Des dizaines de personnalités appellent à la défense d'un système public, accessible et de qualité
MONTREAL, le 21 nov. /CNW Telbec/ - Des dizaines de personnalités en provenance des mondes universitaire, médical, politique, syndical, communautaire et artistique ont signé une Déclaration mettant en garde contre les méfaits de la privatisation en santé et mettant de l'avant des solutions publiques constructives pour améliorer l'accessibilité des services de santé et des services sociaux.
La Déclaration est signée par Lorraine Guay et co-signée par plus de quatre-vingt personnalités, dont les suivantes : Michèle Asselin, Vivian Barbot, François Béland, Lina Bonamie, Jean-Pierre Charbonneau, Jean-Paul Cloutier (ministre de la Santé de 1966 à 1970), André-Pierre Contandriopoulos, Françoise David, Robert Dean, Pierre Ducasse, Marie Eykel, Nicole Filion, Steven Guilbeault, Dr Vania Jimenez, Dr Amir Khadir, Vivian Labrie, Andrée Lajoie, Paul Lamarche, Gérald Larose, Marc Laviolette, Denis Lazure, Francine Lévesque, Sylvie Morel, Pierre Paquette, Madeleine Parent, Réjean Parent, François Parenteau, Marie-Claude Prémont, Chloé Ste-Marie, Dr Réjean Thomas, Dominique Verreault et Laure Waridel.
On trouvera la version intégrale, ainsi qu'une invitation à signer cette Déclaration, sur www.santesansprofit.org
La Déclaration s'intitule : "La privatisation : une illusoire incantation - Faire de la santé et du bien-être de la population un objectif politique solidaire". Elle a été rendue publique en conférence de presse le 21 novembre. Elle s'inscrit dans le cadre d'une démarche non partisane et dans le contexte des travaux du Groupe Castonguay sur le financement du système de santé et d'autres événements dont le Davos de la santé à Saint-Sauveur et le Sommet du Collège des médecins.
La Déclaration s'ouvre sur le constat suivant : "Les appels à la privatisation accrue de notre système de santé se sont multipliés depuis une dizaine d'année au Québec. La porte ouverte par le jugement de la Cour suprême dans l'affaire Chaoulli a donné à ces appels la forme d'une incantation de plus en plus insistante. Ce discours propose un privé mythique, parfait, efficace, sans faille... quasi désintéressé !... et qui serait la solution miracle à des problèmes complexes qui relèvent pourtant essentiellement d'une gestion publique et de choix politiques".
Les signataires de cette déclaration affirment qu'au contraire. les faits démontrent que l'incantation à la privatisation et le choix de cette voie constituent un recul, une sorte de "marche avant vers le passé" qui nous conduit dans un cul-de-sac dont nous aurons peine à nous extirper. "D'où cet appel à nos concitoyennes et concitoyens pour une résistance raisonnée à la privatisation du système de santé. Il s'agit d'un appel en faveur de solutions publiques mettant la solidarité au service de la santé et du bien-être de la population du Québec. Car avant d'être économique, la privatisation a d'abord une dimension politique et culturelle : elle s'attaque à des valeurs d'égalité, de justice, de solidarité que les sociétés ont mis un temps précieux à intégrer dans leurs institutions et dont elles tirent leur inspiration pour la mise en place de politiques et de programmes sociaux universels", lit-on dans la Déclaration.
Propositions concrètes
Les signataires de la Déclaration veulent que le Québec devienne, en Amérique du Nord, une société qui fait de la santé et du bien-être de sa population un objectif politique solidaire et non pas un objet de convoitise et de profit pour l'industrie privée. Ils ont le goût de créer une société dont les membres sont en sécurité face à l'imprévisibilité de la maladie. Depuis la mise en place de l'assurance-hospitalisation et de l'assurance-maladie dans la foulée de la Révolution tranquille, et malgré les lacunes de ces régimes, des milliers de Québécois et Québécoises ont bénéficié de cette sécurité et évité l'endettement ou les assurances privées aux coûts exorbitants.
Un vrai débat public
Les signataires demandent dans les meilleurs délais un vrai débat public sur le financement du système de santé et de services sociaux. Pour eux, le temps est venu d'un débat public qui mette toutes les positions, y compris la leur, à l'épreuve des faits. Ils croient que ni le Groupe Castonguay, ni les habituelles commissions consultatives ne répondent à ce besoin de délibération publique. Une formule qui s'apparente à celle du BAPE permettrait davantage à la population québécoise de se faire une opinion éclairée et de prendre une orientation aux répercussions énormes sur le présent et sur les générations
futures. Sans discussion publique, la société québécoise demeurera prisonnière de l'incantation à la privatisation.
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Source : communiqué au http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/November2007/21/c2795.html