Nécessité d'un moratoire sur le programme de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH)
NÉCESSITÉ D’UN MORATOIRE SUR LE PROGRAMME DE VACCINATION CONTRE LE VIRUS DU PAPILLOME HUMAIN (VPH)
Montréal, le 26 septembre 2007. Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) considère qu’il est impératif de suspendre l’implantation du programme de vaccination contre le virus du papillome humain (VHP), annoncée le 24 septembre par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard.
Selon l’avis de plusieurs ressources professionnelles de la santé, de groupes de femmes ainsi que de Mme Diane M. Harper, la chercheure principale qui a développé le « vaccin » Gardasil [1] , il n’a pas été suffisamment testé pour en connaitre les effets indésirables et négatifs sur les jeunes filles de 9 à 15 ans. Son efficacité a été démontrée sur les femmes âgées de 15 à 25 ans uniquement. Vacciner les jeunes filles du primaire et de secondaire 3 et 4, donc de 9 ans et plus comme le souhaite le programme, revient à signer un chèque en blanc sur la santé de nos jeunes filles.
Les prévisions pour 2007 indiquent qu’au Canada, 1350 femmes recevront un diagnostic de cancer du col de l’utérus et que 400 d’entre elles en mourront. Ce pourcentage n’évolue pas depuis des années. Selon les études, ces femmes sont issues de milieux économiquement défavorisés, ne sont pas suivies médicalement et ont des relations sexuelles non protégées. Or le programme de vaccination proposé ne les rejoindra pas. En quoi va-t-il améliorer leur santé? Au lieu de vacciner toute une génération de jeunes femmes peu à risques [2], pourquoi ne pas cibler celles qui en ont vraiment besoin en améliorant leurs conditions de vie et leurs habitudes de prévention? Encore une fois, on décide d’investir sur la maladie et non sur la personne, et d’importants deniers publics sont investis sur la médicalisation plutôt que sur la prévention.
Il existe déjà un moyen gratuit, efficace, accessible et largement utilisé pour prévenir tous les cancers reliés au VHP. Il s’agit du Pap test, que passent annuellement 70 % des femmes. Le programme de vaccination ne dispense absolument pas de l’utilisation de ce test. Il est fort probable que de jeunes personnes ayant reçu ce « vaccin » se sentiront à l’abri et abandonneront les pratiques de relations sexuelles protégées. Ce faux sentiment de sécurité risque au contraire de conduire à une augmentation des ITS.
[1] Gardasil n’est pas un vaccin dans le sens qu’il ne protège pas du cancer du col de l’utérus et qu’il ne vise que 4 souches du virus du papillome humain sur une centaine.
[2] Selon les études 90% des femmes porteuses du virus l’éliminent naturellement en deux ans.
Compte tenu de l’absence d’épidémie et de l’absence d’urgence, un moratoire permettra de répondre aux nombreuses questions restées en suspens et de prendre une décision dans le meilleur intérêt du public.
À propos du RQASF
Fondé en 1997, le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes est un organisme provincial multidisciplinaire sans but lucratif dont la mission est de travailler solidairement à l’amélioration de la santé physique et mentale des femmes, ainsi que de leurs conditions de vie.
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Source : Réseau québécois d'action pour la santé des femmes - www.rqasf.qc.ca