L'Unesco dénonce les attaques contre les enseignants, les élèves et les écoles

L'Unesco dénonce les attaques contre les enseignants, les élèves et les écoles

New York, Nov 8 2007 5:00PM - A l'occasion de la présentation aujourd'hui du rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) intitulé "L'éducation prise pour cible", son auteur a souligné la nécessité d'une campagne collective, d'une pression internationale, mais aussi d'une base de données sur les nombreuses attaques que subissent dans le monde le personnel enseignants, les élèves et les institutions éducatives.

En Iraq en particulier, le système éducatif est « sur le point de s'effondrer », a indiqué l'auteur du rapport, Brendan O'Malley, lors d'une conférence de presse aujourd'hui au Siège de l'ONU à New York (webcast). Il a déclaré qu'il y avait eu globalement une augmentation « dramatique » des attaques dans le monde ces trois dernières années, dont des épisodes d'une très grande violence contre des enseignants.

Il ne s'agit pas de données scientifiques, a indiqué l'auteur du rapport qui fait l'inventaire des assassinats, enlèvements, détentions illégales et tortures à l'encontre des étudiants, personnels enseignants, syndicalistes, administrateurs et officiels. La violence a entraîné aussi ses attaques des bâtiments éducatifs et la fermeture par la force des écoles.

« Quarante pour cent des 77 millions d'enfants non scolarisés dans le monde vivent dans des pays en période de conflit ou de post conflit, où l'éducation est particulièrement vulnérable aux attaques », a déclaré l'auteur.

Si la situation de l'enseignement en Iraq est lamentable, des attaques violentes entravent aussi le droit des jeunes à une éducation dans d'autres pays, parmi lesquels : l'Afghanistan (79 incidents dont des explosions, incendies et attaques de missiles en 2006), la Colombie (310 enseignants tués entre 2000 et 2006), le Népal (20 600 enseignants et 22 000 étudiants enlevés entre 2002 et 2006) et la Thaïlande (130 écoles incendiées entre 2004 et 2006).

L'éducation est souvent présentée comme un instrument pour la paix, mais parfois, l'école peut être au contraire un facteur de division, ou un facteur d'aggravation du conflit, a souligné Brendan O'Malley, qui a recommandé que d'autres études approfondies sont lancées.

Face à cette atteinte au droit à l'éducation, Brendan O'Malley recommande dans son rapport qu'une campagne collective soit menée pour dénoncer ces attaques et défendre le droit à l'éducation, y compris dans les pays en guerre. Il faut accroître la pression internationale, a-t-il insisté, en demandant l'application des instruments internationaux concernant les droits de l'homme.

Il faudrait, selon lui, que soit créée une base de données mondiale accessible au public pour faciliter l'étude de l'ampleur, la nature et le ciblage des attaques ainsi qu'une recherche qualitative sur leurs motifs.

`L'éducation pour tous´ signifie que les écoles devraient être considérées comme des zones de paix, ou comme des sanctuaires, a souligné l'auteur.