Adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones par l'ONU malgré l'opposition du Canada
MONTREAL, le 13 sept. /CNW Telbec/ - Organisations de peuples autochtones et groupes canadiens de défense des droits de la personne ont salué la décision aujourd'hui de l'Assemblée générale des Nations Unies d'adopter la Déclaration sur les droits des peuples autochtones de l'ONU, après plus de vingt ans d'attente.
"Il s'agit d'un moment historique, a déclaré Béatrice Vaugrante, directrice d'amnistie internationale Canada francophone. Les Autochtones de toutes les régions du monde voient leur bien-être et leur survie en tant que peuples menacés chaque jour. La Déclaration indique clairement que cela doit changer."
La Déclaration a été adoptée à 143 voix contre quatre et 11 abstentions.
Comme ils l'avaient fait lorsque le Conseil des droits de l'homme de l'ONU étudiait la Déclaration en juin 2006, les représentants du gouvernement canadien ont tenté sans succès d'empêcher son adoption. Seuls trois Etats se sont opposés avec le Canada à la Déclaration : l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis.
"L'opposition du gouvernement canadien à la Déclaration est une honte nationale, a insisté Ellen Gabriel, présidente de Femmes autochtones du Québec. Il est heureux que la majorité des membres de l'ONU aient su faire abstraction d'enjeux politiques et d'intérêts nationaux limités pour manifester leur soutien à cet instrument capital en matière de droits de la personne."
La Déclaration avait l'appui des trois partis de l'opposition au parlement canadien. Des documents obtenus à la suite d'une demande d'accès à l'information ont révélé que certains hauts fonctionnaires des ministères des Affaires étrangères et des Affaires indiennes avaient demandé au gouvernement d'appuyer l'adoption de la Déclaration.
La Déclaration s'inscrivant désormais dans un vaste ensemble de lois et normes internationales, les groupes de défense des droits de la personne et les organisations de peuples autochtones prient instamment le gouvernement fédéral de réamorcer un dialogue constructif avec les peuples autochtones au sujet de sa mise en oeuvre.
"Le Canada devra travailler d'arrache-pied pour réparer les dommages à sa réputation et à son influence à l'échelle internationale qu'a causés son opposition inutile et cynique à la Déclaration", a souligné Béatrice Vaugrante. "La mise en oeuvre de la Déclaration au Canada serait la façon idéale pour le gouvernement de redevenir un exemple au sein du concert des nations." a conclu Ellen Gabriel.
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Source : Amnistie internationale - www.amnistie.ca
Communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/September2007/13/c8663.html