Quatre organismes réclament une politique gouvernementale contre les abus et la maltraitance envers les personnes aînées
Quatre organismes réclament une politique gouvernementale contre les abus
et la maltraitance envers les personnes aînées
MONTREAL, le 21 nov. /CNW Telbec/ - Devant l'ampleur et la gravité du problème des abus envers les personnes aînées, quatre organismes oeuvrant auprès de cette clientèle réclament une action prioritaire et concertée de l'ensemble des acteurs gouvernementaux concernés. L'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR),l'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP), l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux du Québec (OPTSQ) et le Réseau québécois pour contrer les abus envers les aînés (RQCAA) demandent conjointement au gouvernement du Québec de préparer et de mettre en oeuvre le plus rapidement possible une politique gouvernementale contre les abus et la maltraitance envers les personnes aînées.
"Les aînés sont concernés par l'ensemble des secteurs d'activités socioéconomiques de même que par l'ensemble des politiques publiques dont le revenu, le logement, la santé, la sécurité publique, etc. Une politique gouvernementale interministérielle pourrait permettre une plus grande harmonisation des diverses actions du gouvernement utiles à l'Etat comme aux personnes aînées du Québec, et par conséquent à l'ensemble de la société québécoise", a déclaré M. Norbert Rodrigue, président de l'AQDR.
"Trop de personnes aînées subissent en silence les abus dont elles sont les victimes. Il existe clairement un champ d'intervention gouvernementale qu'il est urgent d'occuper, dans le meilleur intérêt du million de personnes aînées que compte le Québec. Tous les secteurs du gouvernement doivent donc être mobilisés afin de mieux protéger les personnes aînées, dans le respect de leurs droits", a ajouté le président de l'AQRP, M. Roger Bellavance.
"L'Ordre professionnel des travailleurs sociaux du Québec et ses 7 000 membres appuient l'idée d'une politique gouvernementale contre la violence aux aînés, laquelle affirmerait clairement que les personnes aînées sont des citoyens à part entière et que les programmes, les services et les soins soient organisés de façon à leur permettre de vivre la vie qu'ils souhaitent vivre, non pas la vie que l'on pense être bonne pour elles. L'OPTSQ propose notamment que l'ensemble des intervenants et des professionnels qui oeuvrent auprès des personnes âgées reconnaissent formellement que les abus de toutes sortes, les situations de manque de respect face aux aînés et à leur dignité ne soient plus tolérées et même dénoncées", a soutenu M. Claude Leblond, président de l'OPTSQ.
"Quand on traduit le fait que 80% des cas d'abus ne seraient jamais signalés au Québec, cela pourrait représenter 750 000 personnes aînées victimes d'abus annuellement. Ne pas agir à l'encontre de ce fléau nous rend complice comme société et fait en sorte que nous contribuons à perpétuer l'abus et la maltraitance envers nos aînés. Nous ne sommes pas encore en mesure d'offrir tout le support et l'accompagnement nécessaires aux aînés victimes de violence. Il est temps d'un engagement gouvernemental pour y remédier", a conclu Mme Hélène Wavroch, directrice générale du RQCAA.
Par ailleurs, d'autres organismes appuient cette demande, dont la Chambre des notaires du Québec. "Pour nous, il est clair qu'il faut agir et identifier une mesure gouvernementale concrète qui veillera à l'intérêt et au respect de l'autonomie des personnes aînés", affirme pour sa part le président de la Chambre des notaires du Québec, Me Denis Marsolais.
Selon le RQCAA, annuellement, plus de 150 000 aînés sont victimes d'abus :
- 42 000 sont exploités financièrement ;
- 40 000 subissent de la violence psychologique ;
- 25 000 sont assujettis à la violence physique ;
- 3 000 sont violentés sexuellement.
Rappelons le témoignage de la curatrice publique, Diane Lavallée, lors de la récente consultation sur les conditions de vie des personnes aînées : "Au Curateur public, nous traitons annuellement plus de 250 signalements concernant des personnes aînées inaptes ou soupçonnées d'inaptitude. Nous pouvons agir auprès de ces personnes vulnérables mais nous ne pouvons le faire seul. Une mobilisation de tous les acteurs concernés est donc nécessaire pour nous assurer, en tant que société, de la qualité de vie de nos concitoyens plus vulnérables et de leur reconnaissance en tant qu'individus."
Pour lire la suite de ce communiqué : http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/November2007/21/c2745.html