Message du directeur général de l’Unesco à l'occasion de la Journée internationale de l'alphabétisation
Nous célébrons aujourd'hui la Journée internationale de l'alphabétisation 2007.
Chaque année depuis plus de 40 ans, le 8 septembre, l'Unesco rappelle à la communauté internationale où nous en sommes concernant l'alphabétisation et l'éducation des adultes. Néanmoins, en dépit d'actions nombreuses et diverses, l'alphabétisation pour tous reste un objectif difficile à atteindre. L'année 2007 se situant à mi-parcours de la décennie des Nations unies pour l'alphabétisation (2003-2012), c'est le moment approprié pour examiner le défi mondial de l'alphabétisation.
Dans le monde, aujourd'hui, 774 millions d'adultes environ n'ont pas de compétences minimales d'alphabétisme; un adulte sur cinq n'est toujours pas alphabète et les deux tiers des analphabètes sont des femmes; 72,1 millions d'enfants ne sont pas scolarisés et un nombre plus important encore fréquentent l'école irrégulièrement ou l'abandonnent ; enfin, les environnements alphabètes permettant d'accéder à des matériels de lecture et à des publications appropriées font défaut et les néo-alphabètes ne peuvent donc pas entretenir leurs compétences.
Ces chiffres donnent une idée frappante de l'ampleur du défi de l'alphabétisation dans le monde, mais ils ne sont qu'un élément du tableau complexe auquel nous sommes confrontés. Notre réponse à la question de savoir qui est alphabète et qui est analphabète a considérablement évolué au cours des années, avec de nouvelles incidences sur les politiques comme sur les programmes. Les pratiques de l'alphabétisme se transforment rapidement dans les sociétés d'aujourd'hui, face aux grands changements technologiques, économiques et sociaux. Assurément, seule une conception plurielle de l'alphabétisme peut rendre compte de la diversité des pratiques de l'alphabétisme qu'ont les femmes et les hommes à travers le monde dans leur vie de tous les jours.
Cette année, la Journée internationale de l'alphabétisation met l'accent sur la relation vitale entre alphabétisme et santé, qui est aussi le thème majeur de la période biennale 2007-2008 de la décennie des Nations unies pour l'alphabétisation. Cette relation bénéficie à tous les groupes d'âge: petite enfance, enfants scolarisés, adolescents et adultes. Le plus souvent, ces bienfaits viennent de l'autonomisation des femmes et des hommes : la confiance en soi et l'esprit critique ont des effets extrêmement positifs sur la santé des individus, des familles et des communautés.
L'alphabétisation renforce les capacités des gens à tirer parti des possibilités qui leur sont offertes en matière de santé et d'éducation - par exemple en recherchant des soins médicaux pour eux-mêmes ou pour un enfant malade, en adoptant des mesures préventives telles que la vaccination ou en acquérant une meilleure connaissance des méthodes de planification familiale. En outre, une bonne santé et une bonne nutrition sont essentielles à un apprentissage efficace, en particulier mais pas seulement au cours des premières années. Les parents instruits, spécialement les mères - que ce soit par le biais d'une scolarisation dans le système formel ou de programmes pour adultes - sont davantage susceptibles d'envoyer leurs enfants à l'école et de mieux comprendre de quels soins médicaux ils ont besoin.
En cette Journée internationale de l'alphabétisation 2007, j'appelle les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé à renouveler leur soutien à l'alphabétisation en tant qu'aspect indissociable du droit universel à l'éducation et en tant que fondement essentiel de l'amélioration des conditions de santé. L'alphabétisation, pas plus que la santé, ne saurait être considérée isolément. De fait, l'alphabétisation est indispensable à la bonne santé et au bien-être.
Nous devons agir maintenant, ensemble, pour construire un monde alphabète, partageant les bienfaits sociaux et humains de l'alphabétisation. Il nous faut en particulier veiller à resserrer les liens entre alphabétisation et santé, au bénéfice de millions d'hommes, de femmes et d'enfants à travers le monde.
Koïchiro Matsuura
Directeur général de l'Unesco
Chaque année depuis plus de 40 ans, le 8 septembre, l'Unesco rappelle à la communauté internationale où nous en sommes concernant l'alphabétisation et l'éducation des adultes. Néanmoins, en dépit d'actions nombreuses et diverses, l'alphabétisation pour tous reste un objectif difficile à atteindre. L'année 2007 se situant à mi-parcours de la décennie des Nations unies pour l'alphabétisation (2003-2012), c'est le moment approprié pour examiner le défi mondial de l'alphabétisation.
Dans le monde, aujourd'hui, 774 millions d'adultes environ n'ont pas de compétences minimales d'alphabétisme; un adulte sur cinq n'est toujours pas alphabète et les deux tiers des analphabètes sont des femmes; 72,1 millions d'enfants ne sont pas scolarisés et un nombre plus important encore fréquentent l'école irrégulièrement ou l'abandonnent ; enfin, les environnements alphabètes permettant d'accéder à des matériels de lecture et à des publications appropriées font défaut et les néo-alphabètes ne peuvent donc pas entretenir leurs compétences.
Ces chiffres donnent une idée frappante de l'ampleur du défi de l'alphabétisation dans le monde, mais ils ne sont qu'un élément du tableau complexe auquel nous sommes confrontés. Notre réponse à la question de savoir qui est alphabète et qui est analphabète a considérablement évolué au cours des années, avec de nouvelles incidences sur les politiques comme sur les programmes. Les pratiques de l'alphabétisme se transforment rapidement dans les sociétés d'aujourd'hui, face aux grands changements technologiques, économiques et sociaux. Assurément, seule une conception plurielle de l'alphabétisme peut rendre compte de la diversité des pratiques de l'alphabétisme qu'ont les femmes et les hommes à travers le monde dans leur vie de tous les jours.
Cette année, la Journée internationale de l'alphabétisation met l'accent sur la relation vitale entre alphabétisme et santé, qui est aussi le thème majeur de la période biennale 2007-2008 de la décennie des Nations unies pour l'alphabétisation. Cette relation bénéficie à tous les groupes d'âge: petite enfance, enfants scolarisés, adolescents et adultes. Le plus souvent, ces bienfaits viennent de l'autonomisation des femmes et des hommes : la confiance en soi et l'esprit critique ont des effets extrêmement positifs sur la santé des individus, des familles et des communautés.
L'alphabétisation renforce les capacités des gens à tirer parti des possibilités qui leur sont offertes en matière de santé et d'éducation - par exemple en recherchant des soins médicaux pour eux-mêmes ou pour un enfant malade, en adoptant des mesures préventives telles que la vaccination ou en acquérant une meilleure connaissance des méthodes de planification familiale. En outre, une bonne santé et une bonne nutrition sont essentielles à un apprentissage efficace, en particulier mais pas seulement au cours des premières années. Les parents instruits, spécialement les mères - que ce soit par le biais d'une scolarisation dans le système formel ou de programmes pour adultes - sont davantage susceptibles d'envoyer leurs enfants à l'école et de mieux comprendre de quels soins médicaux ils ont besoin.
En cette Journée internationale de l'alphabétisation 2007, j'appelle les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé à renouveler leur soutien à l'alphabétisation en tant qu'aspect indissociable du droit universel à l'éducation et en tant que fondement essentiel de l'amélioration des conditions de santé. L'alphabétisation, pas plus que la santé, ne saurait être considérée isolément. De fait, l'alphabétisation est indispensable à la bonne santé et au bien-être.
Nous devons agir maintenant, ensemble, pour construire un monde alphabète, partageant les bienfaits sociaux et humains de l'alphabétisation. Il nous faut en particulier veiller à resserrer les liens entre alphabétisation et santé, au bénéfice de millions d'hommes, de femmes et d'enfants à travers le monde.
Koïchiro Matsuura
Directeur général de l'Unesco