leurs promesses envers les femmes et les enfants autochtones victimes de violence », a conclu Mme Gabriel.

Récemment, elle a fait parvenir une lettre aux membres du Comité permanent des Affaires autochtones de la Chambre des Communes, demandant une audience spéciale devant ce Comité pour faire le point sur le financement des maisons d’hébergement. Mme Gabriel souhaite une réponse positive à cette requête afin de sensibiliser tous les partis politiques fédéraux à cette question extrêmement importante pour les femmes autochtones du Québec.

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SOURCE : Caroline Nepton Hotte, Femmes Autochtones du Québec, 450 632-0088, poste 227

[1] Statistique Canada - no 85-002-XIF au catalogue, vol 26, no 3, La victimisation et la criminalité chez les peuples autochtones au Canada

[2] Statistique Canada – no 85 – 570 au catalogue, mesure de la violence faites aux femmes 2006