La réforme de l'éducation aux adultes reportée d'un an

La réforme de l'éducation aux adultes reportée d'un an

Québec reportera d'un an l'implantation obligatoire de la réforme scolaire à l'éducation aux adultes, initialement prévue pour septembre prochain, a appris La Presse.


«Une année supplémentaire est ajoutée à la période d'implantation facultative de la formation de base commune (au premier cycle, NDLR) pour vous permettre de continuer à vous préparer avant l'implantation obligatoire qui aura lieu à l'automne 2009», peut-on lire dans une lettre envoyée le 21 décembre dernier par le sous-ministre adjoint à la formation professionnelle, technique et continue, Alain Veilleux, aux directions régionales du ministère de l'Éducation.

Revoir à la baisse

Québec prévoit aussi profiter de ce délai pour étudier la pertinence de revoir à la baisse la taille des classes. «En raison des besoins particuliers d'encadrement qui ont été soulevés pour les adultes inscrits au premier cycle du secondaire, cette question sera réexaminée, notamment en ce qui concerne le ratio du nombre d'élèves par groupe pour ces élèves», écrit M. Veilleux.

Tard en soirée, le cabinet de la ministre de l'Éducation a confirmé cette décision.

«Elle a été prise pour favoriser la réussite de l'implantation de la réforme. Les centres qui se sentent prêts à aller de l'avant pourront le faire. Les autres auront un an de plus pour offrir plus de formation aux professeurs», a indiqué Jean-Pascal Bernier, attaché de presse de Michelle Courchesne.

Cette nouvelle a été accueillie avec grand soulagement par la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), qui a fait de cette demande l'un de ses chevaux de bataille des derniers mois. La FSE avait déposé en décembre dernier aux députés de l'Assemblée nationale une pétition signée par 20 000 professeurs réclamant expressément le report de cette portion du renouveau pédagogique.

Réforme sur papier

«Cette année sera très importante pour les professeurs, a commenté Paula Duguay, vice-présidente de la FSE. Le ministère devra en profiter pour faire le pont avec eux car, pour le moment, on est encore en train de bâtir une réforme sur papier plutôt que sur le terrain.»

L'organisation de l'éducation aux adultes n'est pas propice à l'implantation de la réforme, dit Mme Duguay. Les méthodes d'enseignement y sont très individualisées en raison des parcours très différents des élèves et souvent de leurs difficultés d'apprentissage. «On peut retrouver dans une même classe des élèves de plusieurs niveaux différents. (...) Or, la réforme suppose des apprentissages effectués dans des activités en équipe et beaucoup d'interaction entre les élèves. Dans une classe très souvent surchargée et hétérogène, cela pose des problèmes de faisabilité.»

[...]

Source et suite de cet article de Violaine Ballivy, dans l'édition du 14 janvier 2008 de Cyberpresse